Fidèles à leurs habitudes, les Verts ont encaissé deux buts à l'extérieur, comme lors de chaque déplacement cette saison...


Et cette constance dans la perméabilité de la défense est frustrante pour le coach stéphanois : "prendre deux buts à l’extérieur à chaque fois… on ne mettra jamais deux ou trois buts de plus ! Donc à un certain moment, il faut être lucide, on ne peut pas se permettre de tout le temps revenir au score pour gagner des matchs". Frustration qui est accentuée par le manque d'efficacité de ses protégés lors de leurs temps forts en première période et les cadeaux faits à l'adversaire dans les moments de moins bien. Car il y en a eu : "il s’agissait peut-être de notre meilleure période avec celle contre Bastia. On a eu un coup de moins bien, notamment en seconde, après ce but qu'on a offert en fin de première période. Ensuite, après le premier quart d'heure en seconde période on s'est bien comportés".
 
Ce coup de moins bien avant et après la pause ne vient pas d'un changement tactique adverse - les Bretons avaient fait le choix de défendre et jouer vite les phases de transition, laissant la tâche de construction aux Stéphanois. Et pour mieux comprendre la différence dans la construction, voici deux exemples. Le premier commence à la 25e minute avec Dreyer...
 
 
... qui joue avec Briançon. Les 3 défenseurs et 2 milieux axiaux stéphanois doivent ressortir le ballon proprement de leur camp malgré la présence de 5 adversaires. Briançon joue avec Giraudon, qui s'appuie sur Bouchouari. 
 
 
Le ballon circule entre les trois centraux, sans repasser par les deux milieux, bien pris par les Bretons. Une solution possible est de rajouter un Stéphanois supplémentaire, un petit surnombre pour offrir une autre possibilité de passe. C'est donc ce que fait Chambost :
 
 
Il décroche à droite, où il est trouvé par Giraudon, et les 5 Guingampais ont été contournés, après 17 secondes d'échange de ballon dans la défense. La suite de l'action est aussi intéressante pour comprendre l'animation offensive stéphanoise. Bouchouari se déplace pour combiner avec Chambost...
 
 
... mais ce dernier ne continue pas le une-deux, il joue en arrière avec Briançon. Le ballon est de nouveau dans la défense, mais ce n'est plus la même situation, le bloc adverse a bien reculé, il s'agit maintenant de jouer dans la moitié adverse :
 
 
Le jeu est déplacé de droite à gauche, Krasso décroche pour offrir une solution à Petrot et le ballon arrive à Pintor dans son couloir. Pendant ce temps, Chambost revient du couloir droit pour se replacer entre les lignes. Où il est trouvé...
 
 
... par Monconduit, qui avait reçu le ballon de Pintor. Wadji fait un appel en profondeur qui écarte les lignes adverses et le meneur de jeu stéphanois peut recevoir le ballon et se retourner :
 
 
Il a le jeu devant lui à 25m du but adverse, avec quatre coéquipiers prêts à être servis. Il choisit une frappe - peut-être pas la meilleure conclusion de cette action joliment construite. Les Verts ont su sortir proprement de leur moitié avant de déplacer le bloc adverse en largeur et profondeur, prenant les bons espaces pour se créer une situation intéressante.
 
 
Voici un autre exemple, juste après le retour des vestiaires, avec une configuration très similaire, 3+2 Stéphanois bloqués dans leur moitié par 5 Guingampais :
 
 
Le ballon circule de droite à gauche et arrive à Petrot, pendant que Chambost décroche de ce côté là pour offrir la même solution que lors de l'exemple précédent :
 
 
Petrot n'ose pas la passe, rejoue avec Giraudon, qui lui redonne le ballon, mais qui le reçoit à nouveau. Alors il joue avec Briançon...
 
 
... et c'est au tour de Krasso de décrocher pour offrir une solution, pendant que Chambost retourne dans la moitié adverse. Mais il n'y a toujours pas de passe verticale, le ballon circule toujours latéralement entre les défenseurs :
 
 
Et si Chambost décroche de nouveau à gauche pour offrir une solution à Petrot, Monconduit prend sa place plus haut. Les Verts sont donc de nouveau à 5-contre-5 dans leur propre moitié, donc ils doivent soit jouer long, soit prendre des risques. Petrot rejoue donc avec Giraudon...
 
 
... qui lui redonne le ballon. Le ballon n'a pas quitté les pieds des défenseurs pendant plus de 30 secondes, il n'y a eu que des passes latérales. Petrot ose enfin jouer verticalement, à destination de Chambost. Mais les transmissions sont très lentes...
 
 
... et ça laisse largement le temps à l'adversaire de faire le petit déplacement nécessaire pour bloquer le milieu stéphanois sur le côté. Un exemple type de construction dans le premier quart d'heure de la seconde période - et quand un milieu stéphanois arrivait à sortir avec le ballon de sa moitié, il y avait beaucoup moins d'appels dans le bloc adverse pour créer les espaces nécessaires à des vraies situations. Le jeu stéphanois s'est de nouveau fluidifié avec l'entrée de Lobry après l'heure de jeu, mais c'était déjà trop tard, les Verts avaient encaissé un 2e but.
 

Conclusions

 
Après neuf journées de championnat disputées - un quart de la saison - les Verts se trouvent en position de relégable, la 18e place. Avec 7 points pris - 10 sur le terrain - le rythme n'est pas suffisant pour espérer autre chose que le maintien cette année. Ils arrivent parfois à proposer de belles prestations, on voit une volonté de produire du jeu, de s'appuyer sur une supériorité technique. Mais pour l'instant ça ne suffit pas, le chemin est encore long et cette équipe est clairement encore en apprentissage.
Il faut maintenant espérer que le travail effectué pendant les deux semaines de trêve internationale paye et que les protégés de Laurent Batlles fassent preuve de plus de constance, solidité défensive et efficacité offensive...