Timothée Kolodziejczak nous a livré sa réaction à l'annonce de la disparition de Jean-Louis Gasset, qui lui aura fait vivre à l'ASSE la saison la plus belle et la plus intense de sa carrière.
"J'ai appris la disparition du coach Gasset par David Wantier ce matin, ça m'a fait un choc. Je dois avouer que ça m'a un peu retourné le ventre. On connaît tous l'entraîneur mais l'humain était exceptionnel. Il nous donnait une confiance en nous-mêmes qui était absolument incroyable. C'était un grand entraîneur qui savait parfaitement manager. C'est une qualité essentielle pour réussir à ce poste, pour fédérer un groupe. Lui, il avait la panoplie à 100% ! Jean-Louis avait une grande connaissance du football mais aussi une vraie affection pour ses joueurs.
En tant que coach, Jean-Louis Gasset analysait beaucoup. A l'ASSE, les veilles de match, il prenait 10 piquets et il faisait l'équipe adverse et la nôtre sur 10-15 mètres. On parlait tactique, il nous faisait jouer comme ci, comme ça. Les trois quarts du temps on gagnait parce que tactiquement on était très forts. Il faut dire qu'il avait les joueurs aussi mais Jean-Louis savait le moindre défaut des équipes adverses. Ces petits détails qui font souvent la différence au plus haut niveau, il les mettait en exergue et ça nous aidait à performer.
Jean-Louis avait l'oeil, il sentait le football et savait adapter notre schéma en plein match. Quand il détectait quelque chose qui n'allait pas dans notre équipe ou qui était de nature à affaiblir un peu plus notre adversaire, il faisait en sorte qu'on en tienne compte directement. Je me souviens notamment d'un match à Reims, il disait que les milieux de terrain faisaient de l'individuel. Il avait dit à Yann M'Vila de rester vraiment à gauche, moi j'évoluais de ce côté un peu plus haut. Cela a créé des espaces au milieu de terrain. On a confisqué le ballon et on a gagné ce match. Ce détail-là a eu de grosses conséquences sur le match.
Jean-Louis savait trouver les mots pour mobiliser le groupe. A chaque causerie ou pendant la semaine, il disait à chaque fois : "regarde-moi : dans l'équipe qu'on va affronter, y'a pas un joueur que je prendrais ici !" Il disait ça sauf contre Paris ! (rires) Il nous donnait parfois quartier libre, il savait très bien nous gérer. Il faut dire qu'on avait des joueurs d'expérience. Jean-Louis donnait de l'amour et le week-end tu te tuais pour lui ! Humainement et sur le plan du jeu, j'ai vécu une saison 2018-2019 inoubliable grâce à lui. Sur le terrain comme en dehors, on a vécu des moments incroyables, une complicité qui est devenue très rare dans le monde du foot !"
Potins