Monsoreau revient sur ses vertes années

14/04/2024
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Entraîneur de l'équipe réserve sochalienne, Sylvain Monsoreau (43 ans) est revenu sur ses vertes années pour Dessous de Verts. Extraits.

"Mes quatre années à Sainté, c’est sûr que ce ne sont pas mes meilleures. Sur les quatre ans, j’ai fait une saison complète. La dernière saison, on avait été mis à l’écart, c’était la période du loft. La première saison, ça avait bien démarré quand je suis arrivé en 2008. J’avais joué six mois au départ avec Laurent Roussey notamment. Après je me suis blessé au tendon d’Achille. J’ai eu aussi un petit problème personnel dans ma vie privée qui m’a amené à ne pas jouer pendant presque deux ans. Ce ne sont pas des bons souvenirs sur un plan individuel, ce ne sont pas des bons souvenirs de vie. J’ai été marqué ces années-là, j’ai connu une période où j’étais un peu sorti du foot. Ce n’est pas quelque chose que j’avais choisi, que j’avais programmé. Ça m’est tombé dessus brutalement, ça a eu un impact sur mes années de football. C’est comme ça, c’est la vie. Au-delà du joueur de foot, je reste un être humain qui a été marqué.

Au niveau collectif, on a eu bonne saison en 2010-2011, notamment la victoire lors du 100e derby. Cette saison-là j’ai pu être beaucoup sur le terrain, j’ai pris beaucoup de plaisir avec mes partenaires. Même sur les quatre ans, j’ai encore plaisir à retrouver tous les joueurs que j’ai côtoyés à cette époque. Ça reste quand même marquant de jouer à Saint-Etienne. Il y avait des bons mecs, ça reste quand même des bons souvenirs même si j’aurais préféré faire quatre saisons pleines et enchaîner les matches. Tout ce que j’ai vécu là-bas la dernière année, ça a eu un impact sur la fin de ma carrière. C’est quelque chose que j’ai eu du mal à accepter. C’est vrai que c’est une grosse injustice. Je pense que je méritais de finir d’une meilleure manière ma carrière, surtout de jouer plus longtemps.

Avant de rejoindre Sainté, je me souviens que j’avais perdu 4-0 avec Monaco. Il y avait 3-0 à la mi-temps. On était déjà sauvé, c’était la dernière journée du championnat. Pas mal de joueurs monégasques s’étaient mis en arrêt, soit en petite blessure, soit déjà partis comme les Sud-Américains qui avaient l’accord du président pour rentrer chez eux. On s’était pointé à Geoffroy-Guichard avec une équipe assez amoindrie, avec des jeunes joueurs. Je me souviens que le président de l’époque, Jérôme De Bontin, nous avaient remercié de faire le déplacement. On savait que c’était pour la qualification de Saint-Etienne en Coupe d’Europe. On avait subi la vague verte rapidement dans le match.

En sortant, j’avais croisé Patrick Guillou qui m’avait dit que le club allait recruter à mon poste. J’en avais rigolé avec lui. Je lui avais dit : « ouais, pourquoi pas, ça pourrait être intéressant. » C’est la première fois que je rencontrais aussi le président Caïazzo juste à la sortie du match, qui m’avait dit qu’on reprendrait contact. Il me restait deux ans de contrat avec Monaco. Je devais partir en stage de préparation à Vichy. Durant ce stage, j’ai été contacté par mon agent, qui m’a dit que Saint-Etienne était intéressé. Je sais que l’ASSE était aussi sur Sébastien Puygrenier. J’avais cru comprendre que Sébastien était la priorité et devait signer rapidement là-bas. Ça ne s’est pas fait et Sainté est revenu vers moi.

Luc Sonor m’a appelé pour me dire qu’il voulait absolument que je vienne au club, que Laurent Roussey aussi était content que je puisse venir. Le président m’avait appelé, il m’avait convaincu. J’étais bien à Monaco mais ça ronronnait un petit peu. Ce qui m’a vraiment motivé, c’était l’aspect football, le fait que Saint-Etienne retrouve la Coupe d’Europe. C’était pour l’ambiance, une super expérience. Il y avait encore une super équipe à ce moment-là. Le fait de pouvoir jouer avec Feindouno, Bafé… Il y avait Laurent Roussey que j’apprécie aussi, Luc Sonor que je connaissais. Tout ça m’a motivé à rejoindre les Verts.

