Un club n'est pas comparable à un ménage surendetté qui a des revenus fixes et qui peut donc se désendetter en diminuant ses dépenses et en vendant son patrimoine.Faiseur de Tresses a écrit : ↑12 janv. 2022, 18:32Ce que tu ne prends pas en compte dans ce raisonnement, c'est le surendettement dans lequel le club était rentré en 2018. D'ailleurs Pilou est sympa de parler seulement d'anticipation des revenus Médiapro pour justifier cette politique, en vérité le mercato d'hiver sous JLG a été validé par la direction sous la panique.Tryphôn a écrit : ↑12 janv. 2022, 17:29Je ne comprends pas pourquoi tu fais très bien le lien entre dépenses de masse salariale et résultats et donc recettes dans ton raisonnement initial et que tu fais totalement disparaître cette dimension pour expliquer l'après 2020. Le choix de gestion effectué en 2020 produit une accélération de la dégringolade de l'ASSE, elle ne la freine manifestement pas, malgré la chance énorme d'avoir réalisé deux ventes exceptionnelles. En sabrant dans les dépenses salariales, les résultats et les recettes se sont effondrés. La valeur de l'effectif est en chute libre. Si l'ASSE arrive demain en L2 avec l'effectif qui sera le sien en juin 2022, cette politique aura été un énorme échec. Les comptes seront peut-être bien propres, mais la situation du club sera bien pire à celle d'une ASSE qui aurait maintenu un train de vie plus élevé et avec un peu plus d'endettement (dans certaines proportions). Ca se voit avec un autre indicateur financier, la valeur du club qui est aussi manifestement en chute libre comme l'illustre les atermoiements du processus de vente.Pilou a écrit : ↑12 janv. 2022, 16:00 Et au cas où ce n'est pas Clerc pour l'ASSE. On était un club bien géré (pour Ligue 1), plutôt à l'équilibre, avec une balance de transferts positive qui couvrait le léger déficit structurel tout en renouvelant l'effectif. Ce n'était pas un long fleuve tranquille, il y a toujours des erreurs de recrutement, des joueurs ou de staff, mais de manière générale le club arrivait à compenser ces erreurs. Et investissait le surplus d'argent dans les infrastructures (achat du centre de formation) ou le futur (les bonnes générations 1999-2001 qu'on a sorti, elles ont été recrutées partout en France autour de 2014). Même si selon moi depuis 2015 ça a commencé a être plus "on compense des erreurs" que "on choisit nos investissements", ce n'était pas si mal.
Ensuite, en 2018, les propriétaires ont eu l'idée d'essayer d'enclencher une spirale positive. D'abord avec un investisseur (Peak6), puis en changeant d'approche quand l'annonce Mediapro a été faite. Un afflux important d'argent et l'idée (pas si bête sur papier) a été de dépenser cet argent avant les autres clubs, pour démarrer avant eux. Emprunts fait, investissements sportifs importants... et échec. Car non seulement l'argent Mediapro qu'on a dépensé a fini par ne pas arriver, mais en plus la crise sanitaire détruit les autres sources de revenu. Bref, on a espéré passer au palier supérieur et on se retrouve au contraire, au niveau inférieur.
Tout ce que le club fait depuis l'arrivée de Puel est de freiner au maximum cette chute, d'arrêter cette spirale négative, pour retrouver un équilibre de fonctionnement. Et voir ensuite comment faire pour redémarrer un cycle.
L'année prochaine, dans une ASSE en L2, les comptes seront bien propres, mais l'ampleur des investissements nécessaires à une remontée en haut, en omettant même toute la réussite qu'il faut avoir, nous éloignera durablement du haut du tableau de L1. Il faudra alors trouver un investisseur bien spécifique, rachetant le club pas cher mais ayant une surface financière importante en spéculant sur une réussite à 5/6 ans. Je pense que c'est plus difficile à trouver qu'un acheteur d'une ASSE en D1 à un prix plus élevé et avec un endettement plus important.
Pour revenir au problème du surendettement, il faut comprendre que dans cette situation il y a impossibilité de s'endetter plus, car les montants, les taux et les délais deviennent ingérables, et qu'en plus il faut se désendetter massivement et rapidement. C'est à ça qu'ont servi les ventes de Saliba et Cabella, en partie réinvesties (Boudebouz au moins) mais qui ont surtout permis de rembourser des échéances de prêts bancaires. La vente de Fofana, elle, aura surtout servie à payer les salaires de l'année 2020-2021 et donc d'éviter le dépôt de bilan ; il était probablement impossible d'en réinvestir une partie.
Un club est un organisme économique dont les recettes diminuent lorsqu'il diminue ses dépenses. Vouloir se désendetter "massivement et rapidement" est justement le coeur de l'erreur. On se sort de ce type de situation en restructurant sa dette pour se désendetter sur un terme plus long. Essayer de récupérer la situation sur un temps court est une catastrophe. Le FMI a littéralement fait crever des pays pauvres et endettés dans les années 80 et 90 de la même manière avec une vision étroitement comptable (les plans d'ajustement strcuturel). Nous on va descendre en L2, ce qui bien entendu est moins grave dans l'absolu.