Le défenseur audonien Dylan Durivaux nous a livré ses impressions avant de recevoir samedi son club formateur lors de la 13e journée de L2.
Tu as mis un but contre ton camp à Dunkerque ce mardi. Tu as prévu de remettre ça samedi soir ? [entretien réalisé juste avant que la LFP décide finalement d'attribuer ce but au Dunkerquois Aristide Zossou, ndp2]
— Poteaux Carrés (@poteauxcarres) October 30, 2025
Non, ça ne fait pas partie de mes projets. Mardi, j’étais sur la trajectoire de ce centre, c’était un geste réflexe. C’est comme ça, c’est le foot ! Je suis déjà passé à autre chose, de même que l’équipe s’est projetée rapidement sur la réception de Sainté après cette défaite à Dunkerque. C’est dommage que notre but égalisateur ait été refusé alors qu’il semblait valable mais ça ne sert à rien de s’étendre là-dessus, nous sommes désormais tournés vers la réception de Sainté.
Es-tu un petit peu inquiet à l'idée de devoir endiguer les assauts de la meilleure armada offensive de la Ligue 2, qui a claqué 27 pions en 12 matches dont 6 lors de sa dernière rencontre ?
Non, il n’y a pas forcément d’inquiétude. On sait bien sûr que Saint-Etienne a un bel effectif, de gros moyens, et l’ambition clairement affichée de remonter directement en Ligue 1. Mais ce n’est pas pour autant qu’on a plus d’inquiétude d’affronter les Verts.
T’as eu l’occasion de les voir jouer cette saison ?
Pour regarder leurs matches tous les samedis soir, je sais que c’est une équipe qui a un jeu porté vers l’avant. L’ASSE a de bonnes individualités, un très bon effectif. C’est une équipe entreprenante, qui veut jouer les premiers rôles. Les Verts ont une très bonne équipe. En tant que joueur formé à Saint-Etienne, je regarde leur match avec un intérêt particulier, forcément, sachant que j’ai joué de nombreuses années aux côtés d’Aïmen Moueffek. On est de la même génération 2001. On a vécu beaucoup de choses ensemble, des U13 jusqu’à la Gambardella qu’on a remportée en 2019. J’étais avec lui à l’école. On échange régulièrement, on parle, on rigole. J’ai aussi côtoyé Mickaël Nadé mais j’ai moins joué avec lui car il a 2 ans de plus.
Ce match de samedi aura donc une saveur particulière pour toi ?
C’est un gros match, forcément ! Que l’on joue Sainté ou pas, on joue tous les matches avec la volonté de les gagner. On a évidemment très envie de faire un bon résultat contre l’ASSE, sachant qu’on est à égalité de points avec Saint-Etienne. A titre personnel, c'est un match particulier. Dès que le calendrier est sorti, les premières dates que j’ai regardées, c’est la double confrontation contre Sainté. Je vais revoir certaines personnes que j’ai connues au centre de formation et c’est toujours un plaisir de jouer Saint-Etienne.
Dylan Durivaux, les Verts sont tes rivaux. Juste le temps d'un match ou tu les vois comme des concurrents directs à la montée ?
Ce match vaut 3 points dans tous les cas, et nous on n'a pas encore revu nos ambitions. Notre objectif, c'est de faire mieux que la saison dernière, de base, en décrochant un maintien confortable. La saison dernière, on ne l'a acquis qu'à l'avant-dernière journée. L'objectif pour cette nouvelle saison est entre la 10e et 12e place. On reste modeste, on prend les matches les uns après les autres et on verra à la fin.
Au fond de toi, tu n’ambitionnes pas de jouer la montée en finissant dans le Top 5 ? Ton équipe y est solidement arrimée depuis un bon moment maintenant et compte encore 5 points d’avance sur le 6e.
Non, c'est beaucoup trop tôt. Franchement, la Ligue 2 c'est un championnat très homogène, où tout le monde peut battre tout le monde. Non, à ce stade de la saison il serait prématuré de revoir les objectifs, ça reste les mêmes.
Alors qu’elle avait encaissé plus de 50 buts la saison dernière, ton équipe a actuellement la 2e meilleure défense du championnat. Comment l'expliques-tu ?