J’ai rejoint l’ASSE au mois d’août 2008, juste avant le début du championnat. Je me projetais sur cette belle aventure, sur la Coupe d’Europe, sur Geoffroy-Guichard plein. C’est un stade où il y a beaucoup de public par rapport à Monaco même si j’ai passé de superbes années sur le Rocher. Mais ce côté challenge de la Coupe d’Europe m’a amené à aller à Saint-Etienne. J’ai vite déchanté. Je croyais que tout était clair et rose dans le club. Je ne me doutais pas qu’il y avait déjà dans le club des dissensions, des petits problèmes entre la direction et le staff en place. Je me suis vite rendu compte que c’était le cas et que ce qu’on m’avait vendu comme projet n’était pas forcément la réalité.

Un joueur comme Pascal Feindouno était en instance de départ, je l’ignorais. Le fait que Pascal parte a eu une incidence sur le rendement de Bafé Gomis. Lui non plus ne savait pas que Pascal allait partir, ça a été une première cassure avec le vestiaire. J’ai vite pris conscience que le départ de conscience allait avoir une incidence sur le rendement de cette équipe-là. Je me suis rendu compte que le coach était en difficulté avec cette direction. Je me souviens qu’il avait un peu bunkerisé le centre d’entraînement, le vestiaire des pros. On sentait déjà qu’il y avait un problème avec la direction. Malheureusement ça s’est confirmé par la suite. Ça m’a perturbé à l’époque.

Après il y a eu l’arrivée d’Alain Perrin. Même si j’ai continué de jouer, j’ai eu ce problème personnel qui est arrivé au mois de janvier. Après, ça a été plus compliqué par la suite. Moi quand je suis venu, c’était pour être avec Laurent Roussey et je pense qu’une majorité du vestiaire s’entendait bien avec ce coach. C’est quelqu’un qui avait Saint-Etienne dans la peau, qui était pour moi très proche de ses joueurs, qui faisait du bien aux jeunes joueurs. Un garçon comme Pascal avait aussi une influence dans ce vestiaire-là. Il était à la fois talentueux et grand frère. C’était un peu le leader technique de cette équipe. Il avait cette capacité à dédramatiser certaines situations et à rendre le football un peu plus facile.

Parfois quand on est jeune et qu’on joue à Geoffroy, on se met un peu la pression. Quand on a joueur comme Pascal qui débloque des situations et qui au quotidien est jovial, souriant et toujours positif… C’est un peu le grand frère du vestiaire qui est parti, ça a eu une incidence sur pas mal de jeunes joueurs pour qui il était une référence. Alain Perrin est arrivé avec une autre façon de manager, une autre façon d’entraîner complètement différente. Même si en Coupe d’Europe ça se passait bien, même si on avait des supers joueurs qui avaient encore besoin d’être encadrés… Ces joueurs-là avaient d’énormes qualités mais on les a mis rapidement dans des rôles de leaders. Il manquait un peu de joueurs d’expérience pour les accompagner davantage.

C’est déjà difficile de jouer en Ligue 1 à Saint-Etienne car on est attendu partout. Alors quand on a un effectif aussi jeune, avec l’enchaînement des matches liés à la Coupe d’Europe… Quand il y a aussi les attentes des supporters, un nouveau coach qui arrive. Ça fait beaucoup de choses pour de jeunes joueurs. Il faut du temps pour que ça se mette en place. Ça s’est mis en place avec le temps mais il a fallu cette année-là se sauver à la dernière journée je crois. Cette période a servi aux joueurs à prendre plus d’expérience, plus de maturité sur le terrain. Ce sont devenus derrière de vrais leaders et de vrais grands joueurs.

J’ai connu une dépression. En janvier 2009, j’ai perdu une personne très chère qui me rendait visite et a eu accident de voiture alors que je l’avais au téléphone une heure avant. J’ai passé une soirée sans avoir de nouvelles, je n’en ai eu que le lendemain matin. C’était après un entraînement à l’Etrat, je m’en souviens, c’était le dimanche 25 janvier. C’est un deuil. C’est quelque chose qu’on n’est pas préparé à vivre. Moi je n’avais jamais vraiment vécu ça personnellement, à part avec des grands-parents ou des choses comme ça. Mais quand ça touche une personne qui avait mon âge à l’époque, on ne s’y attend pas. On est plongé dans un monde qu’on ne connaît pas, dans un quotidien auquel il faut s’adapter mais qu’on ne maîtrise pas.

