Un ASSE - VAFC à la dernière journée ? Les nostalgiques de la saison 2008-2009 se souviendront d'un match haletant pour le maintien avec des Nordistes peu concernés. La situation est inversée cette saison, mais faut-il pour autant rendre la pareille aux Valenciennois de Mathieu Debuchy ?


L’histoire de Valenciennes 

Nœud de communications, au croisement d'une route et d'un fleuve à l'endroit même où celui-ci devient aisément navigable, ville frontière assise exactement sur la limite du royaume de France et de l'Empire, ville marchande au développement précoce et puissant attesté par des documents insignes (la charte de la guilde 1067-1070, la charte de la paix de 1114), tels sont les principaux atouts de Valenciennes durant le long Moyen-Age qui ne commence pas à la première mention de la ville en 693, mais qui doit se relier au passé romain régional, notamment celui du site de Famars.

Après un  XVIème siècle marqué par la révolte politico-religieuse de 1566-1567, puis par la restauration religieuse en particulier sous le règne des Archiducs, la conquête française de 1677 marque un tournant. Le changement de domination, la fixation de la frontière actuelle en 1713, l'établissement dans la cité du siège de l'intendance de Hainaut en 1715, bouleversent un système ancien de relations et d'influences. C'est le monde moderne qui s'annonce. La découverte de la houille provoque au XVIème siècle, mais surtout au XIXème siècle, l'installation de l'industrie métallurgique, qui relaie l'antique activité textile, base économique de la ville médiévale, et relègue au second plan l'artisanat de luxe de la dentelle. Valenciennes devient une ville industrielle et minière très prospère au XIXème siècle, la Compagnie des mines d'Anzin y a ouvert de nombreuses fosses. La plus connue est la fosse Dutemple dont le chevalement en béton armé existe encore.

La fondation en 1782 des Écoles académiques illustre le rôle artistique de la ville qui s'affirme avec force au XIXème siècle par la conquête de nombreux prix de Rome. Quant au rôle militaire de Valenciennes, il est inscrit dans le corps même de la cité par les affreuses blessures que lui ont infligées le siège de 1793, la reconquête française de 1918 et surtout l'incendie de mai 1940 au cours duquel tout le cœur historique a péri.

Le présent de Valenciennes colle vraiment à son passé et ne peut se déchiffrer sans son aide. C'est ce passé aussi qui peut apporter à une ville et à une région durement frappées par la crise une leçon d'espoir et de ténacité. Valenciennes, ville au passé culturel riche, est aussi surnommée  l'Athènes du Nord.

L’histoire de VA

Le saviez-vous : le VA sur le logo du club fait référence à l'ancienne entente entre Valenciennes et la ville voisine d'Anzin au sein de l'Union sportive Valenciennes-Anzin.

L’ancien stade a qui fut donné le nom de Nungesser, glorieux enfant de Valenciennes, fut construit en 1930. Si la surface de jeu était immense 110 m de long et 65 m de large, les installations restaient précaires.

Le Football-Club de Valenciennes est créé le 1er novembre 1906 par des lycéens. Le jeune club limite son activité à quelques matchs contre les autres équipes de l'Escaut. Le FCV est ensuite mis en sommeil en raison de problèmes de trésorerie. 

Le club refait surface en 1913, l’Union Sportive Valenciennes Anzin adhère, 20 ans plus tard, au professionnalisme et termine 7ème de l’édition 1933-1934 du championnat de deuxième division. Dès l’année suivante, l’USVA, second derrière le FC Metz, accède en première division pour la première fois de sa courte histoire. Pour son premier match parmi l’élite du football français le 27 août 1935, VA s’incline lourdement 12-1 face au champion sortant, Sochaux.