La saison dernière, le club venait de monter en L2 et c'était la première année à ce niveau pour pas mal de joueurs. Il y a aussi des arrivées cet été qui ont renforcé le collectif, tout simplement [notamment le gardien Gaëtan Poussin en provenance de Saragosse, le défenseur Matthieu Huard en provenance d’Ajaccio, le milieu défensif Giovanni Haag prêté par Dusseldorf, ndp2]. Toutes nos recrues, quel que soit leur poste, ont fait que l'effectif a été encore plus soudé que la saison dernière et pas mal de joueurs ont gagné en expérience en Ligue 2, ça se ressent dans nos performances.
Quel bilan fais-tu de ce premier tiers de saison, à la fois à titre collectif et à titre individuel ?
Déjà, en tant que défenseur, je suis satisfait des clean sheets collectifs de l'équipe. On est à 50%, 6 en 12 matches. Après, il y a le plaisir d'évoluer dans cette équipe et dans le projet de jeu du coach et du staff. Franchement, on prend du plaisir cette année, j'espère que ça va continuer. Et après, au niveau personnel, il y a la satisfaction d'enchaîner les matchs.
Tu es d’ailleurs le seul joueur de l’effectif audonien à avoir joué tous les matches dans leur intégralité cette saison. A Sainté, il n’y a plus que Gautier Larsonneur qui est dans ce cas car Mickaël Nadé a été remplacé à la 72e minute cette semaine contre Pau. Quels sont les adversaires qui t'ont fait la plus forte impression cette saison parmi ceux que tu as déjà affrontés ?
On vient d’affronter une bonne équipe du Dunkerque, ils ont un bon collectif. On a également perdu à la maison contre une bonne équipe de Troyes. L’Estac a un bon fond de jeu, un bon collectif. Après, chaque équipe a ses qualités, ses joueurs.
L’ASSE a la meilleure attaque du championnat. Quel est le joueur offensif stéphanois que tu redoutes le plus ?
Je n'en connais aucun personnellement mais je connais tous les joueurs de l'attaque de Saint-Étienne ou de l'équipe car je les vois à l’œuvre chaque semaine à la télé. Il n'y a pas forcément un joueur à ressortir. On sait que cette équipe a beaucoup d’armes dans le secteur offensif. Saint-Étienne, c'est un très bon collectif. C’est une équipe taillée pour la Ligue 1, pour monter en Ligue 1. Je n’ai pas forcément envie de citer un joueur précis. Les Verts ont de bonnes individualités, mais c'est surtout un collectif qui ressort.
Quand tu prépares tes matchs, tu regardes pas mal de vidéos sur les attaquants que tu t’apprêtes à défier ?
Toute la semaine, on a des coachs qui nous le permettent, qui nous envoient des séquences individuelles pour les personnes qui le souhaitent. Ils envoient ça à tous les joueurs de l'effectif. Je ne pense pas que ce soit propre au Red Star, je crois que ça se passe comme ça dans tous les clubs. Personnellement je regarde déjà beaucoup les matches, j’observe attentivement les atouts et les caractéristiques de mes futurs adversaires.
Tu as déjà affronté deux fois les Verts en Ligue 2 avec les Chamois Niortais. Quels souvenirs tu gardes de ces confrontations contre ton club formateur ?
Ce ne sont que des bons souvenirs. Surtout le match retour à Geoffroy--Guichard. Comme je l'avais dit lors de ma précédente interview à Poteaux Carrés avant le match Niort-Sainté, j'avais passé la plupart de mon enfance au stade avec des amis, la famille et tout. Ce ne sont que des bons souvenirs hormis le fait que j’ai perdu les deux fois avec les Chamois... J’espère que j’aurai plus de réussite avec le Red Star !
Dans quel domaine as-tu le plus progressé depuis que tu es au Red Star ? Dans quel domaine es-tu encore perfectible ?
J’avais découvert la Ligue 2 avec Niort mais j’ai consolidé mon expérience de ce championnat grâce au Red Star. Dans les moments de jeu, l'anticipation, la maîtrise de la balle au pied, l'intelligence de jeu, je pense avoir progressé. Défensivement aussi, je pense aussi que j’ai accompli des progrès. J’ai bien sûr encore des axes de progression. Mais mes points faibles, je ne vais pas en parler car vous êtes mes adversaires dans deux jours. Je ne dirai rien sur mes axes de progression, désolé ! (sourire)
Ton coach, Grégory Poirier, fait du très bon boulot au Red Star mais reste méconnu du grand public. Que peux-tu nous dire de lui ?
