Ce n'était pas le moment ! Après 6 matchs de championnat sans défaite, les Verts auraient sans doute préféré continuer sur leur lancée plutôt qu'un coup d'arrêt au milieu de cette dynamique. Accueillir Montpellier, sur nos talons lors de la saison dernière, ne semble pas, de plus, être la meilleure option pour repartir sur le même rythme. Qu'en est-il réellement ?


1- Le parcours

 

Le bilan récent du club de la famille Nicollin n'est ni bon ni mauvais. S'il est loin, sur les 6 dernières journées, de celui des Verts, leaders sur cette période, il reste tout à fait correct. C'est en effet le 9ème de L1, avec un bilan parfaitement équilibré de 2 victoires, 2 nuls et 2 défaites. On notera toutefois que ce bilan mitigé est obtenu grâce à un calendrier plutôt facile, puisque les plus gros morceaux affrontés par les Héraultais étaient Monaco, Reims et Angers.

 

Plus généralement, les Montpelliérains s'appuient toujours principalement, pour se maintenir, tout de même, dans le haut du tableau (ils sont 6ème, 2 points derrière Sainté), sur une défense performante. La 3ème, avec moins d'un but par match depuis le début de saison, la 4ème sur les 6 derniers matchs, le regain de forme défensif des Verts, justement, leur faisant perdre une position. Leur attaque, quoique correcte, est un peu plus en difficulté. On notera une légère progression lors des 6 dernières journées avec 1,33 but de moyenne par match, quand cette moyenne s'élève à 1,07 depuis le début de championnat (soit 0,86 sur les 7 première journées de championnat).

 

Si la dynamique montpelliéraine présente donc des côtés positifs comme négatifs, le réel point qui fait la différence pour apprécier le bilan récent des Pailladins reste le delta de performance entre la Mosson et les déplacements. Si leur antre est imprenable depuis la mi-août, ils n'ont toujours pas remporté la moindre victoire à l’extérieur (3 nuls, 4 défaites). Pis encore, avant de débloquer leur compteur à 2 reprises en moins de 10 minutes à Metz, les Héraultais restaient sur 1 seul but en 499' hors de leur base, un contre son camp de Bouna Sarr au Vélodrome. Bref, encore une fois, si la vue d'ensemble est plutôt positive pour les hommes de Claude Puel, il faudra espérer que cette fin de match messine n'ait pas été un déclic pour l'attaque des Montpelliérains.

 

 

2- L’effectif

 

L'effectif n'a finalement que très peu changé par rapport à la saison dernière. Et il reste à la fois très expérimenté et relativement réduit quantitativement.

 

Dans les buts, comme prévu, Bertaud que nous avions vu aux USA n'a pas pris la relève de Lecomte, puisque c'est Rulli qui garde les cages. La défense est, quant à elle constituée de visages connus. D'une part les anciens Congré et Hilton qui tiennent toujours leur place dans l'axe, de même que le désormais expérimenté Pedro Mendes qui fait pourtant figure de gamin à côté de ses camarades (29 ans). Sur les côtés d'autre part, Oyongo confirme son statut de titulaire à gauche,statut qu'il avait plutôt obtenu la saison dernière malgré quelques passages sur le banc. A droite, c'est le seul changement, départ oblige, et c'est Souquet de retour de Belgique, qui occupe ce poste. On remarquera que la principale rotation ces derniers temps concerne l'axe de la défense où Cozza a eu l'occasion d'emmagasiner un peu de temps de jeu, même s'il ne compte pas encore celui d'un titulaire. Ristic et plus encore Suarez, sont en revanche de plus en plus éloignés du terrain. C'est même le milieu Sambia qui a occupé le flanc droit la dernière fois que Souquet était absent, l'Uruguayen ne s'installant que sur le banc.

 

Au milieu de terrain, le trio attendu formé de Ferri, Mollet et Savanier n'a pas encore pu être aligné, la faute principalement aux blessures de Savanier puis de Ferri. Tant et si bien que Le Tallec reste un titulaire inamovible depuis que cette saison a débuté (c'est le seul joueur titularisé lors de toutes les rencontres avec le vétéran Hilton !). Les absences dans ce secteur ont même permis au tout jeune Chotard (18 ans, soit 24 de moins que son aîné brésilien) d'engranger quelques titularisations. Et ce aux dépends de Ristic, Sambia et Dolly qui ont principalement joué les remplaçants malgré les absences. Le dernier n'étant plus apparu depuis près de deux mois.

