Rayonnants à domicile, les Bastiais font une saison solide...et reviendraient à trois points seulement des Verts en cas de victoire.


On ne peut que reconnaître que les bastiais sont en train de réussir leur pari : (re)faire du SCB une solide équipe de l'élite. Pas de celles qui jouent le titre, non : de celles qui animent le ventre mou, et peuvent percer plus haut par moment.


1- Le parcours

Mine de rien, Bastia réalise une saison tout à fait correcte. Certes, les trois points offerts sur tapis vert par Nantes (quelle idée d'aligner un joueur suspendu...) améliorent le bilan corse. Mais même sans cela, les bastiais tiennent un rythme pas si éloigné des prétendants à l'Europe. La première partie de saison ressemble un peu celle des Verts l'année passée : des bons résultats (5è fin novembre), gâchés par un mois de décembre catastrophique.

Depuis la trêve, si l'on prend en compte toutes les compétitions, les corses ont une régularité d'horloge comtoise : victoire, défaite, victoire, défaite. Tic, tac : ce week-end, le balancier doit indiquer victoire ; les Verts sont prévenus.


2- L’effectif

Après Toulouse (prévisible) et Marseille (extrêmement surprenant), il est fort probable que le prochain adversaire des Verts présente une défense à 3, puisque que Frédéric Hantz semble depuis deux matches avoir rallié la vague déferlante du 3-5-2 !

Dans les buts, le désormais historique Landreau panse ses blessures, de même que trois autres gardiens du club bastiais. Heureusement, le n°2 Jean-Louis Leca est valide ; mais il a actuellement comme remplaçant l'inconnu Christophe Samuel, venu pour pallier les blessures des portiers de la réserve et qui se voit propulsé en L1 faute de combattants.

En défense, le passage à trois change les choses. Harek, qui oscillait entre joker axial et concurrent de Palmieri à gauche, devient titulaire aux côtés de Squillaci et Modesto. Hantz ne dispose pas d'une grande profondeur de banc à ce poste, puisque lors du dernier besoin de dépannage, c'est Romaric qui est descendu d'un cran. Sablé avait fait de même, d'ailleurs, dans le Chaudron.
Les latéraux Palmieri (gauche) et Diakité (droite) sont maintenus dans les couloirs. On ne dispose pour le moment pas du recul nécessaire pour savoir qui Hantz appellerait en cas d'absence : Harek et Cioni, les seconds choix dans une défense à quatre, le sont-ils toujours en 3-5-2 ?

Au milieu, le trio Cahuzac derrière Romaric et Yatabaré (le Guilavogui local, revenu en prêt à la suite d'une adaptation compliquée à l'étranger) a les faveurs du coach. Sablé, qui avait à peu près disparu, est revenu dans le circuit ; mais il se murmure dans la presse que c'est Wahbi Khazri qui viendrait faire le relayeur ce week-end à la place de Romaric suspendu - ce ne serait d'ailleurs pas sans nous rappeler les dispositifs toulousains (avec Trejo) et marseillais (avec Payet). Boudebouz a également été testé, mais dans un milieu à deux.

Devant, Ilan et le revenant Djibril Cissé semblent former la paire que Hantz veut installer, sachant que Keseru a quitté le club. Des joueurs comme Khazri, Boudebouz, Krasic et Ba font pour l'instant les frais de la réorientation tactique - et on ne parle même pas de Raspentino, Bruno ou Maoulida cantonnés au mieux à des bouts de matches irréguliers.


L'équipe possible : Le 3-5-2 semble plus plausible que le précédent schéma en 4-2-3-1. Partant de cette hypothèse, le onze bastiais ne devrait pas être loin de ça :
Leca - Diakité, Modesto, Squillaci, Harek, Palmieri - Cahuzac, Yatabaré, ? - Ilan, Cissé.
Derrière le ?, se cache Khazri, Sablé ou Boudebouz.

Une nuance cependant : disposant de peu de solutions de rechange sur sa base de 5 défensive, et privé de Romaric suspendu, Hantz pourrait bien finalement changer d'avis, et présenter un 4-2-3-1...


3– Souviens-toi la dernière fois

On se souvient tous de l'égalisation bastiaise à Geoffroy Guichard. Du vol de grand chemin, avec l'une des plus grossières erreurs d'arbitrage qu'on ait vu dans le Chaudron. Un scandale, qui nous prive de deux points...et peut-être d'un match référence.

Car oui, ce match contre Bastia aurait pu, et même dû se terminer en 4 ou 5-0, circulez y a rien à voir. La domination des Verts fut sans partage pendant au moins 80 minutes. Sans Perrin ni Brandao, avec la première titularisation de Diomandé de la saison (marquée par un but de brute à la 57'), les Verts vont enchaîner les occasions - mais en gâchent la plupart par une finition douteuse. Prenons un symbole : à la 79', Erding réalise un travail en pivot très intéressant (il reçoit la balle dos au but, parvient à se retourner et prend le dessus sur trois adversaires avant de servir proprement Hamouma) mais croque la feuille (frappe à côté malgré un bon service de Ghoulam).

Un relâchement coupable à 5min de la fin relance les Corses, qui auront le mérite d'y croire jusqu'au bout, et d'arracher un point, certes plus que généreux, mais comptabilisé au classement.