Désormais englués dans le peloton de lutte pour la cinquième place, et après deux défaites, les Verts doivent amorcer la relance dès à présent. Heureusement c'est un calendrier plus abordable qui s'avance alors que l'équipe perd peu à peu des éléments. A commencer par Caen.


1- Le parcours

C'est clairement une équipe au fond du trou que nous nous apprêtons à affronter. Le bilan comptable suffit à dire toute la peine des Malherbistes en ce moment. Ces derniers n'ont en effet récolté que deux points depuis le début de la phase retour. Le tout, non seulement en encaissant un nombre de buts important mais surtout en en marquant très peu. Ce ne sont ainsi que quatre buts qui ont été inscrits par Caen depuis début 2019.

Le parcours à D'Ornano est particulièrement inquiétant pour les Normands. Car au-delà des quatre défaites lors des cinq derniers matchs, seules deux victoires sont à dénombrer depuis le début de saison. Si ce constat est lourd à porter, la dynamique récente est à double tranchant. En effet, Caen ne s'incline pas très largement mais, même proche du compte, les points échappent aux Caennais. De plus, les équipes venues sur leur terrain récemment sont en partie des gros de ce championnat avec Marseille, Lille et le QSG. Le tout pour trois défaites certes, mais sur des scores pouvant être porteurs d'une certaine espérance.

 

2- L’effectif

Les Caennais sont la preuve que bénéficier d'un effectif pléthorique n'est pas nécessairement gage de remèdes aux maux d'une équipe.

Car si le poste de gardien est évidemment et normalement pourvu d'un titulaire, Samba, et de son remplaçant Zelazny, il n'en va pas de même pour la défense notamment. Ainsi, si sur l'ensemble de la saison, une ligne de défense assez claire composée, de droite à gauche, de Guilbert, Djiku, Baysse et Armougom, semble se détacher, les rotations ont été plus nombreuses qu'il n'y paraît avec par exemple un temps de jeu croissant donné dans l'axe ou à droite à Gradit. De même, le retour de longue blessure de Genevois ouvre une autre possibilité avec la même polyvalence. Dans l'axe, le jeune Zahary s'est également montré ces derniers temps. Enfin Armougom est plus que doublé puisque Mbengue, pourtant bonne surprise de la saison passée et Imorou, convaincant il y a désormais quatre saisons, couvrent le poste.

Au milieu, deux joueurs paraissent indiscutables, Fajr et Oniangué. Mais là encore, la lutte fait rage derrière eux. Pour le moment celle-ci concerne plus Diomandé dans un rôle défensif, et Khaoui dans un rôle bien plus offensif. Si l'on aurait pu penser que le retour d'Oniangue après quelques semaines d'absences allaient être préjudiciable au premier, ce sont finalement ce dernier et Khaoui qui tournent désormais le plus. Les grands perdants de cette saison sont le jeune Deminguet qui n'a pas réussi à s'imposer et Sankoh, plus souvent remplaçant qu'autre chose.

Devant également c'est la foire d'empoigne pour se faire une place. En l'occurrence, ce ne sont pas vraiment Crivelli, qui occupe le plus régulièrement la pointe, ni Ninga, souvent aligné à sa gauche qui posent question. Non, c'est plus le troisième poste qui fait l'objet d'une lutte entre Beauvue et Bammou qui, si elle semblait d'abord remportée par le premier, s'est finalement rééquilibrée avec même un léger avantage au second. Et Khaoui s'est même incrusté dans la lutte. Tchokounté enfin, a également pu bénéficier de temps de jeu à la faveur d'un passage à quatre attaquants (et donc à deux axiaux), aux cotés de Crivelli. A noter les débuts du jeune Joseph il y a peu, en lieu et place de Ninga.

On peut enfin signaler les situations compliquées de Repas et Dabo, plusieurs fois apparus sur le banc mais n'ayant aucune minute au compteur en L1 cette saison.

 

La compo probable : Si le remplaçant d'Armougom semble évident, l'autre suspendu qu'est Ninga laisse un trou plus difficile à combler. D'autant que Bammou est incertain.

Samba – Guilbert, Djiku, Gradit, Mbengue – Diomandé, Oniangué – Khaoui, Fajr, Beauvue – Crivelli

 

3– Souviens-toi la dernière fois

Nous avions assisté en septembre dernier à une rencontre paradoxale entre l'impression de maîtriser la situation face à une équipe clairement inférieure et la difficulté à s'en défaire, illustrée par une ouverture du score caennaise sur une boulette de Ruffier. Avantage qui tiendra un gros quart d'heure. Mais une seconde mi-temps plus nettement dominée aboutit finalement aux deux buts suffisant pour empocher la victoire. Le premier sur un penalty obtenu par Salibur et transformé par Khazri, le second sur un cafouillage monstre à la suite d'un corner, conclu par Kolodziejczak.

Le bilan récent est globalement positif contre Malherbe avec notamment quatre victoires lors des six dernières confrontations. Dont deux lors des deux derniers déplacements en Normandie. La différence n'est toutefois que rarement très large, avec une seule de ces victoires obtenue avec plus d'un but d'écart, un 0-2 en octobre 2016.

 

4- Le joueur à suivre

 Une fois n'est pas coutume, le joueur à suivre ne sera pas sur le terrain. Car les chances de marquer des Caennais reposent de plus en plus sur un seul homme, Casimir Ninga. Or l'attaquant caennais ne sera pas présent du fait d'un étrange mimétisme avec Wahbi Khazri l'ayant poussé a trop accumuler les cartons jaunes.

 Et pourtant son importance est cruciale. En termes de statistiques d'une part, car avec 5 buts et 3 passes décisives c'est le joueur le plus important de ce point de vue pour son équipe. Cette tendance s'est en outre particulièrement accentuée ces dernières semaines. Ainsi sur les 4 buts caennais inscrits en 2019 en L1, 3 sont signés par l'international tchadien. Dont les 2 dernières réalisations malherbistes à domicile, lors de leur 5 derniers matchs à D'Ornano.

 On peut d'autre part mesurer son importance dans le jeu. Car dans une équipe fébrile et qui démontre de plus en plus ses difficultés à produire du jeu, le jeu certes simple et très direct de Ninga, est celui qui fait le plus de dégâts. Ainsi sa puissance et sa vitesse sont ces derniers temps, l'un des rares facteurs permettant à Caen de s'approcher de la surface adverse, d'apporter du danger. Il faudra donc suivre comment les Normands s'en sortiront sans lui. Souhaitons que sans Casimir, leur partie ne soit pas enchantée.