Ancien entraîneur de Cannes, Toulouse, Guingamp, Sochaux, Paris, Rennes et Monaco, Guy Lacombe (66 ans) a accordé une intéressante interview au Télégramme. Extraits.

"Le stade le plus chaud dans lequel j'ai évolué ? À Saint-Étienne, en demi-finale de Coupe de la Ligue avec Sochaux, j’ai ressenti le tremblement du stade sous mes pieds. Le mur jaune de Dortmund, aussi, ce n’est pas une légende, il attire le football. Le clasico avec Paris contre Marseille en finale de Coupe de France, c’était beau ! Rennes-Guingamp, avec un Stade de France en rouge et noir, c’est pas mal non plus.

Le joueur le plus fort que j'ai entraîné ? Il y a Yaz’ [Zinédine Zidane, ndp2], bien sûr, à 17 ans, il jouait déjà en réserve ! Patrick Vieira, à Cannes. Il jouait n°10 à Tours. Quand je le prends, je le vois n°6, et je m’aperçois que je ne peux plus le sortir de l’équipe. Je pense que tous les coachs ont eu ce ressenti avec lui. Je ne vous parle pas de Drogba… Aubameyang, on l’a eu six mois avec Monaco, avec une option d‘achat. Au bout de deux mois, je dis au président : "Il faut la lever !" Le président me répond : "Vous plaisantez, il raterait une vache dans un couloir !" Deux ans après, Saint-Étienne le vend 17 millions d’euros à Dortmund. On voyait que ce garçon confondait vitesse et précipitation, mais le jour où il a compris…

Le joueur qui m'a le plus marqué ? Beaucoup de joueurs m’ont marqué ! De celui que vous connaissez peu aux plus connus. Par exemple, David Bettoni, adjoint de Yaz, à Madrid, fait partie de ces joueurs devenus professionnels par un amour incommensurable du football. Fabien Lemoine, aussi. Il ne lâche pas grand-chose, on est dans le vrai Breton là (rires) ! Je suis très sensible à ce type de joueurs, je prenais beaucoup de plaisir à les coacher. J’ai cessé d’être entraîneur pour ma femme. Ça devenait trop dur sur le plan médiatique pour elle. Des choses injustes ont été dites. Ma femme Christine, je l’ai perdue. C’était une Malouine, j’avais des attaches fortes en Bretagne. Elle me manque beaucoup."