La malédiction continue. Au Moustoir, on broie du noir. Essayons de comprendre pourquoi les Verts sont passés de la démonstration contre Monaco à l'échec contre Lorient.


Pas vraiment de surprise concernant les compos. Baca devient le nouveau latéral gauche lorientais de dépannage comme annoncé dans la presse la veille ; à Sainté, Galette laisse Clément au repos et relance Brison à droite - ce qui s'avèrera une erreur.

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La première heure de jeu peut se résumer en une image, qui vaut tous les discours :
- tout à gauche, les deux défenseurs centraux stéphanois encadrent un Guilavogui trop bas (comme pour ses débuts en sentinelle après la blessure de Clément il y a un an) ; les deux attaquants lorientais pressent à demi : il s'agit juste pour eux d'empêcher une passe trop facile.
- 15 à 20m de vide ou presque
- 15 à 20m où l'on peut voir un rideau de 4 lorientais tenir un rideau de 4 stéphanois (Trech avancé et Hamouma recentré puisque le jeu était à gauche) devant un autre rideau de 4 lorientais chargé de tenir Brandao, Tabanou et les projections stéphanoises
- Et, tout seul : le latéral opposé, en l'occurrence Brison.

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Vous l'aurez compris : Lorient attend pour contrer. Et se contentera de ça pendant plus d'une heure : bloc équipe compact, pressing déclenché seulement à la ligne médiane, jeu direct. C'en est presque caricatural. Malgré une domination assez large dans la dernière demi-heure, les Merlus n'affichent pas plus de 42% de possession de balle sur l'ensemble du match.C'est dans ces moments-là qu'on peut regretter le départ d'Aubame : une ou deux ouvertures par dessus tout le monde avec PEA parti à la limite du hors-jeu, et tout aurait volé en éclats. M'enfin.

Toutes les occasions ou presque de la bande à Gourcuff ne seront que des contre-attaques bien menées - la toute première par exemple, à la 13è, n'est qu'une touche longue dans le dos de Brison pris de vitesse.

C'est dire si les stéphanois ont eu la maîtrise du ballon dans une première heure solide, à défaut d'être enflammée. Le principal problème des Verts est dans l'utilisation de la balle, particulièrement entre la 15' et la 40', leur gros temps fort, où les ligériens appuient avec insistance sur le bloc orange. Plusieurs décalages sont créés : malheureusement, un manque de clairvoyance et de précision dans l'avant-dernier geste empêche d'aller même jusqu'à la frappe, sauf à deux reprises où Hamouma fait travailler Audard (23'), et surtout Baca (36') sur la plus belle occasion stéphanoise.


Fondamentaux carencés

Si l'on s'arrête à ça, on pourrait ne considérer Lorient que comme un Meaux ou un Cannes, d'autres équipes plus faibles qui nous ont neutralisés grâce à la tactique de la tortue, quoique plus talentueux sur le versant offensif. Ce serait aller un peu vite en besogne. La différence, Lorient va la faire sur les fondamentaux. La précision technique, pour commencer : le jeu direct morbihannais est efficace parce que tout ce beau monde combine avec un minimum de déchet. A l'inverse, les Verts seront beaucoup plus justes dans le contrôle du ballon et la qualité des passes. Le terrain synthétique suffit-il à expliquer cela ? Peut-être.

En revanche, la surface de jeu n'explique pas la démission progressive dans les duels. Brison a été en dessous de son adversaire direct (Kevin Monnet-Paquet) tout au long de la rencontre, et les défenseurs centraux, extrêmement mis à contribution, ont beaucoup plus souffert que d'habitude. Mais l'inquiétant, c'est que leurs coéquipiers devant et surtout dans l'entrejeu ont décliné en début de deuxième mi-temps pour nous faire subir 25 dernières minutes éprouvantes. Déficit d'envie ? Justesse physique ?


Mauvais présage ?

Une fois dépassés au milieu, les stéphanois sont tombés très bas. Sauver le nul aurait été, finalement, une pas si mauvaise opération. Raté. A la 89', sur un énième jeu extrêmement direct (mauvaise transmission stéphanoise, interception, 4 passes rapides vers l'avant), les Merlus obtiennent un corner. Guilavogui oublie que sauter plus haut que son adversaire n'est pas tout sur un duel aérien : il faut tenir compte du ballon également. Le pénalty est grossier.
Défaite en fin de match, et entrée de Zouma comme avant-centre : les fantômes de début de saison sont de retour. Espérons qu'ils retournent vite dans les limbes.