Moi aussi j'ai bossé des deux côtés, et mon boulot consiste exactement à faire de la traduction entre les deux mondes.old_side a écrit : ↑04 mai 2020, 18:45L'industrie tu sais, ça fait quelques années qu'elle n'existe plus en France. Le modèle, c'est des petites boites du tertiaire. Votre connaissance du tissu économique du pays, ça fait un peu peur aussi. Relié au dogme anti CAC 40, comme si c'était la règle.___ a écrit : ↑04 mai 2020, 18:33Le télétravail, c'est surtout une question de génération, d'équipement et de niveau de diplôme.lyatan a écrit : ↑04 mai 2020, 18:25Destruction le mot est un peu fort non ? Si on regarde les faits le nombre de fonctionnaire n'a pas diminué dans des proportions importantes (4 155,7 (en million) en 2016 et 4 137,7 2018... la baisse n'est pas plus flagrante si on prends tous les status dont ceux avec des statuts de contractuels, etc... Il est même supérieur à celui d'il y a 20 ans: 4 104,8 en 2011 )Mic-Mic a écrit : ↑04 mai 2020, 17:25
Peux-tu me rappeler le principal argumentaire de la plupart des candidats à l'élection présidentielle ? Je t'aide : le nombre de fonctionnaire à supprimer.
Et depuis qu'il est élu, Macron n'a de cesse de tout remettre en cause dans la fonction publique : jour de carence, retraite, statut du fonctionnaire, organisation des comités d'hygiène et de sécurité, SNCF, Francaise des jeux, aéroports de Paris, ...
Je ne dis pas que rien ne doit changer, mais de mon vivant je n'ai jamais connu une telle destruction de la fonction publique, donc j'avoue ne vraiment pas comprendre comment tu peux tenir de tels propos.
C'est comme les infirmères il y en a soit disant pas assez. Dans les faits en 20 ans on a doublé le nombre d'infirmière dans ce pays.. Ce qui est clair pas contre, c'est que la majorité ne s'est pas retrouvé à l'hopital ou en clinique...
Après pour le vivre de l’intérieur, te dire que tu dois travailler différemment, mettre en avant les services numériques, connaitre de plus en plus de changement, devoir être plus réactif, te retrouver avec des méthodes managériales qui viennent du privé alors que tu était habitué a voir ton indice augmenter tout les 2/3 ans que tu bossais ou pas... cela peut heurter les sensibilités et le habitudes au point de te sentir menacé. Mon administration se met au teletravail. j'ai des collègues qui voyaient cela comme une casse sociale. Aujourd'hui ils sont content de télétravailler et trouve même cela plutot positif à la fois au vu du contexte et pour leur cadre de travail.
Bref..
Le problème des managers venus du privé, c'est qu'ils sont formés selon les méthodes héritées de l'industrie, particulièrement adaptées pour la production et la vente de chaussures.
Quand il s'agit d'humain ou de services à haute teneur qualitative ou sans vocation à la rentabilité pure, ils n'arrivent pas à imaginer le moindre indicateur de pilotage pertinent et se rabattent sur des machins débiles et hors-sol qui singent un modèle inadapté - ex, la tarification à l'acte pour les hôpitaux, particulièrement destructrice.
Et j'ai eu la chance de côtoyer les deux cotés, privé et public. Le public, c'est parfois des gens très motivés, parfois des gros branleurs. Mais la différence, c'est que ces derniers sont plus nombreux et jamais remis en cause ou presque dans le public de ce que j'ai pu voir. Moi, ça m'a déprimé, je ne vous envie pas d'y bosser. Mais en revanche ça me fait bien chier d'y laisser deux mois de salaire par an.
Les fondamentaux de la gestion de projet sont tous issus du monde industriel, peu importe qu'aujourd'hui l'industrie représente la portion congrue.
Dans le concret, ça se traduit par la multiplication d'indicateurs chiffrés plus ou moins débiles ou simplistes (le temps pour nettoyer une chambre, par exemple), qui oblitère les aspects non mesurables (le bien être apporté par la convivialité de l'échange entre la personne qui fait le menage et le malade dans la chambre.)
Le coup d'après, c'est l'augmentation de la cadence décrétée d'en haut, la perte de qualité humaine du service, la perte de sens pour ceux qui bossent, le découragement, etc.