Je ne fais pas de quote parce qu'il serait à rallonge, mais je vois que certains souhaitent la préservation du foot tel qu'on le connait, qu'il ne soit pas dénaturé, transformé en quelque chose de trop différent. Je partage cette envie, mais la Var ne me semble pas le péril en la matière.
Sauf à adapter les règles en considération de cet outil, une démarche dangereuse qui aboutirait à créer deux sports, le foot pro, le foot amateur. Il n'y a qu'une règle au foot, celle publiée par l'Ifab s'appliquant aux pros comme aux petites compétitions régionales. La première phrase du préambule pose bien ce principe directeur :
Le football est le sport le plus populaire de la planète. Il se joue sur tous les continents, dans tous les pays et à tous les niveaux. L’application homogène des Lois du Jeu sur tous les terrains du monde entier, depuis les rencontres de la Coupe du Monde de la FIFA™ jusqu’aux petits matches dans les rues des villages les plus reculés, constitue un atout fort qu’il convient de promouvoir dans l’intérêt de notre discipline.
https://www.theifab.com/downloads/laws- ... pages?l=fr
Si le foot professionnel apporte la manne financière aux fédérations, le foot amateur reste le plus pratiqué et donc celui pour lequel il faut avoir le plus de précautions. La Var a été introduite dans la règle posant un cadre juridique de son application pour les compétitions se déroulant avec son apport technologique. Celle-ci sert à appliquer la règle lorsqu'on en dispose, mais ce n'est pas elle qui doit influer sur la règle, la Var s'adapte aux règles communes et ce ne doit certainement pas être l'inverse. La présence de Var est l'exception, son absence la règle.
Bien plus pernicieux que la Var pour le football, c'est la soif d'objectivité dans les décisions d'arbitrage qui est le péril. Le spectateur veut une décision indiscutable, l'assurance d'une décision juste. Ce n'est juste pas possible sauf à effectivement bouleverser les règles et obtenir un sport différent. Je reprends le préambule de la règle, troisième paragraphe :
Les Lois du football sont relativement simples par rapport à celles de la majorité des autres sports collectifs mais, étant donné que de nombreuses situations sont subjectives et que les arbitres sont humains, il arrive que certaines décisions fassent débat. Pour certains, ces discussions font partie du football mais l’esprit du jeu exige que les décisions arbitrales soient toujours respectées, indépendamment de leur pertinence. Les personnes d’autorité, en particulier les entraîneurs et les capitaines, ont une responsabilité forte envers le football : celle de respecter les arbitres et leurs décisions.
https://www.theifab.com/downloads/laws- ... pages?l=fr
Cette soif d'objectivité a provoqué le bouleversement de la faute de main. La Var permet le plus souvent assez aisément de juger du contact, mais la règle de l'intentionnalité braquait encore le public. Trop subjectif, il fallait plus d'objectivité. L'Ifab en totale méconnaissance de son préambule philosophique se prévalant d'une règle simple va pondre un pavé de circonstances de jeu le plus détaillé possible pour offrir à toute situation une réponse indiscutable. Bien entendu, il ne fallait pas être très malin pour se douter qu'ils allaient dans le mur. Au delà même de la complexification de la règle, les cas objectifs se mélangent souvent entre eux en pratique avec dès lors des solutions différentes dans la règle, au lieu de n'avoir qu'une interprétation subjective de l'intentionnalité l'arbitre se retrouvait à devoir en juger de plusieurs autres, solution refiler la patate chaude aux arbitres de la Var. Problème la difficulté pour les arbitres du car était quasi la même, une usine à gaz qui au delà de la difficulté d'interprétation maintenue nécessitait également de connaître la bonne partie de la règle à appliquer. On étudie le texte revenez nous voir dans un quart d'heure
Fiasco total, retour à la case départ en faisant porter le chapeau aux arbitres et acteurs du foot qui n'ont pas su appliquer la brillante règle.
Cette recherche maladive d'objectivité est vaine. Je vais prendre l'exemple du code de la route même si mon examen date, donc sauf erreur. Le feu est tricolore, rouge je m'arrête, vert je passe, merveilleux. Ah oui mais et l'orange ? Je passe si un arrêt trop brutal risque de créer la surprise du véhicule me suivant de trop prêt, plus généralement, si je ne peux m'arrêter parce que trop proche du feu pour ne pas freiner et stopper au milieu du carrefour. Si un policier est présent, son jugement de verbaliser ou non aura une part de subjectivité du bon comportement à tenir dans la situation donnée. La décision sera discutable, la seule chose que je demande c'est qu'il ait connaissance de la règle, pas qu'il me dise simplement vous êtes passé à l'orange, mais plus précisément que le feu était orange et qu'il estimait qu'un arrêt en toute sécurité était possible. Je peux ne pas partager son appréciation, ensuite c'est lui le policier et moi l'utilisateur de la route, la décision lui incombe.
Alors on peut souhaiter objectiver la situation et supprimer l'interprétation subjective du passage au jaune, cela va changer la conduite et au passage d'un feu en ville, les gens ne rouleront plus à 50, mais à 20 pour pouvoir anticiper l'arrêt concentrés sur la couleur du feu. Main interdite, un défenseur jouera les mains dans le dos.
Cela dit la recherche d'objectivité peut parfois conduire à une solution intéressante. Sauf erreur, Il me semble chez les suisses, le feu encore vert, l'orange clignote en dessous avec un décompte du passage au rouge suffisamment long pour prendre ses dispositions pour s'arrêter. Cela reprend l'intelligence de la transition sans l'inconvénient parce qu'on a le droit de passer à l'orange.
Parfois c'est l'arbitrage lui-même qui écarte la règle pour s'accorder sur un comportement binaire. L'exemple qui me vient à l'esprit est l'arbitrage français des gardiens, l'argument avancé est qu'il serait plus en danger physiquement de part son jeu. Lopette est fan

Cela rend une réponse automatique du style, il ne faut pas le gêner dans sa sortie, alors que pourtant la règle ne prévoit pas cela. Lui s'il fait le ménage c'est normal alors qu'un joueur de champ serait sanctionné pour le même comportement. Un joueur a parfaitement le droit de disputer le ballon à un gardien, tant que celui-ci n'est pas en possession, la règle est claire :
Si un gardien de but est ainsi en possession du ballon avec ses mains, un adversaire ne peut pas le lui disputer.
A contrario, la dispute de la balle est possible hors le cadre des fautes habituelles sanctionnés pour tout joueur de champ.
La possession pour un gardien c'est :
Un gardien de but est considéré comme en possession du ballon avec ses mains quand :
• il tient le ballon entre ses mains ou entre sa main et une surface (par exemple le sol, son corps) ou quand le ballon entre en contact avec une partie quelconque de ses mains ou de ses bras, sauf si le ballon rebondit sur lui ou qu’il l’a repoussé ;
• il tient le ballon sur sa main ouverte ;
• il fait rebondir le ballon sur le sol ou le lance en l’air.
C'est commode pour l'arbitrage, cela évite de trop rentrer dans l'interprétation, gardien touché dans sa surface, faute. Cordon sanitaire pour le laisser sortir, distanciation sportive