C’est un coach méticuleux, pointilleux. Il fait très attention aux détails. Un petit détail plus un petit détail, c'est égal à un grand détail à la fin. Il a un projet de jeu culturel qu'on a mis en place depuis le début de la saison dernière, ça fait un moment qu'on le met en œuvre. Il est basé sur une certaine solidité défensive et la volonté d'avoir le ballon. Notre coach est présent, il nous dit les choses clairement. C’est un coach assez jeune [43 ans, soit 7 de moins qu’Eirik Horneland, ndp2], enthousiaste, qui nous fait adhérer à son projet.
Depuis le début de l'année 2025, il y a eu un changement de système dans ton équipe. Vous êtes passés d’une défense à quatre à une défense à trois dans laquelle tu évolues axe droit. Et vous évoluez le plus souvent en 3-1-4-2. En quoi ce changement a impacté le jeu de ton équipe en général, et ton poste en particulier ?
C’est sûr que c’est différent de jouer dans une défense à trois. Maintenant, il y a beaucoup de latéraux qui passent dans des défenses à trois, parce que les pistons restent des contre-attaquants. Ça me permet d'avoir l'anticipation de jeu, la lecture de jeu. Je peux anticiper en profondeur. Même dans les ressorties de balles, ça peut être un atout, surtout qu'en tant que central, on est plus à l'intérieur du jeu que sur le côté.
Cela fait travailler aussi l’intelligence de jeu d’être défenseur central. C’est un poste que j’ai découvert au Red Star, c’est la première fois que je joue dans ce système et il me plaît bien. Forcément, cela requiert une grande vigilance. Quand tu es défenseur central, tu fais partie des derniers remparts avec le gardien. Si on fait une erreur, on va davantage la payer cash.
Elle est comment l’ambiance au stade Bauer ?
Franchement, ça fait plaisir d’évoluer dans un stade comme ça. On voit que le stade est en train d'évoluer. Il se reconstruit. Pour l’instant il y a deux tribunes, la troisième est bientôt finie et une quatrième sera construite. C’est un stade atypique. Il y a le bâtiment historique du Red Star qui est toujours habité. Les soirs de match on voit qu’il y a du monde aux balcons. L’ambiance, à Bauer, elle est super. Les supporters sont toujours présents, que ce soit à domicile ou à l'extérieur. Il y a une vraie ferveur. Le Red Star, c'est un club qui a une identité, une histoire, un ancrage très fort. Je le ressens de l'intérieur. C'est un club mythique, suivi par ses supporters. A Bauer, on sent particulièrement leur présence, ils sont très proches de la pelouse et nous poussent.
Les supporters stéphanois auraient aimé en faire de même pour pousser les Verts mais ils ont boycotté ce déplacement en raison du trop faible nombre de places autorisées dans le parcage. T’en penses quoi ?
En tant que joueur de foot, bien sûr qu'on aurait aimé qu'il y ait les supporters visiteurs. Mais au moins on n’entendra que nos supporters pendant 90 minutes.
Resté dans les mémoires notamment pour la reprise de volée de Lulu Mettomo, le dernier match de Ligue 2 entre les deux équipes s'était joué au Stade de France devant plus de 48 000 spectateurs.
Personnellement, t’aurais aimé affronter les Verts au Stade de France ?
Non, je préfère jouer à Bauer. C'est mieux à Bauer. C’est mieux de jouer devant notre public, dans notre stade. Ce sera une très belle affiche samedi. J'espère que ça va être un très bon match de football entre deux équipes qui ont l'ambition de prendre les 3 points. On a hâte de jouer ce match contre les Verts.
Cette saison tu as délivré deux passes décisives (contre Rodez et Pau) et tu as inscrit le but victorieux de ton équipe à Boulogne.
Le but libérateur de Durivaux qui permet au Red Star de revenir à un petit point de nos Verts pic.twitter.com/soXIBxfmAQ
— Poteaux Carrés (@poteauxcarres) September 29, 2025
Peux-tu nous promettre de ne pas remettre ça contre ton club formateur ce samedi ?
Non, je ne promets rien du tout ! (sourire)
Merci à Dylan pour sa disponibilité

Potins