Figure emblématique de PC, Dissident justifie chaque jour le choix de son pseudo. Il voudrait nous faire préférer les Fish and Chips au Magret de Canard et le Jelly à la Mousse au Chocolat, mais c'est surtout son amour iraisonné des Verts qui le caractérise.

Pas de doute, Dissident a l'Esprit Vert...


Pseudo :
Dissident

Localisation :
Saint-Etienne

Premier match à Geoffroy-Guichard :
Le dernier match de la saison 1986-1987, réception de Sochaux à Geoffroy-Guichard. J’avais 8 ans. Dans la voiture qui m’emmenait vers le Chaudron, mon parrain m’a expliqué qu’une défaite 6-0 nous enverrait en « Dédeu ». Je n’avais aucune idée de ce que pouvait être la « Dédeu », mais ça n’avait pas l’air très engageant. On ouvre le score assez vite. Je me tourne alors tout sourire vers mon parrain. Celui-çi se rassoit et me glisse « Si on perd 7-1, on va quand même en Dédeu ». Résultat final 1-1, et ce spectre de la relégation m’a gâché ma soirée ! Finalement, ces tribunes bouillonantes, ce rectangle vert illuminé, ce bruit, ces odeurs, je ne les ai découverts et appréciés que plus tard…

Premier souvenir de supporter :
Incontestablement la campagne de Coupe de France 1993. Je ne sais pas pourquoi, mais on avait eu la chance de recevoir des « petites équipes » (Epinal et Pau) dans les premiers tours. Et puis arrive ce quart de finale contre Marseille, le grand OM de Tapie en route vers la prison. Avec un copain, on s’était acheté des places en Nord supérieur. Tout était organisé pour le transport (aller en bus, retour dans la voiture de sa mère), jusqu’à ce que cet abruti se casse le bras la veille du match. Du coup, sa mère a décidé de tout annuler, et j’ai suivi le match à la radio (victoire historique 2-1). Heureux et fier, triste et dégouté à la fois. Bref, toutes les émotions du supporter en une soirée. La demi-finale face à Nantes, c’était un dimanche après-midi. Je me souviens avoir gardé mon écharpe au cou tout le week-end alors qu’il faisait au moins 35°C, et avoir pleuré toute la soirée après le but de Ouédec (défaite 1-0). Oui, 1993, c’est là où je suis devenu con.

Qui t'a fait découvrir ce club ?
En tant que lecteur assidu de la rubrique « Mastres & Cie », j’ai constaté que pour beaucoup, la passion vient du père. Ca n’a pas du tout été le cas pour moi. J’ai vécu les 8 premières années de ma vie à Lyon, et mon père, en parfait Lyonnais, ne s’intéresse pas au foot. Jusqu’en 1986, je croyais d’ailleurs que le football ne concernait que les pays, tous les 4 ans pendant la Coupe du Monde ! Heureusement, nous avons déménagé à Saint-Etienne en 1987 et c’est mon parrain, un Lyonnais qui aime le foot (donc supporter de Saint-Etienne), qui m’a fait découvrir le club…

Joueurs Verts préférés (toutes époques confondues) : Lubo, Blanc, Wohlfahrt, Revelles, Pédron, Kvarme, Alex, Aloisio, Compan, Hognon…Mais en général j’ai un respect enfantin et naif envers tous les joueurs stéphanois. Avec un faible pour les gauchers (soutien corporatiste) comme Hellebuyck ou Heinz.

Autres clubs ou joueurs favoris :
Je suis régulièrement les résultats des Queen’s Park Rangers, club londonien qui évolue actuellement en deuxième division anglaise. Pas vraiment d’explication à ça, à part que c’est un club de Londres, ma ville préférée, supporté par pas mal de groupes de rock en Angleterre. J’ai aussi un petit faible pour Manchester United, un club à l’histoire incroyable (décimé après le crash de Munich en 1958, et champion d’Europe en 1968, la traversée du désert jusqu’à Cantona, la finale au Camp Nou en 1999…).
Parmi les joueurs, Canto, mais uniquement pour sa période mancunienne. J’appréciais également énormément la magie de Dennis Bergkamp. Sinon, Peter Crouch. Non, je plaisante.

