Huit jours à Draguignan. Voilà enfin des vacances dignes de ce nom. Cela fait bien cinq ans que je n’en ai pas pris d’aussi lointaines et d’aussi longues, hormis le mois traditionnel à réparer / conforter / aménager la maison. Les proprios me comprendront. Le problème avec les vacances loin de chez soi, c’est la déconnection avec un ordinateur et avec Canal Plus. Au mois d’août, la tête et le corps font relâche. A priori. Sauf que pour les footballeurs et la traine de supporters qui les suivent, faut combiner short de bain et maillot de foot. Un œil sur l’onde liquide, un autre sur les ondes radio ou hertziennes. Bref, ce 15 août, c’était mon anniversaire. A nos hôtes, j’avais claironné : « Z’allez voir, les Verts cette année, ca joue vraiment très bien, y a de la jeunesse, de la fougue et surtout, une maîtrise technique et physique pas vue depuis les années 80. ». Ben oui, au retour de baignade dans les gorges du Verdon, fallait vendre la vision d’un match de foot nocturne en lieu et place d’un coucher de soleil ou d’une nuit des étoiles prometteuse. Ce fut donc Rennes-ASSE et la promesse de beau football, pour mon hôte, quidam neutre qui plus est.
Après 15 minutes et un moche 1-0, on n’avait toujours rien vu du jeu aperçu à Monaco et contre VA. Profil bas. Mais y a une excuse : « Roussey a aligné l’équipe bis ! » Sall ? Personne connait. Douala ? C’est qui ? Matuidi ? C’est un jeune qui vient de où déjà ? Et Guarin, il est Brésilien ? Que nenni. Y a du neuf à l’ASSE, mais hormis les spécialistes, pas grand monde à l’horizon pour mettre un nom sur un visage. Nivaldo se troue, Tavlaridis tape les gambettes adverses. La charnière centrale est démasquée ! On possède la baballe. Féfé rentre, on va voir enfin du beau jeu. Bafé suit. Trois contrôles ratés plus tard, faut se rendre à l’évidence, Sainté déçoit. Les commentateurs de C+ maintiennent gaillardement le suspense : « Tout peut arriver dans ce match ». Sauf qu’à la fin, penaud, il a fallu déclarer qu’en fait, ben, les Verts ont réalisé leur plus mauvais match de ce début de saison. Désolé pour le spectacle, je vente déjà le match de Bordeaux. « On sera à la maison, y aura des tifos fous-furieux, ça va être génial. » En attendant, je vais me cacher et attendre, solitaire, le rebondissement tant attendu. L’anniversaire est parti en couille. Pas grave, on le fêtera samedi devant un mauvais Bordeaux !