S'ils ont été moins ridicules que les Verts 5 mois plus tôt dans le même stade, les Montpelliérains ont été défaits 2-0 hier à l'Allianz Riviera par les prochains adversaires des Stéphanois (ce samedi à 17h00 dans le Chaudron). Comptant 4 longueurs de retard sur Sainté, le MHSC, qui a récupéré sa place de plus mauvaise défense de L1 laissée la veille à l'ASSE, s'est fait balader sur la Promenade et s'est montré inoffensif à l'exception d'un tir sur la barre de Tanguy Coulibaly à la 88e minute. Andy Delort est encore apparu en manque de jus au sein d'une attaque qui a vu partir Arnaud Nordin, Akor Adams et Mousa Al-Tamari lors du mercato hivernal.

A l'issue de cette rencontre, Jean-Louis Gasset s'est efforcé de positiver. "La confiance est toujours là, il nous reste 90 jours à vivre ensemble et tout se jouera dans le money-time contre nos concurrents directs (Saint-Etienne, Le Havre, Reims à domicile. Auxerre, Angers et Nantes à l'extérieur). On a deux recrues qu'on remet en forme (Andy Delort et Bamo Meité), on va récupérer Modibo Sagnan et Kiki Kouyaté revient de sa blessure au genou. Cela nous fera des atouts pour le sprint final."

Des déclarations dans le droit fil des propos tenus par l'entraîneur montpelliérain mercredi dernier sur la chaîne youtube de Montpellier Méditerranée Métropole. Extraits.

"Quand je vois que les équipes du bas du classement avancent très doucement, je me dis qu’en faisant deux victoires d’affilée il y a quelques temps, on a recollé. On n’est maintenant qu’à 3 points d’une place de barragiste [4 désormais ndp2] qui nous irait. Tout va se jouer dans les confrontations directes. Le mois prochain on reçoit Saint-Etienne, on reçoit Le Havre. En avril on va aller à Angers et recevoir Reims. On ira à Nantes la dernière journée. Pourquoi ne pas avoir d’espoir ? Pourquoi ? On compte aussi sur les contre-performances de nos adversaires, c’est ce championnat qui est comme ça. On savait bien sûr qu’on aurait des moments creux mais on est encore là. Si on récupère quelques blessés, si on en remet en forme d’autres pour le money time, je dis qu’on a une chance de se sauver.

On va donner le maximum. Beaucoup de gens aujourd’hui cherchent des coupables. Je m’en fous des coupables, moi je veux trouver des solutions. Que ce soit bien ou mal, tout ce que vous avez fait hier dans votre vie vous l’avez fait. Ce qui m’intéresse c’est demain. C’est ce que je dis à mes joueurs. Tant que la bougie est allumée, on va au bout pour rester en Ligue 1. Tout le monde doit comprendre que c’est l’intérêt général. Cela peut arriver et c’est arrivé même à des clubs très huppés de descendre. Mais tant qu’il y a de l’espoir... Il reste 12 matchs [11 désormais, ndp2], il y a 36 points en jeu [33 maintenant, ndp2] et quelqu’un va me dire que c’est mort ? Non, je ne veux pas. Je le dis à mes joueurs tous les jours. Cela m’irrite. Les matches passent et on est toujours là. Il y a 4 ou 5 équipes avec nous. C’est le club qui sera le plus lucide qui va se sauver. Il faut y croire. Ce n’est pas mieux chez eux. Il faut garder la tête la froide et dire que c’est possible. Il faudra être bon au bon moment.

Le petit désavantage qu’on a, c’est qu’on a 13 pros et 5 jeunes. On a 10 joueurs à l’infirmerie dont 4 ou 5 défenseurs centraux. Je n’ai jamais connu ça dans ma carrière, il y a comme une malédiction à ce poste. Wahbi Khazri n’a pas le niveau de performance qu’il avait quand je l’ai eu à Saint-Etienne ? Oui mais je ne désespère pas qu’il marque le but qui sauve Montpellier. J’y crois. Je me dis que lorsqu’on a été un grand joueur, à un moment donné on fait quelque chose qui sort de l’ordinaire. C’est vrai que j’attends beaucoup plus de lui. Il y a pas mal de joueurs que je connaissais avant que j’ai du mal à reconnaître. Je les sens moins concernés. Il faut arriver à tirer 100% de chacun.

Si Téji Savanier retrouve la forme, sa qualité de pied, notamment sur coup de pied arrêté, sa connexion avec Andy Delort… On a battu Monaco et Brest, deux équipes qui ont joué la Ligue des Champions. Ça prouve qu’on est capable d’accrocher les autres équipes. Il n’y a aucun match de perdu d’avance. Il faut ne pas être trop décroché de la place barragiste avant d’affronter nos concurrents directs. Mais quand vous regardez le calendrier des autres, il est aussi difficile. Ils vont jouer contre des équipes européennes.

Au-delà de la mission maintien, ce qui mériterait d’être rénové au MHSC ? La chose qui me travaille le plus, c’est la formation. Montpellier ne peut pas vivre sans son centre de formation. Depuis 50 ans, on a eu des générations de jeunes tous les 10 ans. Chaque fois que le club était un peu en danger, on lançait des jeunes. On a eu la génération des Laurent Blanc, Gérald Passi, Kader Ferhaoui. Il y a eu la génération des Bonnissel, Serge Blanc, Lefebvre, Sanchez, Rizzetto, Rouvière, Delaye. Il y a eu la génération des Stambouli, Belhanda, Cabella…

Tous les 10 ans, il faut qu’on ait des pépites dans le club. Aujourd’hui… J’ai tourneviré depuis que je suis arrivé. J’ai tourneviré mais je n’ai pas eu de coup de cœur contrairement à d’autres clubs où j’allais voir les U17, les U19 ou la réserve. J’avais toujours un petit truc, un œil spécial. A Saint-Etienne, j’ai vu jouer Saliba à 17 ans, je l’ai pris en pro. Wesley Fofana aussi, 17 ans, je l’ai pris en pro. J’avais ce petit truc. Avec Ghislain Printant, on voit tous les entraînements, toutes les équipes de Montpellier. Mais je n’ai pas repéré de joueurs, il me manque un truc."