Affaire VA-OM et chute du club

L'année 1993 marque la chute de l'USVA. Malgré un recrutement important de joueurs avec le champion du monde 1986 Jorge Burruchaga qui effectua une de ses meilleures saisons françaises ainsi que les attaquants Kálmán Kovács et Christophe Robert, Valenciennes ne reste qu'une saison parmi l'élite. Si le championnat commence mal avec quatre défaites consécutives conduisant au départ de Francis Smerecki remplacé par Boro Primorac, c'est surtout la fin de saison qui fera parler et marquera l'histoire du football français. Le 20 mai 1993, VA s'incline 1-0 face au quadruple champion de France en titre l'Olympique de Marseille. À la mi-temps de ce match, le défenseur valenciennois Jacques Glassmann confie à son entraîneur que Jean-Jacques Eydelie, un joueur marseillais qui fut auparavant l'un de ses coéquipiers, et Jean-Pierre Bernès, directeur général de l'OM, l'ont contacté par téléphone la veille de la rencontre. Une somme d'argent a été promise par Bernès à Glassmann et deux autres joueurs valenciennois et anciens coéquipiers d'Eydelie également, Jorge Burruchaga et Christophe Robert, pour qu'ils « lèvent le pied » lors du match.

Le soir même de ce coup de téléphone, Christophe Robert envoie sa femme sur le parking du Novotel où logent les Marseillais pour qu'elle récupère l'argent. Eydelie lui confie une lourde enveloppe pleine de billets. Deux jours plus tard, le club révèle la corruption. L'affaire, qui est d'abord passée sous silence, l'OM jouant la finale, devient un véritable feuilleton médiatico-judiciaire durant tout l'été 1993. C'est le début de l'affaire VA-OM. Sur le terrain, VA termine la saison 18e, place de barragiste, à un point du voisin lillois. Lors de ces barrages l'opposant à l'AS Cannes, le club perd à domicile 0-2 avant de faire match nul lors du retour et est ainsi relégué en deuxième division.

La saison 1993-94 marque le début de la poule unique avec 22 clubs en Division 2. Entraînée dans un premier temps par un ancien joueur, Bruno Metsu, l'USVA connaît une saison globalement moyenne avant de s'écrouler au printemps après que les dirigeants ont décidé de confier les rênes de l'équipe à Robert Dewilder. Avec une seule victoire lors des 11 derniers matchs, le club termine 20e et descend en National 1. La glissade continue, en 1994-1995, VA termine 15ème de National 1.

En 1996, le club touche le fond. Il termine 3 ème de son groupe mais est relégué administrativement en National 2 pour cause de bilan financier désastreux. Le professionnalisme est abandonné à la suite du dépôt de bilan. Le passage vers le monde amateur conduit à l'exode de plusieurs jeunes qui se révèlent sous d'autres cieux notamment : Daniel Moreira, Laurent Leroy, Jérémie Janot, Yohan Demont et Ludovic Leroy tous issus à la base de la formation valenciennoise.

Il faudra attendre 2005 pour que le néo-VAFC remonte en Ligue 2 en remportant le titre de champion de National. La saison suivante, bien que promu en L2, le club nordiste termine en tête du classement et accède à la Ligue 1. C'est un fait historique puisque c'est la première fois qu'une équipe remporte deux titres d'affilée de deux niveaux différents. En 2014, après 8 saisons dans l'élite, le club est à nouveau relégué en Ligue 2.

1- Le parcours :

Lors du mercato estival, Valenciennes a réussi à conserver son grand espoir du milieu de terrain Mohamed Kaba. Mais le club nordiste a aussi réussi quelques belles arrivées avec notamment le gardien prêté par Brest, Gautier Larsonneur. Celui-ci s'envolera à l'hiver pour ... l'AS Saint-Etienne. En fin de mercato, les Valenciennois parviennent à signer trois recrues, et notamment Jason Berthomier (32 ans) qui jouait à Clermont où il était régulièrement titulaire. L’autre renfort offensif arrive de l’étage du dessous : Landry Nomel, 24 ans, évoluait à Concarneau en National. 

A l'hiver, trois recrues vont venir grossir les rangs du VAFC : Adrian Grbic, dont le nom a souvent circulé à Saint-Etienne, Stefan Bajic, rappatrié de Bristol, pour remplacer Larsonneur, et Salim Ben Seghir, prêté par l'OM.

