Trail et les Verts !

17/04/2023
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Sacré champion de France de trail long il y a un mois à Millau en ayant bouclé 68 km (dont 2 700 m de dénivelé positif) en 5h33, Baptiste Chassagne (29 ans) parle de sa passion des Verts dans un entretien paru sur le site de So Foot. Extraits.

"Dans ma famille, le foot est culturel. Mon père m’a emmené à Geoffroy-Guichard avant mes quatre ans. Toute ma famille est de Saint-Étienne, mais mes parents ont dû déménager à Lyon pour le boulot quand on est né avec mon petit-frère. Mon père a toujours été abonné, le stade lui manquait, je crois que ses potes n’allaient plus trop au stade à cette époque, donc il s’est dit qu’il allait m’emmener. Au départ, la carotte a été qu’il m’achetait un sandwich au saucisson énorme – vraiment énorme car petit, il devait faire ma taille – que je mangeais pendant toute la durée du match sans me soucier de ce qu’il se passait sur le terrain. Je kiffais mon moment, il kiffait le sien, et petit à petit, j’ai grandi, je me suis intéressé à ce qu’il se passait sur le terrain et dans les tribunes. Je me souviens de flashs de moi petit, avec mon père, tout en haut dans les kops, avec des fumigènes autour… J’ai quatre ou cinq ans, il y a un mélange de peur et de bonheur, mais à partir de là, Sainté, ça a été sans discontinuité.

Pour moi, le stade a toujours été un synonyme de bon moment, même si au début des années 2000, le club ne vivait pas la meilleure période de son histoire. Les résultats n’étaient pas dingues, t’as l’affaire des faux passeports… Mais au stade, je me sentais bien et depuis tout petit, ça n’a pas changé : dès que j’arrive à Geoffroy-Guichard, j’ai l’impression d’être un parmi d’autres, mais aussi d’appartenir à un corps, à quelque chose de très fusionnel, de très puissant, alors qu’autour de moi, il n’y a jamais les mêmes supporters. Il y a un énorme mélange social : on est tous ensemble, on a chaud ensemble, on vibre ensemble.

J'ai grandi à Lyon mais je n’ai jamais eu la moindre peur de revendiquer mon amour de l’ASSE. En cours d’EPS, j’arrivais avec mon maillot Duarig, floqué Julien Sablé, Nicolas Marin ou Lilian Compan. J’ai même eu un maillot floqué Mickaël Citony. À l’entraînement au foot, pareil. Tout le monde a toujours su que j’étais pour Sainté et ça a fini par passer, surtout que quand j’étais petit, l’ASSE et l’OL n’étaient pas vraiment en concurrence trop frontale (rires). C’est revenu plus tard, mais j’ai aussi vite compris qu’à Lyon, les gens détestent aujourd’hui plus l’OM que Sainté. Avec Sainté, la rivalité est surtout historique. On se plaît à se charrier là où avec l’OM, je sens une vraie haine.

Je cours pour vivre des émotions et le résultat, je n’y suis finalement qu’assez peu attaché. Forcément, j’aime voir Sainté gagner, mais ça va au-delà. Pour te donner un exemple, lors de la finale de Coupe du monde contre l’Argentine, quoi qu’il se passe à la fin, j’étais content, car j’ai passé un top moment pendant 120 minutes, bourré de rebondissements. J’ai fini repu d’émotions, mais autour de moi, les gens étaient davantage dans la finalité, dans le résultat, donc ils étaient déçus. Au final, ce qui me fait kiffer, c’est vraiment l’émotion ressentie : celle que tu prends plein visage sur le ciseau de Bridonneau pour remonter en Ligue 1 en 2004, par exemple. Ça, je l’ai vécu sur la place Jean-Jaurès, à Saint-Étienne, parce qu’on n’avait pas réussi à avoir des places, mais ce moment-là peut suffire à mon bonheur car l’intensité de l’émotion ressentie sur l’instant est si forte…

