Siroux, si vert

10/12/2020
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Cofondateur des Magic Fans, Jean-Philippe Siroux fait partie des ultras mis à l'honneur par la Pravda. Extraits.

"Puisqu'il faut bien, tout de même, mettre un peu d'ambiance, Brassens puis Brel, surtout, chantent à tue-tête. Nous sommes dans une boulangerie de la Loire, à Saint-Chamond, à 13 km à l'est de Saint-Étienne. Comme les restaurants et les bars sont fermés, on y retrouve Jean-Philippe Siroux, 51 ans, qui travaille dans les environs. Informaticien, il est l'un des fondateurs du groupe d'ultras stéphanois les Magic Fans, qu'il a créé, avec quelques copains (ironie du sort dans le département du Rhône, où il étudiait alors) en 1991.

La chair est triste, hélas ! Et pas qu'elle. Siroux n'a plus assisté à un match de foot depuis un ASSE-Bordeaux (1-1) le 8 mars juste avant le début du premier confinement. « Je n'ai pas revu le stade depuis, même si j'y pense tout le temps. Mais je ne veux pas le voir, le manque est trop fort, je veux me protéger du foot », assure-t-il. Avant, il se demandait comment faisaient ses copains interdits de stade. « Maintenant, c'est nous tous qui le sommes. Ce n'est pas vraiment un deuil, car un décès, c'est définitif. Mais c'est quand même un monde qui s'effondre. Je n'aurais jamais imaginé ça. »

Quand on est ultra, la vie personnelle, familiale, amicale, professionnelle est d'abord conçue en fonction du match du week-end, à domicile comme à l'extérieur, mais là, tout s'arrête, sans que l'on sache quand on pourra retourner au stade. "Ma vie, je l'ai toujours vue comme ça, reprend Jean-Philippe Siroux. Je n'ai jamais assisté à un mariage ou un baptême les week-ends de derby. L'école ou le boulot pouvaient être pénibles, ce n'était pas grave tant qu'il y avait un match en fin de semaine. » A 13 ans, sa mère lui disait : « ça te passera. » Elle avait tort.

Le protocole est réglé à la perfection au fil des ans les jours de match. Ce rituel que décrit Jean-Philippe Siroux : « Mettre ta tenue, tes chaussures, l'écharpe autour du cou, le drapeau, aller saluer les copains au local, se garer au stade, dire bonjour aux stadiers. Même l'odeur des merguez et des frites me manque. Je n'ai pas mangé de frites depuis le mois de mars. » Plus que le jeu en lui-même, c'est la camaraderie, la vie sociale, les habitudes qui manquent. Les rendez-vous collectifs ratés, comme l'impossible adieu à Robert Herbin à Saint-Étienne.

Les mois passent. Jean-Philippe Siroux n'a pas regardé un seul match des Verts depuis mars, « un match, ça se vit au stade, pas devant sa télé ». Jean-Philippe Siroux assure qu'il ne remettra les pieds à Geoffroy-Guichard « que le jour où les tribunes populaires rouvriront normalement ». Lui aussi use de la métaphore religieuse pour parler de sa passion. « Oui, aller au stade pour moi, c'est comme un rituel religieux. Pas d'âge, pas de classes sociales, pas de politique, tout ceci disparaît alors que la société dans laquelle nous vivons ne réclame que cela, que des différences nous séparent. »

Tous unis dans la même foi, et qu'importe que le club, ses dirigeants, ses joueurs déçoivent et accumulent les mauvais résultats, la foi demeure. Même s'il avoue que le confinement les a aussi empêchés d'autre chose : aller au centre d'entraînement ou au siège du club pour gueuler après les défaites en série des Verts à l'automne. Comme d'autres dirigeants ou entraîneurs, Claude Puel et les présidents de l'ASSE peuvent dire merci au confinement."

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