Sosof a écrit : ↑10 avr. 2025, 13:44
encorevert a écrit : ↑10 avr. 2025, 13:28
D'après les échanges que j'ai lu dans les pages précédentes, le sportif n'en aurait pas trop pâti surtout parce qu'il y avait des contre-pouvoir sportif. Chez nous personne n'est en mesure de lui expliquer qu'il va droit dans le mur alors que tout le monde ou presque le redoute depuis l'été dernier.
Soyons honnête: si un gars sans référence avait fait le même mercato d'été de Gazidis et tenu le même discours, tout le monde serait unanime pour décrier ses décisions.
Chez nous le rapport de force n'est pas le même , il nous arrive de grands clubs Européens, pas simple pour trouver un contre pouvoir.
Eh oui tu as raison, il surfe sur son CV pour le moment, mais çà ne fonctionnera pas comme çà jusqu'au calendes Grecs.
Je comprends parfaitement la colère, la déception, la lassitude même. Six matchs de la fin, on regarde encore une fois vers le bas, alors qu’on pensait tous que cette saison serait celle de la stabilisation, voire d’un nouveau départ. Les résultats sont catastrophiques, probablement parmi les pires de notre histoire moderne, et on est nombreux à avoir un sentiment de gâchis.
Mais malgré tout ça, je ne peux pas me résoudre à dire que le projet dans son ensemble est une coquille vide, ou pire : un échec total.
Regardons les faits : nous avons été rachetés par Larry Tannenbaum, un milliardaire canadien avec une vraie assise dans le sport business via Kilmer Sports Venture. Ce n’est pas un fond obscur ou un investisseur opportuniste. C’est un homme qui connaît l’univers sportif, qui a eu du succès en NBA avec les Raptors notamment, et qui sait ce qu’il faut pour faire grandir une franchise.
Et il n’est pas venu seul. Il a placé à la tête du club des hommes qui, quoi qu’on en dise aujourd’hui, ont un CV qui force le respect :
- Ivan Gazidis, qui a géré Arsenal en pleine mutation post-Wenger, et qui a contribué à ramener l’AC Milan au sommet en Italie.
- Hus Fahmy, expert des contrats et de la négociation, passé par Team Sky et Arsenal.
- Larry Rosenfeld, encore un profil expérimenté du monde sportif anglo-saxon.
Ces gars-là ne sont pas des amateurs. Ce n’est pas possible d’avoir passé autant d’années dans des clubs comme Arsenal ou Milan si on est incompétent. Et ce n’est pas possible non plus qu’ils aient posé leurs valises à Saint-Étienne en pensant que ça allait fonctionner "comme là-bas". Ils savent très bien que l’environnement est différent. La ville, l’histoire, les attentes, le modèle économique, tout change.
Mais il faut aussi être lucide : on ne redresse pas un club comme l’ASSE – avec tout son passif, ses cicatrices sportives et financières – en douze mois. Et surtout pas en partant d’une montée qui s’est jouée à l’arrache. Le chantier est immense, et même des gens compétents peuvent se tromper dans les premiers choix. C’est visiblement le cas ici, notamment sur le marché des transferts, où le manque d’ambition (ou de mouvement tout court) laisse tout le monde perplexe. Là-dessus, les critiques sont justifiées.
Mais il ne faut pas tout jeter pour autant.
Le vrai danger aujourd’hui, c’est de confondre "mauvais départ" et "mauvais projet".
Un mauvais départ peut être corrigé. Un mauvais projet, non. Et je suis convaincu qu’on n’est pas dans le deuxième cas.
Alors oui, la situation est critique. Oui, on va peut-être se retrouver à redescendre un an après être remontés, ce qui serait un échec cuisant. Mais ce serait un échec de court terme, pas nécessairement le signe que le projet est un mirage.
Ce qu’il faut maintenant, c’est de la clarté. Il faut que les dirigeants parlent, qu’ils expliquent. Qu’ils assument, qu’ils rectifient. On est un public exigeant, mais on n’est pas stupide. On peut comprendre les erreurs, si on nous montre qu’on apprend d’elles.
Mais s’il vous plaît, ne tombons pas dans le rejet total. Ne passons pas en mode "tout est nul, tout est à jeter", car ce serait faire le jeu du fatalisme. Et l’ASSE, elle vaut mieux que ça.