« Quand j'ai quitté Leicester (en février), dans ma tête, c'était pour repartir sur un projet à l'étranger. Je ciblais l'Angleterre ou l'Espagne. Ça a failli se faire en Espagne et j'ai refusé beaucoup de choses, en France et à l'étranger. Là, ça faisait des mois que j'étais tranquille, je m'étais ressourcé. J'étais prêt à accepter des projets comme celui de Saint-Étienne. Mais pas en juin. Parce que le club, l'équipe restaient sur une très bonne saison et, par rapport à ce que je ressentais de l'extérieur, les gens n'auraient pas été à l'écoute. Dans leur tête, après la quatrième place, il fallait terminer troisième. Je ne sentais pas la capacité de l'équipe à performer à ce point. Mon message n'aurait pas porté », a livré le nouvel entraîneur de l’ASSE, qui préférait donc arriver à un moment où son discours serait mieux passé.
Je me souviens avoir lu ces propos rapportés de Puel et je pense qu'ils sont très intéressants parce qu'ils confirment ce que je pense

Il faut savoir opérer les changements avant de se retrouver devant le mur. Ce qui rend cette anticipation plus difficile à l'Asse est la lutte d'influence au plus haut niveau, dans ce contexte prendre des décisions impopulaires revient à se fragiliser et mieux vaut aller dans le sens du vent. Pourtant mieux vaut anticiper que guérir, cela coûte moins cher.
Bien entendu une grande majorité de supporters tout émoustillés de la belle quatrième place de l'équipe voyait celle-ci comme merveilleuse. Alors quand des cadres dont M'villa montent en première ligne médiatique pour menacer de partir si Gasset en fait de même, ceux-ci sont tentés de prendre leur parti. Problème le club n'a pas les moyens des ambitions de Gasset et les efforts financiers ont déjà été faits. Gasset se doute qu'il ne pourra faire mieux en l'absence de régénération de son groupe, alors au lieu de s'attirer tous les quolibets, il prend la sage décision de se barrer au plus haut et conserver une aura importante. Printant doit bien se douter que ce sera difficile mais la proposition d'être le numéro un dans un club qui l'a fait rêver se refuse difficilement. Nos Présidents ne parvenant pas à retenir Gasset font alors le choix pratique de proposer de reprendre le poste de calife à son fils spirituel, le calife ayant donné sa bénédiction préalable. Le bon peuple vert est rassuré et nos présidents continueront un temps d'observer le deuil de l'ancien pour s'attirer l'empathie. On change sans changer, effet canada dry. Ouf toute crise est écartée.
Malgré tout, ils ont bien du se rendre compte que tout partait en vrille, je pense qu'aucun président de club ne peut supporter de se voir imposer par les joueurs sa politique sportive. Le vestiaire et ses gros salaires ont pris le pouvoir à l'Asse d'autant plus qu'il ne doit pas être facile pour Printant de passer du bon copain au statut de chef. On se retrouve alors en début de saison avec onze petits bonhommes verts sur le terrain mais sans équipe, de la valeur à peine d'un milieu de tableau de ligue 2. Collectif néant, forme physique inadaptée à la compétition.
Ils ont approché Puel mais les dés étaient pipés. Ce dernier s'il vient doit souhaiter a minima être le patron du vestiaire. Alors si on lui présente les choses à la manière de :
Ah mon bon Glaude nous avons toujours rêvé de toi,
Notre club est dans une position merveilleuse, nous avons terminé 4ème et sommes qualifiés en coupe d'Europe.
On te veut pour poursuivre avec ce très bon groupe et avec toi il fera encore mieux.
Juste une chose, ils ont une petite mélancolie de la perte de Gasset, il a du s'arrêter parce qu'il n'était plus en bonne santé.
Ta stature les obligera à rentrer dans le rang, seulement il ne faudra pas les brusquer avec des méthodes trop brutales, ce ne sont pas de jeunes joueurs, il faut leur faire confiance !
Le public non plus ne le comprendrait pas, donc il faudra évoluer tout en douceur et patiemment, nous te laisserons le temps car tu resteras de nombreuses saisons avec nous, mais en tout cas, tout de suite c'est mollo mollo
A ce moment, c'est ainsi que je comprends :
J'étais prêt à accepter des projets comme celui de Saint-Étienne. Mais pas en juin. Parce que le club, l'équipe restaient sur une très bonne saison et, par rapport à ce que je ressentais de l'extérieur, les gens n'auraient pas été à l'écoute. Dans leur tête, après la quatrième place, il fallait terminer troisième. Je ne sentais pas la capacité de l'équipe à performer à ce point. Mon message n'aurait pas porté », a livré le nouvel entraîneur de l’ASSE, qui préférait donc arriver à un moment où son discours serait mieux passé.
S'il était arrivé en juin, son destin aurait été celui de Printant. Ce dernier avait une opportunité extraordinaire et le jeu en valait la chandelle dans sa position. Il s'est planté mais cela aurait été le destin de n'importe quel entraîneur plus expérimenté. Un vestiaire en auto gestion donne rarement des choses bonnes, sauf à avoir un Deschamps dans celui-ci. Si Puel répond à nos zozos, vous courrez à la catastrophe et il faut reprendre la main dès le début de saison, son message ne pourra être entendu et le décalage de perception sera trop grand. La seule conduite intelligente est de dire non et d'attendre que le club se prenne le retour de bâton, ensuite arriver en dernier recours et à ce moment être entendu.
Gasset a su quand partir, Puel a su quand arriver
A l'inverse nos deux éminents co Présidents de l'Asse ont toutes les caractéristiques de ceux qui n'auront pas le bon timing pour partir. A trop vouloir gagner, souvent on perd tout. Ce qui est gênant est que le club peut également en pâtir.