Fouss a tout arraché

15/09/2025
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Actuel sélectionneur du Mali Espoirs, Fousseni Diawara (45 ans) est revenu sur ses premières semaines à l'ASSE dans un entretien diffusé hier par la chaîne YouTube Yeelen Football.

"Quand je suis arrivé à Saint-Etienne, je ne me suis posé aucune question en fait. Je me suis dit : « bon, voilà, j'ai signé mon premier contrat professionnel ». Je ne fais aucun complexe et j'essaie de m'imposer. Je quittais pour la première fois le cocon familial, la banlieue. Et j'arrive dans le Forez, dans le département 42. C'est un dépaysement, quoi. Ça n'a rien à voir avec l'Ile de France. Je suis un petit peu livré à moi-même. J'ai mon premier appartement tout seul. J’ai bien évidemment fait en sorte de bien m'adapter au club. Il faut savoir que quand je suis arrivé, ils considéraient que j'étais encore en post-formation. Donc, je devais faire une semaine d'entraînement avec les pros et une semaine avec la réserve.

Donc, première semaine, premier entraînement, j'arrive. Et je m'en souviens de cette première séance, j'arrache tout. On fait une séance de jeu de tête, de jeu Banide. C'est-à-dire qu'il y a jeu court et jeu de tête. C'est du 5 contre 5, les buts rapprochés. Et en face, tu as José Aloiso, Alex. Tu as des pros confirmés comme Jean-Guy Wallemme. Lucien Mettomo, international camerounais. Pape Sarr, international sénégalais. Et un bon pote à moi, Jérémie Janot. Un pote, un coéquipier qui est devenu comme un frère aujourd'hui. Il y a aussi Jérôme Alonzo. On fait une séance de jeu de tête. J'ai tout arraché. Je m'en souviens, les pros m'ont regardé. Ils se sont dit : « Il a faim, il a vraiment faim ».

Il faut savoir, qu'il y avait très peu de jeunes dans le groupe. On avait Julien Sablé et Jérémie Janot qui étaient jeunes. Julien avait mon âge, il avait 20 ans. J'ai fait en sorte de marquer le coup pour mon premier entraînement. Et je pense que ça a marché. Le coach des pros, c’était Robert Nouzaret. La semaine d'après, je vais en réserve. Et là, on fait les tests aussi. C'est la première fois qu'on fait les tests. Je me suis dit « Bon, je vais me faire petit. Je ne vais rien dire de tout. Et je vais faire comme d'habitude ». Je ne connais pas les autres. Je ne connais pas la valeur des autres. Mais je me suis dit : « Naturellement, on est à Saint-Étienne. Peut-être qu'ils sont meilleurs que ceux que j'ai connu au Red Star. »

J’entends parler d'un joueur à l'époque. C'est Manu Dubicki. C’était un milieu de terrain. Un poumon, vraiment. Et tout le monde, c'est bon, lui donne déjà la médaille. A écouter tout le monde, c’'est lui qui va gagner. C’est un test où tu as le prépa physique qui est avec un vélo et on doit le suivre. Jusqu'à abandon, en fait. Il y a un cercle et on doit le suivre. Donc, tout le monde crie « Manu, Manu », tout ça. Donc, moi, dans ma tête, je me suis dit « Ok, c'est bon. C'est lui, en fait, qu'il faut suivre et qu'il faut cibler ». Donc, je pars comme d'habitude. Plus on avance, plus les joueurs s'arrêtent parce que le vélo va plus vite. Et là, je me retrouve à la fin avec Manu. Donc, je me mets juste derrière lui.

Et au fur et à mesure, les gars sont choqués. Ils disent « Attends, il y a un joueur qui est en train de suivre Manu ». Et au début, ils crient tous « Manu, Manu ! ». Après, j'entends des « Fouss, Fouss ! ». « Vas-y, vas-y, Fouss, vas-y, vas-y, vas-y ». Et dans ma tête, je me dis. « Jamais, je ne vais m'arrêter. Je vais courir, je vais courir ». Et j'étais en train de lui souffler derrière le cou. J'étais derrière lui. Manu le sentait. A un moment, je vois qu'il se retourne. Il voit quelqu'un suivre. Ce n'était pas normal pour lui. D'habitude, il est tout seul. On court, on court, on court. Et à un moment, il s'arrête. J’avoue que j'étais cuit. J'étais mort. Mais je me dis « Bon, allez, je vais quand même continuer. Je vais continuer un petit peu encore ».

Et je continue de courir derrière le vélo. Il est en train de pédaler comme ça. Il est à fond, le vélo. Il est à fond. A un moment donné, lui aussi, il se retourne. Il fait « Stop, on s'arrête ». Je m'arrête avec le vélo. Ils étaient choqués. Donc, ça, ça arrive la deuxième semaine après que je signe à Saint-Etienne. Et pour moi, c'était le meilleur moyen de m'intégrer dans un club, en fait. Parce que ça a fait parler. En fait, je me suis fait remarquer par mes qualités d'endurance. Et ça m'a, encore une fois, beaucoup aidé par la suite. Parce que je vais jouer un match avec la réserve. Le premier match que je joue avec Saint-Etienne, cette même semaine-là, je joue le samedi avec la réserve. On gagne, on fait un très bon match. La semaine d'après, je retourne avec les pros.

Pour mon deuxième match avec la réserve, on va en déplacement dans le sud de la France. On mène 1-0. L'équipe adverse égalise. Je vais chercher le ballon dans le but, je remobilise l’équipe. Et presqu’à la dernière minute, je marque le deuxième but. Le but de la victoire. Le coach à l'époque, c'était Patrick Revelli. C’est une légende de Saint-Étienne. Il a fait la finale de la Ligue des champions contre Munich. Il est très connu, c’est vraiment l’une des légendes. Et il est très respecté, surtout, du club. Et le coach, à la fin de ce match-là, où je marque, il va voir le coach des pros. Il lui dit, « écoute, il n'a rien à faire avec moi. » C'est beau, ça. Vraiment, c'était le plus beau compliment que je pouvais avoir.

Cela fait 2 ou 3 semaines que je suis au club. Je fais des débuts tonitruants. À l'entraînement, je suis à fond. En match, je suis à fond. Là, je lui donne le but de la victoire. Je jouais numéro 6, à l'époque. Je savais que chez les pros, ils avaient apprécié déjà mon passage, mes entraînements, mes séances. Rudi Garcia, qui était l’adjoint de Robert Nouzaret, m'encourageait beaucoup. Ça a matché tout de suite, en fait. Vraiment, il a beaucoup compté dans mon passage à Saint-Étienne parce que non seulement il m'encourageait, mais il me donnait des conseils et j'avais le sentiment qu'il voulait me prendre sous son aile en quelque sorte.

Au bout d'un mois, je me retrouve avec les pros alors que je devais faire une saison alternée entraînement avec les pros et avec la réserve. A Sainté, on faisait en sorte de m'intégrer progressivement. Et l'intégration s'est faite un petit peu plus vite que prévu. Donc, ma première saison, au bout d'un mois et demi, j'arrive en août. Et au mois d'octobre, au bout d'un mois et demi, je me retrouve sur le banc avec les pros. Mes premiers matchs en pro à Saint-Étienne, je fais des entrées en jeu au milieu. Et après, on est passé à une défense à 5. Je suis passé en défense centrale."

 

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