Mon père m’a initié au club, il nous a donc beaucoup emmené à Geoffroy-Guichard avec mon frère, et j’ai aussi eu la chance que ma grand-mère habite à la Bertrandière, soit à un kilomètre de l’Étrat. On est souvent allé aux entraînements, on a été au stade tout notre collège et notre lycée, puis j’ai fait mes études à Paris, mais quand je suis revenu à Lyon, mon frère m’a proposé qu’on se réabonne. On l’a fait dans un kop, avec les Magic Fans, et ça a duré jusqu’à une descente sur un but contre l’OM où j’ai fini tout en bas de la tribune après un énorme roulé boulé. À partir de ce moment-là, j’ai eu peur d’aller dans le kop, mais surtout de me blesser. À cette période, on a fait quelques déplacements avec le groupe, oui. Il y a notamment eu celui pour la finale de la Coupe de la Ligue 2013, j’ai aussi été marqué par un voyage à San Siro, en 2014, où les supporters de l’ASSE ont retourné Milan. Je peux te dire qu’après, les Milanais savaient placer Sainté sur une carte. Il n’y avait pas eu de cassage, ça avait juste donné une super image du club.

Je suis toujours autant le club et bizarrement, encore plus cette saison, en Ligue 2. Je préfère limite voir ce Sainté qui met des 4-2 épiques comme face au Paris FC qu’un Sainté mièvre qui végète dans le ventre mou de Ligue 1. Cette année, j’ai eu un vrai regain d’enthousiasme, même si c’est assez compliqué d’aller au stade parce que si j’y vais, c’est dans le kop nord, sauf que j’ai peur des descentes. Elles sont violentes à Sainté et avec les entraînements, les compétitions, tout ça, j’ai peur de la blessure, évidemment. Quand le kop est plein, ça va très vite. Très, très vite. Malgré tout, ça me manque. Ça me manque vraiment. 

La plus grosse descente que j'ai vécue ? Celle sur le 2-0 contre Lyon en février 2017, sur le but d’Hamouma. De la folie. Avant ça, il y a eu un but de Monnet-Paquet et ça a déjà été très dingue. On a eu une chanson pour Monnet-Paquet derrière. J’ai adoré Didier Zokora, que je trouvais trop fort, et Blaise Matuidi. Lui, il m’a toujours fasciné. J’ai toujours aimé le mec aussi. Je sais pas, Matuidi, tu as envie d’être pote avec lui. A son époque, il aurait pu courir un dix bornes en moins de quarante minutes. Un Niels Nkounkou de Sainté, il a aussi un gros moteur. Après, si on reste au trail, je pense que Monconduit a typiquement le bon profil pour faire une SaintéLyon, pour s’arracher dans la galère et sortir vainqueur de son combat.

Aller au stade, ça me donne chaud, regarder Sainté, pareil. Quand j’ai une petite période de down ou de chute de motivation, je sais qu’aller au stade, ça peut me faire du bien pour me libérer, tout ça en agitant une corde de nostalgie. C’est la madeleine qui est reconfortante. Quand il y a un match de Sainté, je sais que ça va être un moment important de mon week-end. Quand c’est la trêve, je le perds, je perds mon refuge. Ce qui me porte, c’est aussi que je ne suis pas seul : à Sainté, ça ne bouge pas.

Malgré tout ce qu’il s’est passé, les gens restent, ils vont remplir un parcage à Charlety, ils entretiennent vraiment la devise “partout, toujours”. Ce n’est pas galvaudé. D’ailleurs, voir une photo des tribunes, ça peut me mettre un shot de motivation. Sur mon ordinateur, j’ai un petit dossier “stade ASSE” et je l’ouvre souvent. Ça me fait du bien de m’y replonger. Pour le moment, j’estime pourtant que je peux encore faire plus pour le club : j’aimerais faire un défi sportif un peu dingue lié au club. Avec le titre de champion de France de trail, ça devrait davantage être possible."

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