Maxime BOSSIS signe son premier contrat au FC Nantes en 1972. Il fait ses premiers pas sur les pelouses de D1 au cours de la saison 73-74 contre Saint-Étienne. L’international quitte la maison jaune à l’issue de la saison 84-85. Champion de France à trois reprises (77, 80 et 83), c’est lui qui porte le brassard de capitaine des « Barbus de Lu » lors du sacre de 83. Il est aujourd'hui consultant, relation publique et organise de stages d’été.
Quel souvenir gardez-vous des confrontations Nantes-Saint-Étienne et Saint-Étienne-Nantes ?
C’étaient LES rendez-vous annuels ! Les matches les plus importants, sur lesquels toute une saison pouvait se jouer. Mais ce sont aussi des matches de coupe de France. Ces rendez-vous étaient particuliers, c’était le jeu à la nantaise contre la puissance stéphanoise. Une opposition de style spectaculaire. Il y avait parfois de l’animosité, mais surtout du respect. Je me rappelle, pour mon premier match contre Saint-Étienne, avoir marqué un but sur une frappe de trente mètres dans la lucarne de Curkovic. On gagnait plus souvent à domicile. A l’inverse, on perdait à Saint-Étienne. Ca donnait vraiment lieu à de beaux matches.
Beaucoup de joueurs qui composaient les deux équipes se connaissaient bien. N’était-ce pas gênant ?
C’est vrai que beaucoup de joueurs évoluaient en équipe de France, c’était la période de la Coupe du Monde 78 en Argentine, avec pas mal de tournées à l‘étranger. Quelques années avant, nous étions plusieurs à avoir fait notre service militaire ensemble, au bataillon de Joinville. Je sais que j’étais très copain avec Rocheteau. Il était ailier droit, moi arrière latéral gauche, donc c’était mon vis-à-vis direct. Inconsciemment, je pense que je n’avais pas la même attitude, peut-être plus de mal à aller au contact.
Vous vous seriez vu jouer à Saint-Étienne ?
A l’époque, on était dans un club, ce n’était pas l’un ou l’autre : je me souviens, alors que j’étais encore stagiaire à Nantes, que Pierre Garonnaire (numéro 2 du club forézien et recruteur, ndlr) m’avait contacté pour que je vienne à Saint-Étienne. Mais j’ai dit non, ce n’était pas pensable. On était ou à Nantes, ou à Saint-Étienne, pas les deux. Les Verts, c’étaient des groupes de supporters un peu partout en France. Les puristes aimaient les Nantais.
Et l’ambiance ?
Deux ambiances à l’anglaise. Même si à Saint-Étienne, le foot représente plus qu’à Nantes. C’était terrible là-bas, un boucan d’enfer. Le public était plus proche de la pelouse… Je me souviens que nous devions aller nous échauffer sur un autre terrain avant le match. Et il fallait passer derrière les tribunes, où les supporters se retrouvaient avant la partie. Là-bas, tout était fait pour faire peur.
En 1976, c’est la fameuse épopée des Verts en Coupe d’Europe. Comment le vivez-vous, de Nantes ?
On était supporters des Verts en 76 ! C’était justement la période où j’effectuais mon service militaire, au bataillon de Joinville. Avec Platini et bien d’autres, on se réunissait pour voir les matches. Saint-Étienne était un concurrent sur le plan national, mais en Coupe d’Europe, on ne le voyait pas de cette façon. Les Verts ont marqué les esprits parce que c’étaient les premiers à faire ça après Reims. Toute la France était derrière eux ! Nous, il y a bien eu Valence en 80 (demi-finale de Coupe des coupes face au club de Bonhof et Kempes, remportée 2 à 0 à l’aller, perdue 4 à 2 au retour, ndlr), mais même si nous étions respectés, il faut bien dire qu’il n’y avait pas autour de nous le même engouement.
Nostalgique de cette époque ?
(Léger soupir) On ne peut être que nostalgique d’une période où on est jeune, où on fait un métier qu’on aime… Le temps passe vite… À une allure terrible. On sait que l’on ne vivra plus ce genre de choses, que c’est une autre vie qui a commencé.
Les gens vous parlent des matches face à Saint-Étienne ?
Pas si souvent… Non, pas vraiment en fait, lorsque les gens me parlent du passé, c’est surtout pour les matches internationaux.
Quel regard portez vous sur le football aujourd’hui par rapport à cette époque ?
Il y a eu une évolution énorme dans le contexte. Les intérêts médiatiques et financiers ne sont plus les mêmes. Sur le terrain, les joueurs sont mieux préparés, même si je pense que techniquement, à cette époque, les joueurs étaient meilleurs. Le milieu du foot a beaucoup évolué. Aujourd’hui les joueurs ont une approche carriériste. Avant, on appartenait à un club, on y restait. Le président venait nous voir, et nous disait : « tiens, tu fais construire en ce moment… Ça te dirait de resigner ? » Et on resignait.
Le dernier match à Marcel-Saupin, le 13 avril 1984, et la victoire 1 à 0 contre les Verts, qui sont relégués en deuxième division, vous vous en souvenez ?
Pas du tout ! C’est vrai que c’est un beau clin d’œil… Je me rappelle aussi qu’avant de signer mon premier contrat, j’avais participé à la finale du concours des jeunes footballeurs, à Paris (il avait fini en 37ème position, ndlr). Et le soir, nous étions invités à la finale de la Coupe de France… C’était en 1970, les finales avaient encore lieu à Colombes… Ce jour-là, nous avions vu Nantes perdre 5-0 contre Saint-Étienne.
Propos recueillis par Maxime Cogny

Maxime Bossis : "Là-bas, tout était fait pour faire peur".

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