Compagne de Jean-Marc Furlan et ancienne préparatrice de l'ASSE (de 2004 à 2007), Cécile Traverse évoque dans la Pravda du jour l'impact du confinement sur l'esprit des joueurs. Extraits.

"Les deux seules études étrangères récentes que nous avons sur les conséquences psychologiques du confinement ne concernent pas spécifiquement les sportifs de haut niveau mais révèlent que les 18-30 ans seront plus touchés que les autres, et que les symptômes de stress post-traumatiques deviennent plus importants à partir du dixième jour. Cela concerne donc aussi la population des footballeurs qui, à l'évidence, va subir des troubles émotionnels, du stress, de la dépression ou des insomnies. Et les joueurs qui avaient déjà des fragilités psychiques antérieures (à la suite de traumatismes d'enfance, de conflits familiaux ou autres) sont à surveiller de très près.

C'est clair que si j'étais en ce moment dans l'encadrement d'un club, je m'en soucierais. Ça fait presque vingt ans que je fais de l'accompagnement mental de joueurs de foot. En dépit de leurs fragilités, je connais aussi leur incroyable capacité d'adaptation, notamment pour ceux qui ont déjà travaillé sur le plan mental (via la relaxation, la méditation ou les techniques de respiration). Mais le danger, c'est ceux qui souffrent de l'incertitude actuelle mais qui ne disent rien. À la reprise, entre blessures et troubles psychologique, il risque d'y avoir de la casse."