Ton plus grand souvenir avec l'ASSE :
J’étais en échange scolaire en Irlande en 1995 lorsqu’on a appris, avec quelques copains aussi mordus que moi (un de nous avait suivi un match entier par téléphone alors que nous étions en visite aux Iles d’Aran !!) que l’ASSE évitait la relégation en D2 grâce à la montée refusée à Marseille. On n’avait pas eu beaucoup de joie cette saison-là, ni celle d’avant, et on a « dignement » fêté ça à Dublin, avec la complicité des locaux, qui connaissaient, bien sûr, l’ASSE, et surtout son n°7 de la Grande Epoque : « Wrochetow » ! Fêter une non-descente sur tapis vert à Dublin, oui, ça reste un de mes plus grands souvenirs, le genre de trucs qu’on ne peut pas raconter à n’importe qui. Mais je ne peux pas non plus ne pas citer les deux montées, et l’iréel exode vert à Genève en Coupe Intertoto.

Ton match des Verts le plus marquant ?
Je pense que ma génération est évidemment marquée à jamais par le 5-1 infligé à Marseille en décembre 1999. Ce soir-là, tout s’est déroulé comme dans un rêve. Je me souviens que le lendemain à la fac, on avait tous à peu près le même sourire benêt aux lèvres. Mais pour me démarquer (pseudo oblige), je vais citer le Saint-Etienne-Niort de décembre 2003. Un mercredi d’hiver, le froid, personne au stade, et ce but de Vincent Hognon qui nous donne la victoire (2-1) dans les arrêts de jeu. Il a marqué devant le Kop Nord. On est tous descendu, en hurlant dans l’oreille de son voisin de devant, de 6 ou 7 marches (il y avait la place). Et j’ai eu l’impression (dites-le moi si vous trouvez ça débile) qu’Hognon avait marqué pour moi. Une sensation bizarre, un moment vraiment particulier dans ma carrière de supporter.

Enfiles-tu un maillot de Saint-Etienne quand tu vas au stade ou quand tu regardes le match à la télé ? Si oui, quel maillot ?
Bien que je commence à avoir une sympathique collection de maillots, il est assez rare que j’en mette un pour aller au match. Hormis de temps en temps pour les matches estivaux, peut-être. Parce que mettre un maillot par-dessus un gros pull, je trouve que ça nuirait à mon look impeccable.

Connais-tu par coeur les paroles de la chanson mythique ?
Oui, assurément, même si je ne suis pas un fan de cette chanson. Pour moi elle est hélas beaucoup trop estampillée « 1976 ». Il faudrait un chant plus intemporel. On pourrait par exemple essayer une traduction du « You’ll never walk alone », le célèbre chant des fans de Liverpool et du Celtic. Je trouve que ça conviendrait tellement parfaitement au club, à notre histoire, à nos valeurs, qui sont si proches des clubs précités…

Ton chant préféré à Geoffroy.
« Magic depuis 1991, ultras toujours nous sommes restés ! » !!! Un chant entrainant et fédérateur comme il n’en existe nulle part ailleurs ! Le genre de truc qui transcende un stade et une équipe, tout en terrorisant l’adversaire ! Plus sérieusement, j’aime beaucoup « Et s’il ne reste plus que toi, et que tu aies encore la foi… ».

Un joueur anglais que tu aimerais voir porter le maillot vert.
Par le passé, j’aurais rêvé voir Ian Wright, Alan Shearer ou Steve McManaman porter le maillot vert. Aujourd’hui, Wayne Rooney peut-être ? Mais ça me paraît tellement être de la fiction…Le plus réaliste, puisqu’il a joué en France, ce serait Waddle. OK, c’était une catastrophe niveau coupe de cheveux, mais ce joueur avait quand même un style incroyable sur le terrain. Et j’aimais aussi ses petits traits d’humour, comme quand il se cachait la tête dans son maillot après une frappe dévissée ! Bon, après, il y a eu le drame : le disque en duo avec Boli…
Sinon, Jonny Wilkinson, pour la qualité de ses corners.

