Onze types en correctionnelle (2)
11/11/2022
La Pravda revient sur les violents incidents survenus à l'issue du barrage contre Auxerre et nous rappelle que 11 supporters comparaitront jeudi prochain au tribunal correctionnel de Sainté. Extraits.
"Environ 300 fonctionnaires et militaires étaient mobilisés à l'intérieur et aux abords du Chaudron pour ce match. Cela n'a pas empêché la situation de dégénérer. Les enquêteurs comprennent désormais mieux comment. Ils ont découvert que trois sacs, dont un vert foncé, ont été introduits de force au niveau des tourniquets de la tribune Charles-Paret, surnommée le « kop nord », celle des Magic Fans 91. Parmi eux, une dizaine aurait délibérément provoqué un mouvement de foule en diversion, tenant les agents de sécurité à l'écart, afin de faciliter le passage sans fouille de ces sacs. Des sacs ensuite cachés sous le perchoir du kop, là où prend place le capo des MF91.
Pendant la prolongation, un autre transport de matériel aurait eu lieu. Un groupe d'une dizaine de personnes a été aperçu en train de courir dans les coursives et faire transiter un bagage jusqu'à la tribune Henri-Point, où avait été replacé - au bloc 39 initialement, tout en haut à droite - le noyau des Green Angels 92 après la fermeture du kop sud sur décision disciplinaire. La fin du match approchant, ces supporters sont descendus et se sont regroupés au pied des gradins latéraux, et même sur le bord de touche, rejoints par les convoyeurs, ouvrant le sac et partageant sa contenance : des engins pyrotechniques. En parallèle, les mêmes scènes se sont tramées au pied du kop nord, où la distribution des fumigènes se serait déroulée sous un drapeau.
Quand le capitaine auxerrois Birama Touré transforme l'ultime tir au but de son équipe, la pelouse est prise d'assaut par des centaines de supporters, certains cagoulés et gantés, qui se dirigent vers les bancs de touche. Panique générale. À peine dix secondes après la fin de la séance de tirs au but, une première détonation résonne. Les dizaines de fumigènes préalablement introduits et répartis sont allumés et lancés vers la tribune officielle. Au pied de cette tribune, les forces de l'ordre forment un barrage, escortent les officiels et répondent avec du gaz lacrymogène et des coups de matraque.
Si le calme revient dans le stade au bout de cinq minutes, le désordre et les affrontements reprennent autour de l'enceinte. Plusieurs dizaines de ces mêmes supporters, en plus de jeunes du quartier, vont au contact des forces de l'ordre pour tenter de s'introduire coûte que coûte, à plusieurs reprises et à plusieurs endroits (grilles devant la tribune officielle, kop sud, parcage visiteurs...), durant dix à quarante minutes. Des cailloux et le mobilier urbain servent de projectiles, en pleine obscurité.
Pour disperser les émeutiers, un engin lanceur d'eau est utilisé. Une faille est quand même exploitée au niveau du musée des Verts. Des supporters parviennent à ouvrir une grille. Des stadiers se retrouvent en première ligne pour repousser. Des coups s'échangent. À l'intérieur du stade, une heure après la fin du match, une autre intrusion est décelée, en salle de presse. Elle est aussi repoussée. Il faudra attendre minuit passé pour revenir à une situation maîtrisée et évacuer l'ensemble des acteurs. Bilan de la soirée : 41 blessés légers, environ 500 000 € de dégâts mais aucune interpellation directe. Une stratégie volontaire.
"Désormais, dans ces cas-là, on laisse repartir les fauteurs de troubles, on exploite la vidéosurveillance, on essaie d'identifier et on va les chercher plus tard", explique un bon connaisseur de ces dossiers. Ce que confirme Cédric Esson : "Sur le coup, l'objectif premier était de gérer l'ordre public et d'éviter des blessés. On a vraiment évité le pire." Dès le lendemain matin, la réplique s'organise. Trois à quatre officiers de police sont détachés à temps plein pour éplucher les centaines d'heures de bandes des quelque 240 caméras du stade et de la Ville, parfois de mauvaise qualité ou obstruées par des stickers. "Les intéressés font preuve d'un grand professionnalisme pour nous échapper, note un suiveur de l'affaire. Ils bougent beaucoup, se masquent, changent de tenues..."
Combien étaient-ils à pénétrer sur la pelouse ? Difficile à dire. "Plusieurs dizaines, voire quelques centaines, d'après le décompte final d'Esson et ses équipes, mais pas tous dans un esprit belliqueux." Un groupe d'une cinquantaine d'individus actifs a été recensé. Parmi eux, une bonne moitié a été identifiée. On y retrouve en grande majorité des membres et des leaders des Magic Fans et des Green Angels. Certains ont été trahis par leurs tatouages. Les locaux des groupes ont été perquisitionnés, les débris ramassés sur les lieux ayant, eux, fait l'objet d'analyses, afin de trouver d'éventuelles traces papillaires, génétiques ou biologiques. En vain, pour l'instant.
Seize supporters seront finalement jugés en correctionnelle, dont onze dès jeudi prochain, au tribunal de Saint-Étienne. Quant aux seize autres fans ciblés, cinq ont reçu une convocation par officier de police judiciaire et seront, eux, jugés à la mi-janvier, cinq autres comparaîtront en début d'année prochaine sur reconnaissance préalable de culpabilité, trois ont bénéficié d'un classement sans suite, deux ont écopé d'un rappel à la loi et le dernier, mineur, d'une peine alternative. Par ailleurs, neuf individus supplémentaires identifiés n'ont finalement pas été interpellés, d'après nos sources, faute de preuves suffisamment solides à leur encontre.
Des peines de prison ferme devraient toutefois requises, certains ayant des antécédents. Dans cette procédure, la métropole, la Ligue et l'ASSE se sont constituées partie civile. Dans la discrétion, là aussi. "Nous ne souhaitons pas évoquer davantage le thème de la gestion des supporters, a fortiori à l'approche du procès", fait-on savoir du côté du club." Il serait étrange de commenter une décision de justice ne nous concernant pas directement. Le club s'est mis à la disposition de la justice pour l'enquête et la laisse suivre son cours." Une source judiciaire pointe pourtant du doigt un "discours émollient de la part de la direction de l'ASSE". "Il y a eu une tolérance puisque le club a accepté le replacement des Green Angels en latérale. Or ce ne sont pas les gradins qui créent un trouble à l'ordre public, mais les personnes qui les composent..."

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