Plus d’un quart du championnat de Ligue 2 est passé, et les Verts conjuguent pour l’instant le projet remontée dans l’Elite au presque parfait.


Certes les médias, au premier rang desquels le diffuseur du championnat, feraient presque la fine bouche tant ils nous avaient expliqué à grands renforts de montants cumulés de transferts qu’il y avait du QSG de la Ligue 2 dans ce Sainté-là, et qu’il nous ferait à n’en pas douter plutôt réviser le plus que parfait.

Remballez-la votre comparaison moisie ! A l’heure où le monde du foot s’imagine, un peu comme un publicitaire amateur de montres chic et de slogans choc, qu’avoir réussi son club c’est forcément arborer un Fly machin ou un Visit Trucmuche sur son maillot, nous on est Sainté, et on sort du tunnel de Francis-le-Basser avec un bon vieux Casino sur le coeur, et loin du bling bling de l’étage au-dessus, on traverse notre eclipse sportive avec Kelyps sur le torse.

Au-delà de l’identité de nos sponsors qui remet vite les pieds sur la terre boueuse des pelouses de Ligue 2, c’est faire bien peu de cas de l’histoire de ce championnat et plus encore de l’histoire des Verts dans ce championnat que de nous imaginer marcher sur la Ligue 2.

C’est oublier par exemple que Monaco descendu en 2011 avait mis 2 saisons à remonter en Ligue 1, et que s’il comptait dans ses rangs Germain, Ocampos ou Ferreira Carrasco, il avait quand même concédé 13 nuls et 4 défaites l’année de sa remontée, finissant à une moyenne finalement standard pour un champion de 2pts par match.

C’est oublier aussi évidemment (c’est les Verts) que Sainté - c'est le revers de la médaille de la passion qui entoure le club - ne se relève jamais facilement du traumatisme d’une relégation.  A ceux qui en doutent ou ont la mémoire qui flanche, on rappellera ces débuts de championnat en Ligue 2 oscillant entre le laborieux et le pathétique que les plus de 40 ans n’ont que trop connu : les défaites face à La Roche sur Yon (1-2) et Limoges (0-1) de fin août 1984, le carton subi à Sochaux en août 1996 (1-4) ou la défaite à Perpignan (0-1) en septembre de la même année, la défaite pour bien démarrer à GG face à Istres (1-2) en juillet 2001 et l’horrible série qui s’ensuivit (une seule victoire lors des 13 premières journées), ou encore plus près de toi - mon Dieu ! -  les huis clos, Le Havre (0-6) et la 6ème journée enfin pour décrocher une première victoire fin août 2022.

Non question vache enragée, n’en servez plus, on est repu.

C’est enfin négliger qu’aujourd’hui à Boulogne ou Pau comme il y a plus de 20 ans à Beauvais, c’est super gala deux fois par an pour les 17 autres clubs quand il s’agit de défier les Verts.

Bref, nul supporter ne devrait en douter, rien ne sera donné à nos Verts. L’ASSE descendue en 1984, 1996, 2001 et 2022 n’avait pas su remonter immédiatement, et pour que le groupe d’Horneland y parvienne, il en faudra du talent, il en faudra de la gnac, et encore de la fièvre en tribune pour aller chercher ce petit supplément d’âme qui fera de cette saison plus qu’un accomplissement sportif, un crû inoubliable.

Et il faudra apprécier cette perf à sa juste valeur, en envoyant valser les rageux qui tenteront de la banaliser.

Si le plan se déroule sans accroc, quand l’horizon sera bien dégagé, il sera alors temps de s’interroger sur la suite. Se rassurer en repensant à la fermeté de nos dirigeants durant le mercato d’été, s’inquiéter peut-être, d’une foi inébranlable dans un style de jeu dont on a eu l’implacable preuve il y a quelques mois qu’il était suicidaire à l’étage du dessus.  

Il sera bien entendu de la responsabilité des dirigeants de ne pas être aveuglés par le succès d’une remontée, pour mettre en place les conditions d’une réelle et surtout pérenne progression d’un club qui, mine de rien, sur les 7 dernières saisons, en aura vécu 3 en Ligue 2, et aura bouclé 3 des 4 autres à la 17 ou 18ème place en Ligue 1.

Mais il faut éviter de trop se projeter, Guingamp fut la déprimante et éclatante preuve qu’il est encore loin le temps des certitudes. A ce stade, la seule chose dont on peut être sûr c’est que si on doit fêter quelque chose au printemps prochain, ce sera uniquement grâce à cette sainte trinité qui, de tout temps, et exclusivement, nous conduit à l’extase : des dirigeants avec une vision claire et partagée, des joueurs avec une envie collective supérieure aux ambitions personnelles, et un public en folie.

Le Père, le Fils, et le Saint Esprit quoi …

Amen !