Eydelie que des conneries ?

22/05/2009
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Dans son récent outrage "Sale temps pour le foot" (éd. Denoël), Jean-Jacques Eydelie prétend que Sainté a été un pionnier en matière de dopage. Morceaux choisis. 

"Le dopage existe dans le football depuis longtemps. A Saint-Etienne, le dopage était quasiment de notoriété publique. Mais l'ASSE, à cette époque, était un club intouchable. Son président, Roger Rocher, faisait régner la terreur. Il menaçait, il frappait à l'occasion. Il soudoyait aussi. En somme, il avait déjà tout compris sur la manière de diriger un club, Claude Bez à Bordeaux et Bernard Tapie à l'OM ont simplement industrialisé ses méthodes artisanales (...)

Un joueur de l'A.S. Saint-Etienne, spécialiste de la reprise de volée, se chargeait des approvisionnements en produits fortifiants. Il partait en Allemagne de l'Est les mains dans les poches, il en revenait avec des valises bien pleines. Certains de ses anciens coéquipiers m'ont raconté que parfois les seringues étaient pratiquement prêtes à l'emploi. Les mélanges étaient faits, il suffisait d'appuyer pour injecter. Les adversaires des Stéphanois étaient peut-être des bonnes poires, ils n'étaient cependant pas aveugles et certains conçurent des doutes d'abord, des quasi-certitudes ensuite. L'entraîneur nantais José Arribas parla des "langues bleues" des Verts. Un arbitre, Robert Héliès, s'étonna de l'attitude de certains joueurs qui avaient "la bave aux lèvres".

Une fois on frôla le scandale. C'était le 13 septembre 1973, à l'occasion d'un match entre Reims et Saint-Etienne. La rencontre était entamée depuis à peine deux minutes et trois joueurs champenois gisaient déjà sur la pelouse. Pierre Repellini s'était chargé du premier, César-Augusto Laraignée. Alain Merchadier avait "soigné" le deuxième, Carlos Bianchi, alors l'une des meilleurs gâchettes du championnat. Le troisième, Georges Lech, avait été abattu par Christian Synaeghel. Les Foréziens étaient entrés dans la partie comme des dingues, courant et taclant sans crier gare.

D'habitude on ne disait rien, certains techniciens et journalistes se laissaient même aller, au contraire, à louer leur engagement physique, leur "folle énergie" comme on disait pudiquement. Les Champenois refusèrent de se taire. Ils publièrent un communiqué pour dénoncer la violence des Stéphanois. Le président du Stade de Reims, Serge Bazelaire, un médecin, parla d'inconscience, de "joueurs dans un état second". Pour la première fois dans le football français, le mot fut prononcé : dopage.

Evidemment, les Stéphanois jouèrent les vierges effarouchées : "Au nom des six médecins du club, je tiens à affirmer qu'il n'y a jamais eu de dopage à l'ASSE pour des raisons évidentes de morales et d'honnêteté" proclama fièrement dans un communiqué le responsable du service médical, le docteur Pibarot. Quelqu'un lui fit pourtant remarquer que des laboratoires vendaient des produits un peu spéciaux à certains clubs. "C'est impossible, rétorqua-t-il, ce serait contraire à la loi."

Il admit malgré tout que des potions dont on ignorait les compositions exactes étaient distribuées par le docteur Poty. Ce dernier, qui devait disparaître quelques années plus tard dans des circonstances assez mystérieuses - il faisait de la plongée sous-marine et "oublia" de remonter - jura ses grands dieux que jamais, au grand jamais, il ne se hasarderait à fournir des produits prohibés à ses joueurs. "Je leur fais boire des petits verres avant le matches et c'est peut-être ce qui a provoqué une confusion mais ce ne sont pas des produits dopants, sutout pas, ce sont des jus d'orange avec un peu de miel et du sirop de potassium."

Personne n'éclata de rire, au moins ouvertement, la Fédération jugea cependant opportun de s'emparer de l'affaire... à sa manière. Son président d'alors, Fernand Sastre, déclencha une enquête sur "cet inquiétant sujet". On attend toujours les résultats de l'enquête. A-t-elle jamais commencé ? Peut-être que finalement, après mûre réflexion, le sujet ne lui avait pas paru aussi "inquiétant" que de prime abord. Surtout si les recettes avaient permis de gagner des titres."

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