C’est juste une question d’orgueil, juste une histoire de fierté, juste un amour-propre à soigner, un torse à bomber, un front à relever.
Juste.
Juste le derby.
Alors bien sûr il est devenu de plus en plus difficile d’avancer vers ce match si particulier avec envie, excitation, et espoir. L’insupportable mélange de domination sportive et d’arbitrage foireux qui a scellé le sort des derniers derbies freine nos ardeurs, et génèrerait presque un peu de lassitude chez les supporters Verts. Un comble s’agissant de ce qui reste LE match de l’année.
On peut certes le comprendre en se remémorant nos trois dernières visites à Gerbeland : trois matches tendus, pour deux défaites (2-1 et 1-0) et un nul (1-1). Trois matches dont deux ont clairement basculé sur des erreurs d’arbitrage. Le penalty oublié sur Ilan l’an dernier est venu rejoindre l’expulsion et le penalty de Diatta en 2006 sur l’étagère surchargée des injustices récurrentes de l’histoire contemporaine du derby.
Au dela de ce tragique de répétition, on oublie trop vite que chacune de ces rencontres fut serrée, que les Verts n’étaient vraiment pas loin à chaque fois.
Si loin au vu des stats donc (aucune victoire chez eux depuis 17 ans !) et pourtant si proche sur le terrain.
Alors on s’accroche à cela : à l’idée d’une équipe qui tient en général la dragée haute aux gros du championnat, au constat que le groupe n’a jamais été aussi peu touché par les absences, au mieux entrevu dans le jeu depuis plus de deux mois, à la présence enfin, (peut-être, qui sait) de joueurs, qui comme Perrin, Diakhaté ou Bergessio savent se muer en combattant dans ces circonstances.
On n’est pas favori, non, et taper Lyon relèverait de l’exploit, mais la conjonction de circonstances -méforme adverse, arbitrage impartial, gros match de nos troupes- qui nous amenera à une victoire dans le derby peut parfaitement survenir ce samedi.
On peut regretter au passage l’incapacité récurrente de nos dirigeants à préparer le terrain sur le sujet de l’arbitrage. L’info publiée vendredi dernier dans France Foot confirmant le déséquilibre entre les deux clubs en matière de décisions arbitrales était pourtant l’occasion rêvée de rebondir en évoquant les douloureux épisodes des précédents derbies. Dans l’hypothèse hélas aussi possible qu’écoeurante d’un nouvel enflage, on aurait tout à gagner à avoir sorti l’artillerie lourde sur ce thème avant le match pour qu’enfin le petit monde du foot se saisisse du sujet, une fois le méfait constaté.
Nos dirigeants sont-ils dépourvus de tout sens politique ou simplement figés dans une posture -moralement inattaquable- de respect de l’arbitrage ?
Samedi y a derby, et pour monter au front le cœur plein d’espoir, on se rappelera le nom des deux derniers buteurs Verts à Gerland : Hautcoeur et Mirallas.
Tout est donc possible dans un derby.
Même de voir l’honnêteté enfin payer plus que le crime.
ALLEZ LES VERTS