Quand on sait l’importance du bien-être, d’être bien dans sa tête et dans son corps quand on est sportif de haut niveau… Quand on est plongé dans une situation comme ça, ce n’est pas facile. On se retrouve à devoir bien figurer quand on est à l’entraînement. Il faut toujours essayer d’être compétitif, performant. Il faut essayer de ne rien montrer de ce que l’on ressent réellement. Le quotidien d’un joueur de foot, c’est les entraînements mais c’est aussi être beaucoup chez soi. Et moi, j’étais tout seul chez moi. A l’entrainement, j’essayais de montrer que j’étais fort et qu’il fallait faire face. Mais quand je quittais le parking du centre d’entraînement, il y avait comme une chape de plomb qui me tombait dessus et je redevenais malheureux. Il fallait gérer ça le soir et jusqu’au retour de l’entraînement le lendemain matin et retrouver du boost pour aller s’entraîner.

C’était une période assez compliquée et ça a duré dans le temps. Forcément, ça n’a pas tenu au niveau musculaire et au niveau santé. Je me suis souvent blessé à cette époque-là. Avec le recul, ce sont des blessures qui m’ont fait du bien. J’avais besoin de me blesser pour pouvoir me reconcentrer par ailleurs et reconstruire un petit peu ma personne, ce que je pouvais ressentir. Faire ce deuil sur le temps avant de pouvoir envisager de rejouer au foot simplement. Quand on est compétiteur, on ne se rend pas compte de ça. La première réaction que l’on a, c’est de se dire que c’est le foot qui va vous ramener là-dedans, qu’on va donner toute son énergie au foot. Mais malheureusement ça ne marche pas comme ça…

Un matin, je me suis effondré à l’entraînement. Ils ont tout de suite compris. J’ai été pris en charge par Tarak Bouaazabia qui était médecin à l’époque et qui l’est toujours. Il m’a accompagné sur les 3 saisons qu’il me restait à passer là-bas. Je suis encore en contact avec lui, c’est une personne qui m’a beaucoup apporté, qui m’a beaucoup aidé. Il m’a permis aussi de faire ma belle saison 2010-2011. C’est beaucoup grâce à lui que j’ai réussi à trouver les ressources pour retourner sur le terrain alors que j’ai vécu pas mal de choses compliqués avant. Au niveau du staff, Christophe Galtier m’a accompagné un petit peu en tant qu’adjoint. Il était là pour discuter avec moi-même si ça restait assez distant.

Alain Perrin, sa perception, c’est qu’il fallait que 15 jours après je sois sur le terrain, qu’il fallait que je m’entraîne et que c’était par le foot que j’allais m’en sortir. Forcément, moi en tant que joueur, je l’ai cru. J’ai essayé de bien faire mais je me suis vite aperçu que j’enchaînais blessure sur blessure musculaire. Je n’étais pas prêt de revenir à ce niveau d’entraînement et de compétition. Avec Alain Perrin on a dû en parler au départ et on n’en plus jamais reparlé par la suite. Avec Galtier, on en a parlé. Il savait un petit peu ce que j’avais vécu, je pense qu’il était malheureux pour moi. Après, c’est vrai qu’on oublie. Quand on est concerné par ça on n’oublie pas si vite mais dans les alentours, on oublie vite.

Je me souviens d’avoir eu des réflexions du genre : « Ce n’est pas grave, tu rencontreras quelqu’un d’autre », comme si c’était un remplacement à la 75e minute… Il y avait des paroles dont je me souviens encore aujourd’hui qui étaient assez maladroites. Maintenant je sais que dans cette situation-là, c’est un travail personnel. Même si on va être accompagné, les gens ne vont pas être à votre place, ils ne vont pas comprendre ce que vous avez vécu. Les gens n’ont pas connaissance de la relation que vous aviez avec la personne. C’est quelque chose qui prend du temps. Quand on est confronté pour la première fois à ça, on n’a pas conscience de ça.

Quand on est dans une carrière de joueur qui est limitée dans le temps, « on n’a pas de temps à perdre ». Malheureusement il y a un temps qu’on ne peut pas compresser et qu’il faut respecter. C’est ce que j’ai vécu un peu sur la fin de ma carrière. Aujourd’hui, si ça arrivait à un mes joueurs, je pense mon attitude envers lui serait différente de celle que j’ai pu constater des dirigeants et des entraîneurs de l’époque à Saint-Etienne. Ça, c’est certain. Je suis vigilant là-dessus avec mes jeunes, je pense que l’aspect mental, c’est primordial. Moi, ce que j’ai vécu, je ne le souhaite à personne. Heureusement, c’est rare. Mais c’est un engrenage psychologique qui peut être utilisé par moi aujourd’hui pour régler des problèmes moins graves.

