Même si cette quatrième victoire d'affilée permet aux Verts de prendre leurs distances avec la zone rouge, ils ne sont pas complètement à l'abri et il faudra gommer certaines erreurs aperçues contre Pau.
La quatrième victoire de suite est la quatrième fois que le staff stéphanois a aligné son 3-1-4-2 avec Monconduit en sentinelle devant une défense à 3 :
C'est Sow qui a fait les frais du retour de blessure du capitaine Briançon une semaine plus tôt et du retour de suspension de Cafaro. Ce dernier a repris sa place de piston droit et Appiah celle de défenseur axe droit. Mais pas pour longtemps, car après la 10e minute et la sortie sur blessure de Cafaro, Sow a retrouvé sa place :
Les Verts ont donc joué la grande partie du match avec le même 11 que six jours plus tôt à Nîmes et malgré une ouverture du score en 1MT, ils ont failli payer un certain manque de fraîcheur en seconde période. Le bloc équipe n'en était pas un, les milieux, les pistons et les attaquants faisaient de moins en moins d'efforts et donc les Palois ont pu profiter des espaces créés. Voici un exemple à l'heure de jeu :
Une attaque stéphanoise se conclut par une passe lobée de Krasso à destination de Wadji, passe captée par le goal adverse, qui relance immédiatement. Les Verts sont moins nombreux que leurs adversaires dans la moitié adverse, ils ne se sont pas découverts derrière.
Le Palois monte avec le ballon et utilise en point d'appui un de ses attaquants, pas assez gêné par Pétrot. Pau remonte donc le terrain...
... et les Verts ne se replient pas, mais essayent un contre-pressing qui les déséquilibre complètement. Si Nkounkou, Krasso et Bouchouari avaient resserré le porteur de balle sur l'image précédente, Lobry s'y jette aussi. Ainsi, 7 des 8 Stéphanois présents dans la moitié adverse se trouvent à gauche - le jeu est donc développé du côté opposé...
... où le pauvre Appiah doit défendre seul contre plusieurs adversaires. Sur cette image on observe que les trois défenseurs et la sentinelle sont bien en place et très axiaux, sauf que le jeu adverse ne passe pas par l'axe :
Les Palois calment le jeu, ce qui permet aux Stéphanois de se remettre en place. Sow s'est excentré pour fermer le couloir droit, Monconduit aide les deux autres défenseurs. Les autres milieux sont replacés, tout comme Nkounkou à l'opposé, même s'il a deux adversaires à gérer.
Sauf que Lobry lit très mal le jeu, il sort sur le porteur du ballon pendant qu'un Palois fait un appel exactement d'où il était parti. Une passe élimine ainsi Lobry et Appiah et l'ailier adverse peut être lancé dans son couloir. A l'opposé, Nkounkou reste très excentré et ne suit pas l'appel vers l'axe d'un de ses adversaires :
Monconduit doit couvrir derrière Sow, car Briançon et Pétrot ont chacun un adversaire direct. Bouchouari aurait pu compenser pour fermer cet espace dans l'axe, mais il est très haut. Nkounkou, par contre, ne resserre pas, se contentant de rester dans son couloir, sans adversaire direct.
Les Palois combinent et deux d'entre eux se trouvent ainsi seuls devant la défense, à 20 mètres du but, car Monconduit, Sow et Lobry s'étaient tous laissé aspirer. C'est à ce moment là que certains Stéphanois sprintent pour colmater cet espace :
Monconduit et Briançon sortent sur l'adversaire qui a le ballon, Bouchouari couvre l'autre et Nkounkou sert enfin dans le dos de Pétrot. Sow couvre la sortie de Briançon et Lobry à droite. Bref, la défense stéphanoise est de nouveau en place et elle est alignée - tous les Verts se trouvent sur la ligne de la surface, donc le Palois qui est trouvé par une passe lobée est hors-jeu.
Heureusement, car Nkounkou n'avait pas suivi l'adversaire parti dans le dos de Pétrot, qui marque - mais le but est logiquement refusé pour hors-jeu.
Conclusions
Les Verts ont eu ce genre de "trou" dans leur bloc équipe pendant un gros quart d'heure en début de seconde période mais ils ont réussi à ne pas encaisser de but. La fatigue a dû jouer, c'est sûr, même si plusieurs fois en première mi-temps des espaces similaires ont pu être exploités par leurs adversaires. Un déséquilibre assumé par les protégés de Laurent Batlles qui ont souvent eu la possession dans la moitié adverse, et la perte du ballon était suivie par un contre-pressing, pas un repli défensif. Ça a payé contre Pau, mais si les joueurs stéphanois continuent à ne pas faire les bons efforts défensifs, tout le match, ça peut coûter cher contre d'autres adversaires. Et il ne faut pas croire que le matelas de 7 points par rapport au premier relégable est suffisant...