Les Verts sont redescendus sur terre en s'inclinant logiquement à domicile, après avoir encaissé 3 buts lors de la première demi-heure de jeu...


Les systèmes de jeu proposés par les deux équipes étaient bien visibles dès le coup d'envoi du match, l'habituel 3-1-4-2 des Stéphanois contre le 4-1-4-1 de Metz :
 
 
Des triangles pointe basse au milieu des deux côtés, mais c'est le trio milieux relayeurs + avant-centre côté messin qui a muselé les trois milieux stéphanois, comme nous le verrons plus tard. Mais avant cela, voici un exemple qui résume à lui tout seul la différence entre les deux équipes lors des 30 premières minutes :
 
 
Après une touche jouée par Cafaro à droite, le ballon circule dans la défense jusqu'à Pétrot à gauche, puis jusqu'à Sow à droite - les Verts font circuler sur la ligne médiane en cherchant une faille dans le bloc. Sow joue avec Fomba, qui décale Pétrot à gauche...
 
 
... qui joue avec son ailier, Nkounkou. Le bloc messin est en place et très compact, avec peu de place entre les lignes, où Krasso est pris en individuel par la sentinelle adverse. Les Verts essaient de passer par le côtés, mais la paire Nkounkou - Lobry n'y arrive pas et Pétrot reçoit de nouveau le ballon :
 
 
Bouchouari avait vu un espace entre les lignes et Pétrot tente la passe verticale à sa destination. Sauf que deux adversaires la lisent et l'interceptent. Metz peut donc partir en contre, avec notamment ses deux ailiers :
 
 
Ils partent de bas, mais font les courses parfaites, le premier remontant la balle jusqu'au rond central et le deuxième fait un appel en profondeur qui élimine toute la défense stéphanoise :
 
 
... il élimine Pétrot dans la surface, mais Larsonneur emporte son duel et évite (pour seulement cinq minutes) un troisième but. 
 
Les Verts ont eu une possession relativement stérile, incapables de trouver la faille dans un bloc adverse très solide, qui a su parfaitement couper les angles de passe. Ce que la défense stéphanoise n'a pas pu faire sur les phases des transitions résultantes. Et Laurent Batlles l'explique très bien : "Metz a surtout bien quadrillé le terrain. Défensivement ils étaient très bien en place et nous ont empêché de trouver des relations de passe notamment dans l'entre-jeu. À partir de là, ça a été compliqué de faire le jeu sans toucher nos milieux de terrain".
 
C'était un travail à 5 pour empêcher les passes - les 3 offensifs plus les 2 milieux relayeurs, car la sentinelle était au marquage de Krasso. Voici un exemple en deuxième mi-temps, avec une relance qui part de Larsonneur et le ballon qui circule entre les défenseurs :
 
 
 
L'avant-centre est au marquage de Fomba, pendant que les deux milieux relayeurs messins prennent les deux Stéphanois. En plus, les deux ailiers adverses ne pressent pas les défenseurs, mais font des mouvements latéraux pour couper les angles de passe vers Lobry et Bouchouari. Pour être trouvés, ils sont donc obligés de s'excentrer beaucoup :
 
 
Dans cet exemple, Lobry reçoit le ballon à côté de la ligne de touche et comme son adversaire arrive tout de suite sur lui, il le balance n'importe comment vers l'avant. Possession perdue, mais les Verts récupèrent une touche dans leur moitié. Et la construction repart...
 
 
... avec un ballon qui circule dans la défense jusqu'à Pétrot, qui décale Bouchouari, très excentré à gauche. Son adversaire monte immédiatement sur lui, pendant que Fomba, Lobry et Krasso sont marqués de près. Le jeune milieu est donc obligé de rejouer en arrière...
 
 
... et les Verts essaient de contourner le bloc adverse, le ballon arrivant de nouveau à Sow, qui joue avec son ailier, Cafaro :
 
 
Comme le latéral gauche suit son adversaire direct, Lobry se projette dans cet espace. Mais il est suivi par son milieu relayeur adverse...
 
 
... tout comme Fomba l'est par son avant-centre, qui arrive à le déposséder du ballon. L'entraîneur messin avait trouvé la solution pour museler le jeu stéphanois : empêcher les quatre milieux de toucher le ballon dans le coeur du jeu.
 
 

Conclusions

 
Le jeu prôné par Laurent Batlles est basé sur le déséquilibre, partant du principe que même si on se découvre derrière, on étouffe tellement l'adversaire dans sa moitié qu'on finit par trouver et exploiter des failles. Comme la série de dix matchs sans défaite l'a montré, ça fonctionne. Comme cette opposition contre la meilleure équipe de la deuxième partie de saison le montre, pas toujours. Car si l'adversaire sait bloquer le jeu stéphanois, la possession est stérile et peu de failles sont trouvées. Par contre, le déséquilibre défensif est toujours là et les pertes de balle se paient cash...