Je pense que le temps fait son œuvre et que le foot m’a aidé la saison 2010-2011. Le club voulait m’envoyer à Arles-Avignon où Robert Duverne était le préparateur physique. Je l’avais connu à Lyon, il voulait me récupérer. A l’époque Damien Comolli et Roland Romeyer m’expliquaient qu’il fallait absolument que je parte de Sainté. C’est la première fois que je m’étais retrouvé dans le bureau de Romeyer, il m’avait reçu pour me dire qu’il fallait que je parte. Je lui avais répondu que je voulais rester. Quand je lui ai dit ça, il m’a dit : « OK, on va voir ce qu’on peut faire. » En fait ça m’avait donné de la force et j’en avais accumulé aussi car j’avais ce temps qui m’avait permis de travailler individuellement sur moi et de comprendre les choses.

En fait je ne voulais pas arriver à me faire virer de Saint-Etienne de cette façon-là. Dans mon for intérieur, je ne voulais pas arriver à cet échec-là et je voulais leur montrer qu’ils avaient tort. On me reprochait d’être blessé, d’être absent, mais en fait ils n’avaient pas compris la réelle cause. J’ai compris qu’ils ne me feraient pas de cadeau par rapport à ça. J’avais pris deux ans à me soigner car je n’étais pas bien. Quand j’ai commencé à aller un petit peu mieux, j’étais rentré dans une sorte de quête personnelle à me dire : « Non, non, ça ne peut pas se passer comme ça. Vous êtes gentils mais il me reste 2 ans de contrat, je veux les faire à Saint-Etienne, ce n’est pas vous qui allez décider de m’envoyer à Arles-Avignon. »

En fait je me suis remis à l’entraînement, je me suis entraîné. Je pense que le coach Galtier l’a vu. Le dernier match de préparation, justement contre Arles-Avignon, il me fait jouer. Ça se passe bien et la semaine d’après je joue au Parc des Princes pour la première journée. J’ai joué toute la saison, je crois que j’ai fait plus de 30 matches cette saison-là. Je me souviens que Damien Comolli était venu me voir 5 mois après le début de saison pour me dire : « Voilà, je me suis trompé, t’as bien fait de rester, on est content que tu sois là. » Le président aussi était content que je sois resté car j’étais redevenu un joueur de foot qui apportait à l’équipe. L’équipe marchait bien à ce moment-là et c’était un peu pour moi une fierté car je savais d’où je venais.

Je vis une super saison tant d’un point de vue collectif qu’individuel, je pense que le public s’en souvient avec ce 100e derby. Je joue mon dernier match de la saison à domicile contre Rennes et à ce moment-là je ne me doute pas que c’est ma dernière apparition en Ligue 1. Tout le monde est content je pars en vacances, je fais la reprise, tout se passe bien. Je fais le premier stage, tout se passe bien. La veille du deuxième stage, Galtier me convoque, m’explique que je ne pars pas en stage, qu’il va falloir que je trouve un autre club. Je lui pose juste une question : « si je n’ai pas trouvé de club d’ici la fin du mercato, comment ça se passe ? » Il m’explique droit dans les yeux : «si tu n’as pas trouvé de club fin août, comme t’es quelqu’un que j’apprécie, comme t’es quelqu’un de bien, tu reviens dans le groupe et tu rentres dans la concurrence. Si tu devras jouer, tu joueras. »

Moi je me dis : « au moins c’est clair, il n’y a pas de problème. C’est son choix de vouloir recruter quelqu’un d’autre pour le championnat mais je sais au moins que si je ne trouve pas de porte de sortie, je pourrais réintégrer le groupe et faire valoir mes qualités. » Je lui serre la main. C’était un vendredi, j’avais même mangé avec lui avant un match contre le LOSC. De ce jour-là et jusqu’à la fin de la saison, je n’ai pas reparlé une seule fois à Christophe Galtier. Je me suis retrouvé à l’écart. Je ne suis jamais revenu ne serait-ce que dans le vestiaire de l’équipe première. Je n’ai même pas joué un match en réserve. J’ai été comme d’autres mis dans le loft, on nous a poussé à partir toute la saison…

J’ai donc fait une saison sans jouer, même si j’aurais pu peut-être avec un agent un peu plus réactif avoir deux ou trois situations pour sortir et qui auraient pu me correspondre. Mais j’ai fait un an sans jouer et après, à 32 ans, c’était compliqué de rebondir. Ayant vécu cette injustice, je ne voulais pas en rester là. C’est parti en procès, ça a duré 5 ans. Ce n’est pas la fin de carrière que j’aurais souhaité. Jamais je n’aurais imaginé que ça se termine comme ça alors que dans tous les clubs où je suis passé, j’ai toujours été au service du club. J’ai toujours essayé de bien faire, j’ai toujours eu des bons rapports avec les gens que j’ai côtoyés. J’étais un joueur collectif, un joueur de vestiaire.

