Certes, les viains viennent de s'imposer pour garder un souffle d'avance, quoi qu'il arrive, à la fin de cette journée. Pourtant, avec 13 points sur les 6 derniers matchs, le meilleur bilan de L1, l'équipe en forme du moment, c'est l'ASSE. Et ce n'est pas Reims, dernière victime en date qui dira le contraire. Alors, c'est réellement possible que Toulouse puisse venir nous embêter sur nos terres ?


1- Le parcours

Le parcours récent des Toulousains est globalement à l'image de leur saison, sur la tangente mais suffisant par rapport à la faiblesse du bas de tableau. Lors de la deuxième partie de saison, c'est ainsi la 15ème équipe avec un point par match et seulement 3 victoires en 14 rencontres. Et après un bon passage il y a quelques journées, le soufflé est retombé, malgré une victoire récente contre Nantes.

Ce qui pèche, côté violet, c'est principalement l'attaque. Si la défense n'est pas parfaite, elle s'en sort plutôt correctement, que ce soit sur l'ensemble de cette seconde partie de saison ou sur les tout derniers matchs (seulement 5 buts encaissés sur les 6 derniers matchs, dont 3 clean sheets et un seul match avec 2 buts dans la musette). En revanche, devant, c'est plutôt la panne, une attaque digne de leur classement de la saison. Non seulement ils peinent à marquer mais cela fait surtout depuis plus de 3 mois qu'ils n'ont plus inscrit deux buts dans la même rencontre.

Enfin, leur série à domicile est très négative. Les Toulousains n'ont, en effet, inscrit qu'un seul petit point lors de leurs 5 dernières sorties. Le tout en marquant pourtant à chaque fois, au contraire de ce que leur panne offensive pourrait laisser penser. Leur dernier succès en déplacement remonte au premier de l'année 2019, à Nîmes, où un seul but avait suffit. Paradoxalement, si la série est mauvaise, leur dernier résultat de 2018 hors de leurs bases fut une victoire chez un ''gros'', à Pierre-Mauroy.

 

2- L’effectif

Alors que Casanova semblait enfin tenir son système de jeu, il s'est permis une excentricité contre Lille. Alors, folie passagère, changement durable ou adaptation à un gros adversaire ?

Dans les buts, bien surr pas d'adaptation, mais une opportunité d'enchaîner quelques matchs pour Goicoechea, il y a peu. Parenthèse qui s'est, pour autant, déjà refermée avec le retour aux affaires de Reynet. Devant eux, c'est une défense inchangée ou presque ces dernières semaines qui est alignée. Si Jullien dans l'axe et Amian à droite ne constituent pas des surprises, on retrouve la recrue hivernale Shoji aux côtés du premier pour suppléer la défection de Todibo, plutôt que le jeune Diakité qui avait fait l'intérim en fin de première moitié de saison. De même, et c'est peut-être la plus grosse surprise, Sylla a réussi à pousser l'international suisse Moubandje sur le banc. Ce dernier n'a retrouvé le terrain qu'à la faveur du changement de système, dans l'axe, dans une défense à 5. Enfin, après avoir enchaîné plusieurs matchs, notamment à la faveur du replacement de son titulaire dans l'axe, Moreira a finalement également dû retrouver le banc.

Au milieu, la situation est assez claire pour deux joueurs. Et clairement, l'idée est de densifier physiquement son milieu puisque les deux intouchables sont désormais Sangaré et Sidibé. Le pourtant très technique Manu Garcia n'a plus qu'une courte longueur d'avance sur Cahuzac. Et le passage à un milieu à 2 comme ce fut le cas contre Lille le condamne. De même, le plutôt joueur, quoique présent dans l'impact, Bostock a perdu sa place ne devant plus se contenter que de rares entrées. Le jeune El Mokkedem est lui principalement retourné avec la réserve depuis le match aller.