 

Devant, la paire Delort-Laborde est intouchable. Le robuste serbe Skuletic n'ayant ramassé que les miettes. Et même pas toute puisqu'une des 2 seules absences d'un membre du duo, c'est un milieu à 4 qui lui a été préféré. Camara, quant à lui, continue comme la saison passé. Il ne peut plus que jouer des bouts de match mais il est toujours présent. Et avec un but, il reste plus décisif que l'international serbe. Enfin, notons la courte entrée en jeu du jeune Badu, il y a un mois.

 

La compo probable : A l'absence de Ferri vient s'ajouter celle de Cozza, blessé pour de longues semaines durant la trêve. Pedro Mendes et Mollet sont, en revanche, de retour.

Rulli – Souquet, Pedro Mendes, Hilton, Congré, Oyongo – Le Tallec, Savanier, Mollet – Delort, Laborde

 

 

3– Souviens-toi la dernière fois

 

Il s'était agi du match qui avait scellé notre impossibilité de lutter encore pour le Ligue des Champions. Mauvais souvenir, donc. Souvenir d'autant plus douloureux qu'il avait été marqué par la sortie en larme de Cabella, exclu pour un deuxième jaune. Sur le coup-franc qui s'en était suivi, Montpellier avait pu construire l'action de son but, qui plus est. Pourtant, la rencontre avait pris un bon tournant lorsque Congré avait lui aussi pris un rouge, 10 minutes auparavant. Le match avait par ailleurs été marqué par une équipe de Montpellier qui avait plus essayé de casser le jeu en faisant fautes sur fautes plutôt que d'en produire.

 

Ainsi, cette équipe qui nous réussissait particulièrement bien de leur remontée en 2009 à 2016 (2 défaites, toutes à la Mosson, en 15 confrontations), devient un adversaire qui nous pose de plus en plus de problèmes. Si la victoire avait été au bout dans les dernières journées de la saison précédente, à la Mosson, il s'agit de la seule victoire lors des 5 dernières confrontations marquées par deux défaites en autant de matchs à Geoffroy-Guichard.

 

 

4- Le joueur à suivre

 

Les qualités de cette équipes sont identifiées : Mollet qui brille par sa technique et sa qualité de passe et d'orientation du jeu, Savanier qui allie ces qualités techniques, sa science des coups de pieds arrêtés et une grinta impressionnante, un duo offensif plutôt adroit devant le but, et doté de qualités complémentaires, une défense centrale d'expérience qui sait parfaitement gérer une rencontre de football. Et pourtant, dans cette énumération, manque un pion important de la réussite Montpelliéraine ces derniers temps, Damien Le Tallec.

 

Probablement parce que la garçon était arrivé sur la pointe des pieds de l'Etoile Rouge de Belgrade il y a presque un an et demi maintenant. Peut-être aussi parce qu'il n'a jamais semblé être un titulaire, par rapport aux présences de Skhiri puis de Ferri devant la défense. Pourtant, le bonhomme, tel un KMP, lui aussi polyvalent, puisqu'il peut évoluer en défense central, n'est quasiment pas sorti du onze de Der Zakarian. S'il passe inaperçu, ou presque, son style de jeu y est peut-être pour quelque chose. Il n'a pas la vista technique de ses deux comparses plus offensifs que sont Savanier et Mollet. Il n'a pas non plus l'engagement d'un Skhiri, parfois aux limites de la correction, et dans un profil box-to-box. Mais si son profil semble lisse, il n'en reste pas moins un récupérateur précieux, un régulateur du milieu qui brille par le fait qu'on ne le voit presque pas. A l'instar d'un Clément il y a quelques temps à Sainté, c'est un Monsieur Propre discret qui fait le sale boulot mais qui le fait bien. Bref, le chouchou parfait du sécuritaire technicien franco-arménien qui officie à la Paillade.