2- L’effectif :

Pour la saison 2022/2023 l’entraîneur par intérim Ahmed Kantari (qui a remplacé Nicolas Rabuel en avril), dispose de 29 joueurs dont Stefan Bajic et Mathieu Debuchy, qui jouera là le dernier match de sa carrière devant son public de Geoffroy-Guichard.

Les meilleurs buteurs sont : Adrian Grbic auteur de 9 buts et Mohamed Kaba auteur de 5 réalisations. L'attaquant autrichien est d'ailleurs très incertain pour le dernier match de la saison. Après avoir marqué au Havre il y a quelques jours, il a ressenti une douleur au niveau des ischio-jambiers. 

Les meilleurs passeurs sont : Aymen Boutoutaoun et  Quentin Lecoeuche avec 4 passes décisives.

Les 2 équipes se sont rencontrées à 71 reprises, Sainté a gagné 38 matchs, fait 16 matchs nuls et a concédé 17 défaites. 

29 joueurs ont porté les deux couleurs. 

Les gardiens - Gautier Larsonneur, Stefan Bajic, Florent Perraud, Jérémie Janot, Philippe Montannier, Charles Creteur

Les défenseurs - Loris Nery, Mathieu Debuchy, Philippe Cuervo, Thierry Laurey, André Caraboeuf, Siaka Tiéné

Les milieux - Anthony Le Tallec, Renaud Cohade, Anthony Garcia,  Dominique Vesir, Georges Peyroche, Émile Vassmer

Les attaquants - Jean-Christophe Bahebeck, Johann Duveau, Dominique Corroyer, Robert Jacques, Daniel Sanchez, Jean-Marc Shaer, Roger Milla, Jean-Claude Baulu, Gines Liron, Armand Fouillen, Christophe Robert

 

 3- Souviens toi la dernière fois :

Le dernier match joué au stade Geoffroy-Guichard entre les deux équipes remonte au 1er février 2014 en Ligue 1. Il s’est soldé par une victoire Stéphanoise 3 buts à 0 avec des réalisations de Renaud Cohade, Benjamin Corgnet et Yohan Mollo.

A l'aller cette saison, les deux équipes se sont séparées par un match nul 2 buts partout. Si Zinga avait ouvert le score, Yvann Maçon avait rapidement égalisé avant que Jean-Philippe Krasso ne signe un des plus beaux buts de la saison en enrhumant son défenseur et en lobant Larsonneur. Dans le temps additionnel, Saidou Sow concédait un pénalty permettant aux Nordistes d'arracher un point.

Mais Sainté - VA à la 38e journée ne peut que rappeler le choc de la saison 2008-2009 entre des Verts relégables avant le coup d'envoi et des Nordistes démobilisés, englués dans le ventre mou. Les Stéphanois doivent gagner et compter sur un faux pas de Caen, qui reçoit Bordeaux. Les Bordelais doivent s'imposer pour être sacrés champions de France. 

Yoan Gouffran offrira le titre à Bordeaux pendant que les Verts atomiseront Valenciennes dont seul le gardien Nicolas Penneteau aura montré une quelconque envie. Ilan, Bafé Gomis (x2) et Kevin Mirallas offriront aux Verts d'Alain Perrin leur plus large succès de la saison, et un maintien en L1. Les Nordistes vont-ils espérer un renvoi d'ascenseur, eux qui ne sont pas encore sûrs à 100% d'évoluer en L2 la saison prochaine ?

4- Joueurs à suivre :

Le milieu Mohamed Kaba est capable de débloquer une situation en quelques minutes. Avec la fougue de ses 21 ans, il a montré certaines qualités de frappe et de dribble, qui ne doivent rien au hasard. Bon dans les duels, il en gagne 8 par match en moyenne. Il est bon des deux pieds.

Le milieu de terrain Aymen Boutoutaoun, milieu complet, auteur de 4 passes décisives depuis le début de la saison,  il est aussi le meilleur dribbleur de son équipe. Il en réussit 2,1 par rencontre. Il sait aussi être décisif en ayant aussi marqué 4 buts depuis le début de la saison. Depuis son plus jeune âge alors qu’ il n’a que 22 ans,  il aime Eden Hazard, et comme lui il se verrait bien bien jouer au Real Madrid.