Bafé est resté par amour pour Sainté
01/05/2024
Dans Zack en roue libre, Bafé Gomis est revenu sur ses vertes années. Extraits.
"Le 4-0 contre Monaco qui nous a permis de nous qualifier en Coupe d’Europe ? Ce qui a fait la différence, c’est le public de Geoffroy-Guichard. On sentait que ça faisait 26 ans que le club n’avait pas été européen. Ah, Geoffroy-Guichard… Je l’ai vu deux fois comme ça dans ma vie. Une fois j’étais remplaçant, c’était contre Châteauroux. On jouait le titre de champion de France de D2. Le public nous a portés les 20 dernières minutes. Et on voit Bridonneau qui n’est pas un avant-centre qui tente un retourné acrobatique. Il marque, on gagne ça part dans tous les sens !
Et puis il y a cette soirée contre Monaco. On part direct, centre de Payet, j’ouvre le score. La minute suivante, on me lance en profondeur. Sur cette action, je me sentais tellement fort… J’étais le petit jeune formé au club qui voulait remettre Saint-Etienne à sa place, en Europe. Je décide de la jouer égoïste en dribblant le défenseur monégasque Massamba Sambou, un Sénégalais. Je l’élimine et je fusille à bout portant Ruffier. C’était Geoffroy-Guichard qui donnait la confiance à un jeune formé au club, à ce félin que j’étais.
Avec 16 buts, j’ai fini 3e meilleur buteur derrière Karim Benzema et Mamadou Niang. C’était ma saison la plus aboutie sous le maillot des Verts. Collectivement, remettre Saint-Etienne sur la scène européenne… Pour moi qui avais connu la 2e division, c’était beau. Rendre la confiance qu’on m’avait donnée, c’était bien. Car je commence la saison, j’ai ce fameux bras de fer. On m’a mis hors du groupe. Par respect, par amour des Verts, alors que j’ai le PSG, j’ai l’OM, j’ai Manchester, j’ai Chelsea, j’ai choisi de prolonger car j’ai mon coach, Laurent Roussey, qui m’avait tout appris. J’ai mes copains Matuidi, Payet, Benalouane, Dabo, Feindouno.
Je veux découvrir l’Europe avec Saint-Etienne à Geoffroy-Guichard donc je prolonge. Je pense que pour moi c’est une erreur. Quand tu as apporté ce que tu dois apporter à Saint-Etienne, que tu as contribué à remettre les Verts sur la scène européenne, à la place où ils doivent être, tu dois partir. Parce que tu ne peux pas faire mieux. Et toi, tu commences à être international donc tu te frottes à des joueurs qui connaissent les grands clubs, cette pression chaque week-end. J’avais comme concurrents des joueurs qui évoluaient à Chelsea. Tu ne peux pas rester à Sainté, avec tout le respect que j’ai pour ce club.
En plus de ça, à la fin du mercato, j’apprends que Feindouno part. On commence une saison avec une équipe plus faible que la saison précédente car il fallait combler le déficit. Avec le recul je comprends mais sur le coup j’ai boudé. Ça m’a fait perdre du temps, j’ai fait des contre-performances, je n’ai pas été le leader que je devais être. La campagne de recrutement n’avait pas été réussie, on ne s’était pas renforcé avec tout le respect que j’ai pour les joueurs qui nous ont rejoints [Mirallas, Matsui, Machado, Monsoreau, Grax, Dos Reis, Sauget, ndp2]. Pour jouer l’Europa League, il fallait d’autres joueurs, même si on a fait une belle campagne européenne qu’on a payée en championnat.
Le départ de Pascal m’a affecté. Je me suis dit que j’avais refusé des propositions de grands clubs, certes avec une revalorisation méritée. Mais le salaire ne fait pas tout. Il y a des enjeux sportifs, une carrière à gérer. Je voulais continuer à être sélectionné, et pour ça il faut être performant individuellement et jouer les premiers rôles. En France, il y a un vivier de talents, une concurrence qui est énorme. J’ai fait cette erreur par amour de rester. Je ne l’ai plus refaite. Je ne regrette pas, c’est le destin. Je suis croyant donc voilà, je devais rester à Saint-Etienne. J’ai appris de cette année difficile.
Malheureusement pour moi, le train n’est jamais repassé pour jouer dans le genre de clubs qui me courtisaient. Mais j’ai eu la chance de découvrir Lyon, qui était un très grand club les années 2000. J’y ai fait de magnifiques rencontres, j’ai vécu la Ligue des Champions, je suis retourné en équipe de France. Je ne le regrette pas, c’était une fierté pour moi. Même si aujourd’hui, quand je retourne à Saint-Etienne, ça ne fait pas plaisir à tout le monde.
J’aurais aimé apporter plus à l’ASSE mais j’ai fait en sorte d’éviter une relégation, ça aurait été une catastrophe pour moi de laisser le club en deuxième division. Lors de ce dernier match contre Valenciennes, j’ai marqué 2 buts, ça a permis à Sainté de se maintenir en première division même si ce n’était pas l’objectif de la saison. A la fin, je n’avais que Lyon mais j’étais content de rejoindre ce grand club de l’Olympique Lyonnais. Saint-Etienne n’avait pas budgétisé de finir à la 17e place en 2009 alors qu’on avait fini à la 5e place l’année d’avant. Il y avait un trou.
Dans un club, quand tu ne peux pas vendre tes infrastructures, ton centre d’entraînement, tu vends tes joueurs. J’étais une des valeurs marchandes les plus importantes avec un gros salaire. C’est moi qui devais partir en priorité. Je ne voulais pas faire de problème à mon club formateur. Je ne voulais pas faire en sorte qu’ils aient des problèmes financiers. On m’a fait comprendre que sans Coupe d’Europe il était difficile d’assumer mon revenu. Il n’y avait pas de club qui se battait pour moi car je sortais d’une saison à 10 buts. Vu le salaire que j’avais et l’indemnité de transfert que réclamait l’ASSE…
Je n’avais pas de club et Lyon est arrivé en fin de mercato. Ils avaient essayé d’acheter Gignac et Loïc Rémy. Toulouse a bloqué Gignac, Nice a bloqué Rémy. J’ai dit à mon agent que ça m’intéressait de jouer la Coupe d’Europe avec Lyon mais que j’avais fait un bras de fer avec Saint-Etienne, que ne n’avais pas envie d’un faire un deuxième. Je ne voulais pas altérer cette belle histoire d’amour, même s’il y a eu des moments difficiles, quand les supporters sont venus me chahuter au centre d’entraînement.
Je comprends les supporters stéphanois qui m’ont chahuté. Quand tu es le plus gros salaire, que tu es l’attaquant du club, que tu avais fait une saison précédente à 16 buts, que tu les as habitués à autre chose, que tu fais la tête car Feindouno est parti… Aujourd’hui j’ai le recul. Quand tu es supporter, tu payes un abonnement, t’as le club dans la peau. Les états d’âme de Gomis, t’en as rien à cirer en restant poli… Je comprends aujourd’hui car j’ai l’âge, j’ai le recul. Il n’y a que Lyon qui arrive, je ne vais pas au clash. Un jour, le club vient me dire : « On est d’accord avec Lyon, il faut que tu partes. » J’ai baissé mon salaire pour aller à Lyon et éviter que Saint-Etienne ait des soucis à la DNCG."

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