En reprenant sur la longueur le chemin du succès avec trois victoires lors des quatre dernières rencontres, les Verts font mieux que de se ménager de bonnes chances de terminer dans le top cinq (qui ne sera qualificatif, rappelons-le, que si Tuchel cesse, l'espace d'un match, de lancer un message à ses dirigeants sur la faiblesse de son banc). Car pour le moment, c'est une quatrième place conservée et même la troisième des vilains qui est en ligne de mire. L'occasion, ce week-end, de faire coup double, en restant dans la course pour la Ligue des Cahampions et en éliminant un concurrent à l'Europa League.


1- Le parcours

Si la saison du promu est remarquable à bien des égards, elle patine toutefois depuis quelques semaines. En effet, les Champenois ne comptent qu'une seule victoire lors de leurs six dernières rencontres. Pour autant, malgré une déculottée à Strasbourg, les hommes de Guion perdent également peu : six fois sur l'ensemble de la saison et une seule fois sur cette récente période pourtant plus compliquée.

Quatrième défense mais douzième attaque, Reims marque peu de buts, ce qui explique les nombreux matchs nuls. C'est d'autant plus vrai que lorsque les Rémois se mettent à encaisser, ils ne font pas semblant, revenant tout de même trois fois avec quatre buts dans la musette. Et la période est relativement représentatives de cet état de fait. Avec notamment trois petits buts sur les cinq dernières journées.

A domicile également, c'est le nul qui prime. Dans tous les cas, les Rémois ne connaissent que peu la défaite, la dernière remontant à début décembre. En revanche, ce ne sont pas moins de quatre matchs nuls lors des sept dernières rencontres que Reims a concédés. On notera par ailleurs qu'ils restent sur huit matchs consécutifs à Delaune en marquant au moins un but.

 

2- L’effectif

La grande force de Reims, c'est de pouvoir s'appuyer sur la continuité. Toutefois, l'intersaison a modifié la donne à quelques postes.

 Dans les buts, c'est Mendy qui fait des merveilles qu'observe Carrasso (Johann, pas Cédric) depuis le banc. La défense ne change quasiment plus depuis quelques semaines, non seulement, la charnière composée d'Engels et Abdelhamid est systématiquement alignée mais c'est également le cas de Foket à droite, et désormais de Baba à gauche. Bref, une ligne internationale (deux Belges, un Marocain et un Ghanéen). Fontaine, dans l'axe, ne joue plus beaucoup en 2019 et n'est surtout plus titularisé. Inutile de dire que Disasi, n°4 au poste, n'a pas vraiment sa chance. L'autre cas notable, c'est celui de Konan, brillant en première partie de saison mais désormais blessé, ne laissant plus que l'ailier Kamara pour dépanner à gauche. A droite, le jeune Sissoko recruté cet hiver n'a même pas eu le loisir d'apparaître sur une feuille de match.

Au milieu, la doublette Romao-Chavalerin est celle qui fait le bonheur de Reims depuis le début de la saison. De retour de blessure, Dingomé est désormais titulaire à leurs côtés. C'est, notamment, Martin qui en fait les frais et reste principalement sur le banc. Ce sont même successivement Mbemba et Doumbia qui ont suppléé au poste.

Ce dernier, en revanche, s'est fait piquer sa place à la gauche de l'attaque par Zeneli, arrivé cet hiver. Et si Oudin est toujours aligné à droite, la pointe a également changé de propriétaire. En effet, Chavarria laisse de plus en plus sa place dans le onze de départ. Mais pas à Suk, son remplaçant du début de saison mais bien au jeune Dia. Cafaro, lui, dépanne de temps à autres sur les côtés. Contrairement à Ojo qui a bien du mal à s'imposer. Pinson, apparu en pointe en début de saison, n'est pas réapparu dans l'effectif depuis lors.

 

La compo probable : Pas d'absences majeures puisque Mbemba est le principal absent. Le 11 type devrait être aligné.

Mendy – Foket, Engels, Abdelhamid, Baba – Chavalerin, Romao, Dingomé – Oudin, Dia, Zeneli

 

3– Souviens-toi la dernière fois

Un match dont le scénario se dessine rapidement avec un but dès la première minute par Debuchy, suivi par Khazri peu avant la mi-temps, peu de danger sur les buts de Ruffier, bref, un match maîtrisé qui ressemblait plus à une confrontation avec un promu qu'avec un prétendant à l'Europe.

Globalement, le passage récent de Reims en L1 a été plus que positif pour les Verts. Pas de défaite, en effet, sur cette période récente, la dernière remontant à 2003. Comme par hasard, alors que tous les voyants indiquent la possibilité d'un match nul, c'est un nouvel élément qui vient s'ajouter avec trois nuls lors des quatre derniers déplacements en Champagne.

 

4- Le joueur à suivre

Le fait qu'il ait fait sa formation chez nos vilains voisins n'y change pas grand chose, Xavier Chavalerin est un des grands bonshommes de cette saison rémoise. La garçon n'est pas une découverte pour ceux qui suivent la Ligue 2 attentivement. Déjà brillant associé à Danilson au Red Star lors de leur magnifique saison de remontée qui les avait vu terminer cinquièmes, il avait encore été l'un des artisans majeurs de la montée des Champenois la saison passée, toujours en duo avec Danilson le maudit, qui décidément, ne devrait pas connaître la Ligue 1 pour s'enterrer dans le bourbier nancéien.

Cette fois-ci, c'est un ancien marseillais, Romao, lui aussi très précieux, avec qui il forme la paire du milieu de terrain. Car pour Chavalerin, briller aura donc toujours été une affaire de paire. Et de paire servant à la fois de premier rempart, dans des équipes où l'aspect défensif n'était pas à négliger. Car le placement et la hargne font de ce duo une ligne intraitable qui aide particulièrement efficacement la ligne de défense. Mais également de paire de relance. Car le jeu rémois, c'est aussi un jeu qui privilégie la verticalité. Et dans ce registre, il faut à tous coups un milieu capable d'assurer avec justesse la transition. Et dans ce domaine aussi, le vilain Chavalerin sait se faire remarquer.