Avoir à vivre ça sur la fin de ma carrière, en sachant ne plus les raisons du début de la rupture, du divorce, ça me faisait du mal. Je n’arrivais pas à comprendre qu’avec cette saison où j’avais tout joué, on puisse me remettre délibérément dans une situation qui allait être vraiment inconfortable pour moi alors que c’étaient juste des aspects financiers et sportifs. Je n’arrive pas à concevoir qu’on me prive de m’entraîner avec l’équipe première, qu’on m’empêche de montrer mes qualités alors que je sortais d’une saison à 30 matches avec l’équipe première de Saint-Etienne et que ça c’était bien passé.

Je n’ai pas eu d’explication. C’est Hubert Largeron, le kiné, qui m’a remis un recommandé le 27 ou 28 août. On m’expliquait dans ce recommandé qu’à compter du 1er septembre, je devais avoir vidé mon vestiaire et aller dans le vestiaire de la réserve jusqu’à nouvel ordre. Le nouvel ordre il a duré jusqu’à la fin de la saison. La seule explication que j’ai eue, c’est « on veut renouveler l’effectif, on veut prendre des joueurs à ton poste. » C’est là qu’ils ont pris Jean-Pascal Mignot et un défenseur qui est venu et un brésilien et qui est reparti au bout de six mois sans jouer un match [Paulao a joué 11 matches toutes compétitions confondues, ndp2]. La seule arme que j’avais pour défendre mon image et ma perception des choses, c’était d’aller en procès.

Un procès, c’est long, pendant des années j’en ai pris plein la tête car il y a une bataille de médias. Des gens s’en mêlaient, des supporters. Quand on est supporter, on prend fait et cause pour son club, c’est peu le joueur qui est victime de tout ça. Le procès m’a donné raison, le club a été condamné pour harcèlement moral. Ça montre bien qu’il y a eu des choses pas claires là-dedans… J’ai pu en reparler avec Alain Blachon, avec Tarak Bouzaabia. Je suis souvent à Saint-Etienne maintenant donc je croise souvent des supporters, des Green Angels, des Magic Fans que j’ai connus à l’époque. Ils avaient une vision extérieure de la situation mais aujourd’hui ils constatent que je ne disais pas que des bêtises et que j’avais vécu une injustice que je ne méritais pas.

J’ai gardé beaucoup d’amis à Sainté, je sais faire la part des choses. Le club en lui-même reste un grand club, un beau club, avec une grosse ferveur, avec des gens que j’ai plaisir à voir comme Frédéric Dugand, que j’ai côtoyé à Saint-Chamond. J’étais son adjoint là-bas dans ce club la saison 2015-2016. J’ai retrouve du plaisir avec lui, ça m’a donné envie de passer mes diplômes d’entraîneur. Fred entraîne cette saison les U17 nationaux de l’ASSE. J’ai toujours des contacts avec Tarak Bouzaabia. J’ai les kinés avec lesquels je suis encore en contact. Même des gens de la formation. J’étais avec Philippe Guillemet en formation l’année dernière, on a souvent été amené à parler de Saint-Etienne. C’étaient des bons moments. J’aime bien la région stéphanoise, j’aime bien l’état d’esprit de la ville. J’ai encore beaucoup d’amis là-bas. J’ai joué aussi à Lyon, c’est une ville que j’apprécie également.

Je revois des amis à Sainté, on partage des souvenirs. Même si l’expérience de Saint-Etienne au niveau sportif me laissera un goût amer, j’ai quand même vécu des bons moments. Je sais que mon sort a été scellé par deux ou trois personnes qui avaient une façon de manager ne prenant pas tous les éléments en compte à mon sens. Je pense qu’il y avait moyen de mieux faire et d’avoir des résultats différents avec un peu plus de bon sens. Mais je sais que ce n’est pas l’ensemble du club. Même si j’ai été un peu chamboulé par les supporters à l’époque, je pense que tout le monde n’avait pas compris la situation. C’est normal et je ne leur en veux pas. Le temps a passé, le club a connu d’autres bons moments, d’autres problèmes aussi. Ça me fait quand même un peu mal au coeur de voir le club en Ligue 2 aujourd’hui. C’est un club de Ligue 1, j’espère qu’il retrouvera sa place. Je sais faire la part des choses, je suis quand même content d’avoir pu porter ce maillot, d’avoir joué dans ce stade et d’avoir pu vivre des émotions comme lors du 100e derby ou en Coupe d’Europe."

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