Ton rêve le plus fou lié à l'ASSE (aucune vraisemblance exigée)
Suite à l’indépendance du Forez, le territoire est racheté par le Royaume pour une livre sterling symbolique, et téléporté dans le Nord de l’Essex. Du coup, le plus british des clubs français peut enfin jouer dans un vrai Championnat.

L'ASSE en un seul mot (aucune dérogation accordée)
Mode-de-vie

En tant que spécialiste des jeunes pousses vertes, tes trois favoris pour percer en pro.
Je dirais que les trois joueurs les plus réguliers de la réserve sont Noyer, Bauthéac et Benalouane. Un joueur par ligne, c’est parfait. Mais le plus doué est sans doute Emmanuel Rivière, 16 ans, qui plante but sur but avec les 18 ans et qui commence à jouer en CFA. La route est encore longue pour lui, j’espère qu’il saura éviter les pièges de la fin de formation.

Tu penses qu'il faut être patient et construire sur des bases solides ou que le club manque d'ambition ?
Oula, attention, moi je suis un traumatisé officiellement reconnu de la folie des grandeurs de Guichard-Larqué ! De par son travail, mon père a beaucoup collaboré avec Philippe Koehl au moment où celui-çi a pris la tête du club, et je me souviens d’un dîner au restaurant où il s’est mis à nous expliquer les cadavres laissés dans le placard du club par le sinistre duo. Affligeant ! Donc moi je préfererai toujours un projet solide et sérieux.

Les cinq stades dans lesquels tu rêves d'aller.
Je rêve toujours de ma prochaine visite au Stade Geoffroy-Guichard. C’est beau, ça, hein ? Sinon, j’espère que nos parcours européens à venir nous conduiront au Celtic Park, à Ibrox, à Anfield (vite avant la démolition…), à Old Trafford…Et finale au nouveau Wembley.

Comment vit-on le fait de supporter une équipe dont Peter Crouch est l'avant-centr e?
Il faut le demander aux fans de Liverpool…bien que Peter Crouch ait porté par le passé les couleurs de QPR ! Vous le saviez ? Non ? Bon. On s’en fout, de toute façon.
En fait, j’avoue avoir de l’estime pour le joueur. Non, non, sérieusement. Pour moi, il symbolise l’esprit anglais. Un pays où Margaret Thatcher peut être Prime Minister, où Morrissey peut être une rock star et Hugh Grant un play-boy, Crouch peut être avant-centre. C’est aussi logique que rouler à gauche.

Tu préfères: voir l'EDF enchaîner Grand Chelem et titre de Champion de Monde ou voir la banlieue sur le toit de l'Europe ? 
Et est-ce que je préfererais marcher comme un canard ou avoir une tomate à la place du nez, c’est ça ?!? Euh…Ah, si, facile en fait : je préfererais voir l’OL sur le toit de l’Europe. Qu’on m’envoie Guignaulas et compagnie en tenue de travail au sommet du Mont-Blanc avec une webcam et un réchaud.

En tant que médecin, tu as un conseil à donner à Jean-Michel Aulas pour l'aider à mieux gérer son complexe stéphanois ?
Le problème, c’est que je ne suis ni psychiatre, ni urologue ! Mais c’est vrai que ça doit être difficile à gérer, une telle frustration. Mon conseil : plus de légumes.

Carte blanche (quelque chose qui te tient à coeur ? une anecdote ? un coup de gueule ?....).
Oui, je voulais sincèrement remercier Timick, qu’on ne lit hélas plus beaucoup depuis un petit moment. Il m’a quasiment « recruté » sur Online alors que je cherchais, sans le trouver, un endroit sur le Net où on pouvait discuter de notre passion commune dans un bon esprit. J’y ai découvert des personnes que je n’aurais sans doute jamais eu la chance de rencontrer autrement dans la « vraie vie ».