Devant, Gradel est, bien évidemment, indiscutable. A la pointe de l'attaque, alors qu'il semblait avoir perdu la bataille, c'est finalement Sanogo qui enchaîne les titularisations. C'est finalement à droite que la situation est la plus indécise, Durmaz et Dossevi se partageant le poste. Ces derniers temps, on a pourtant plus vu le Suédois puisqu'il a même eu l'occasion d'être testé en pointe contre Lille alors que le Togolais avait repris sa place à droite. Au final, dans l'axe, c'est Leya Iseka qui fait les frais de ces retours en grâce. Il a toutefois quelques entrées à son actif ces derniers temps. C'était le cas de Jean et Mubele, plutôt cantonnés sur les côtés, mais le mois d'avril a mis un coup d'arrêt aux entrées fréquentes des deux larrons. Le dernier des deux entré en jeu étant le Congolais.

 

La compo probable : La réussite relative du système utilisé contre Lille aurait pu laisser penser qu'il serait reconduit ce week end, mais l'absence de Jullien en montre sa fragilité. A moins d'aligner deux latéraux dans l'axe, Diakité ayant joué la finale de Gambardella, le retour à une défense à 4 semble devoir s'imposer, même si le nom du binôme de l'international japonais pose question (Amian ou Moubandje). Face à un adversaire joueur et technique comme les Verts, on peut en revanche imaginer les Violets renforcer leur milieu

Reynet – Moreira, Amian, Shoji, Sylla – Sangaré, Cahuzac, Sidibé – Durmaz, Sanogo, Gradel

 

3– Souviens-toi la dernière fois

L'aller était un match fou. Alors dans une très bonne période, les Toulousains avaient plutôt subi mais s'étaient montrés coriaces face à une équipe quelque peu remaniée, semaine à 3 matchs aidant. Et finalement, plus que les coups de boutoir verts, ce furent des erreurs individuelles au sein de la défense qui offrirent à Diony l'ouverture du score, puis à Cabella et Salibur de reprendre et accroître l'avantage. Côté toulousain, ce n'était pas non plus la force collective qui avait plus que ça permis de rester dans le match. Que ce soit l'égalisation de Gradel ou la réduction de l'écart en fin de match de Durmaz, les deux frappes tenaient plus de l'exploit individuel que d'autres choses.

Plus généralement, alors que Toulouse s'était fait la spécialité de nous embêter pendant plusieurs années (aucune victoire entre août 2012 et août 2015), la tendance s'est clairement inversée. Certes tous les matchs ne sont pas remportés mais depuis lors, les Hauts-Garonnais n'ont plus jamais emporté une confrontation, et n'avaient plus marqué depuis 3 ans lorsque Gradel vint lécher la lucarne en ce début de saison. A GG, le bilan récent est toutefois nuancé car à une victoire 2-0 viennent s'ajouter deux matchs nuls et vierges sur les 3 dernières saisons.

 

4- Le joueur à suivre

Sans surprise, le joueur à suivre s'appelle Gradel. Mais plutôt que de vous rappeler ses qualités, sa vivacité, sa capacité à rentrer dans l'axe pour frapper et son adresse devant le but, attardons nous plutôt sur ce qui pourrait être motif d'espoir.

D'une part, si son total but est important, il faut aussi y voir l'impact du fait qu'il soit le préposé aux pénalties de son équipe. Ainsi, 40% de ses buts ont été inscrits dans cet exercice. Par ailleurs, et ce dans la lancée d'une équipe peu offensive ces derniers temps, Maxou n'a plus tout à fait le même rendement depuis le début de l'année 2019. Il ne compte en effet que 2 buts inscrits en février (et en fins de matchs) contre 8 lors de la première moitié de saison.

Mais il est également à noter qu'il devra être opposé à Debuchy. Si le caractère très offensif de notre latéral pourrait lui ouvrir, par moments, des espaces, Petit Poulet sera également sollicité sur l'aspect défensif de son travail, clairement pas son point fort. L'enjeu sera donc pour Debuchy de lui faire perdre de vue ses velléités offensives pour se charger de ne pas le laisser trop seul. Dans tous les cas, la présence de Debuchy risque d'être un casse-tête pour l'offensif toulousain, attaquer et profiter des espaces mais en laisser plus encore à un joueur aussi dangereux que la Buche ou se concentrer sur l'aspect défensif, au risque de ne pas y être particulièrement à l'aise ?