C'est bien entendu ton droit de le penser, et je respecte beaucoup ton idéalisme au demeurant.Olaf a écrit :La propriété individuelle est une malédiction. On ne devrait s'y laisser aller que pour des raisons utilitaires (côté trivial) ou sentimentales (côté noble, l'objet possédé est un support à souvenirs).
Me demandez pas de développer, c'est pas un constat idéologique raisonné, c'est un sentiment basé sur l'expérience accumulée en 32 ans.
Pour revenir à NDDL : la propriété individuelle de la terre et des ressources y afférentes, c'est une catastrophe. Ça l'était sous l'Empire Romain, ça l'est redevenu avec le phénomène des enclosures, ça le sera d'autant plus demain avec la concurrence énorme qui s'annonce pour l'accès à l'eau et à la nourriture. Chez les Gaulois et au Moyen-Âge c'était souvent communalisé, ça ne les a pas empêché de vivre.
Me parlez pas des soviétiques : ils n'ont pas mis la terre en commun, ils l'ont confisqué au profit d'une oligarchie en se payant de bons mots.
Et comment qu'on fait quand on a dit ça, j'en sais rien, je suis pas théoricien. Mais très clairement, c'est mal poser le problème des ZAD en général que de réfléchir en termes de propriété individuelle.
Ca ne change cependant rien au fait que la propriété individuelle est centrale dans notre société. Que ce soit bien ou non, c'est comme ça. Donc on peut s'y opposer, mais c'est s'inscrire dans une démarche révolutionnaire, et si on bafoue le droit actuel pour s'approprier communément des terres qui ne nous appartiennent pas, alors il faut accepter que l'Etat capitaliste (qui défend la propriété individuelle) essaie de te dégager. Donc bien sûr que les ZAD, dans la société actuelle, doivent se réfléchir en termes de propriété individuelle car sont régies par le même droit que n'importe quel autre lieu en France. Elles n'ont pas de statut particulier.
Bref, ne comprends toujours pas cette logique, que personne n'arrive à m'expliquer : on fait la révolution, on s'oppose aux principes fondateurs de la démocratie occidentale moderne, on bafoue le droit pour établir ce qui nous semble subjectivement légitime, mais si l'Etat bourgeois et capitaliste vient nous déloger, alors on s'offusque car c'est injuste, scandaleux, etc. Réveillez vous bordel !

Tu as touché le point CENTRAL de la question Olaf. Vous êtes contre la propriété privée ? Alors il va falloir renverser le système actuel. Il n'y a pas d'autre alternative. Mais tant que ce système sera en place, alors vos ZAD installées en dépit du droit n'ont strictement AUCUNE légitimité et vous n'avez rien à attendre de l'Etat, qui dans sa logique a tout à fait raison d'envoyer les CRS pour nettoyer la zone, comme avec les étudiants à la fac.
Tu vis dans un système, tu acceptes ses règles ou tu essayes de les changer, que ce soit démocratiquement ou par la force. Mais si tu n'arrives pas à les changer, alors la loi dudit système vaut pour toi et tous les tiens, tu dois t'y conformer (et c'est d'autant plus vrai quand la légitimité de ce système est validé par un consensus quasiment général... c'est peut-être triste mais c'est la vie).
En résumé, je te donne les solutions : combattre culturellement, convaincre les gens, monter des mouvements capables de faire changer les règles... ou faire un coup d'Etat. Pas bafouer la loi et se plaindre ensuite. Le système n'est pas communiste aujourd'hui, ne faites comme s'il l'était.