sam42 a écrit : ↑02 mars 2021, 09:44
Quand tu as prévenu de la mauvaise règle, ça faisait longtemps que j'avais dit qu'on allait dans le mur avec cette règles, dès que les premières ébauches des modifications, on pouvait voir que le texte n'allait créer que des polémiques pour une raison simple, c'est qu'on augmente l'interprétation.
Oui techniquement c'était une évidence, l'arbitre allait se retrouver à devoir user de son pouvoir d'appréciation d'une manière beaucoup plus importante, à vouloir objectiver les décisions, on se retrouve en fait à multiplier les difficultés de qualification pour appliquer la règle. J'avais résumé cela en reprenant l'expression suivant laquelle parfois le mieux est l'ennemi du bien.
Quel reproche était fait à la règle ancienne ? Qu'elle était parfois injuste.
Dans le cas de cette main lors du match Om Ol, l'arbitre s'il avait fait application de la règle ancienne aurait conclu rapidement à l'absence d'intentionnalité. Divers éléments puissance de la frappe, proximité du joueur touchant de la main, main après un rebond sur le corps, pas de mouvement en direction de la balle etc... Rien ne laisse supposer une intention, on ne siffle pas, pas de penalty.
C'est la conception qui pour moi correspond le mieux à l'esprit du jeu caractérisé par le fair play, les joueurs ont des bras et la gestuelle d'un footballeur nécessite l'utilisation de ceux-ci. Il faut faire avec et s'il touche sans intention, le jeu doit se poursuivre, à l'inverse si intention, c'est de la triche et il doit être sanctionné. C'était la grande force de la loi du jeu, sa simplicité, tout en épousant sur le fond l'éthique qui devrait guider un match de foot. Problème le foot est devenu une affaire de gros sous et la compétition est exacerbée, ce n'est pas Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! plutôt la fin justifie les moyens
Si on fait une fiction revenant à la règle ancienne pour guider la solution retenue dans le match en question, l'entraineur, le président, les journalistes vont tous se ruer sur l'arbitrage et revendiquer l'injustice. Si le défenseur ne contre pas de la main, mais c'est bien sûr, on marque un but et au lieu de perdre, on fait au moins match nul. On cherche à analyser la trajectoire, la position du gardien etc... On aurait marqué c'est pô juste. Inutile de préciser qu'en situation inverse, le discours serait différent.
Tout cela a fait que l'arbitrage a eu l'idée d'adjoindre à la règle une nouvelle notion, celle de l'augmentation artificielle de la surface du corps en assistance de l'intentionnalité. Le joueur ne fait pas exprès de faire main, mais la position anormale fait qu'il doit être considéré comme fautif. La solution du match en question bascule, sans doute reconnaissance d'une AA, penalty. Il était bien dans l'air du temps de dynamiser le championnat et voir des buts.
A ce moment, la règle originelle déjà contestée dans l'esprit du "c'est pas juste" modifiée par cet apport souffrira d'un nouveau vice, celui de l'incohérence des décisions car l'appréciation d'une position artificielle ou naturelle est très incertaine. Personne n'a tenté de définir la norme de ce que doit être la bonne position suivant la phase de jeu. Faut il considérer qu'un défenseur doit jouer les mains dans le dos ? Est ce le comportement naturel du défenseur qui ne veut pas faire main ? Tout cela conduira à l'étape suivante, objectiver suivant les phases de jeu.
En attendant le truc était devenu une variable d'ajustement permettant à l'arbitre de siffler ce qui sera considéré comme juste ou pas juste sans préoccupation de l'intentionnalité. Le premier coup de canif. L'occasion lui semblait importante, bah on sanctionne, on dira qu'il y avait augmentation artificielle, elle ne lui paraissait pas dangereuse, ben là pas d'AA
Tout cela réalisé au doigt mouillé et avec tout l'aspect singulier des conceptions du juste pas juste de l'arbitre en question. Une même faute sera sifflée ou non suivant les conceptions personnelles de celui-ci. Très vite les observateurs se rendent compte qu'il n'y a plus aucune cohérence dans les décisions. L'intention reposait sur un terrain concret. Chacun pourra dire s'il est d'accord ou non, l'AA est une nébuleuse ouvrant sur le pouvoir discrétionnaire. C'est au bon vouloir de l'arbitre. Le problème est que des mains de même nature se trouvent parfois sanctionnés et d'autres fois non, défaut d'uniformité et retour à la case départ, c'est pô juste non plus
Dès lors, troisième étape de connerie engagée, on va tenter de rendre objectives le maximum de décisions. Arrivée du texte que l'on connaît aujourd'hui sorte de pot-pourri d'un peu de tout. Reprise de la règle d'origine de l'intentionnalité, de l'augmentation artificielle et différents cas illustrant du juste, pô juste : marquer dans une action entachée d'une main même sans intention, faute, toucher de la main au-dessus des épaules faute, toucher après rebond pas faute etc... Dans la prochaine version, ils auront peut-être de nouvelles trouvailles, c'est sans fin.
sam42 a écrit : ↑02 mars 2021, 09:44Toutes les règles qui ont une part importante d’interprétation sont celles qui font le plus parler d'elle. La VAR permet de mettre encore plus en lueur, le ridicule de certaines règles. De plus, plus un texte est long et plus chacun va interpréter le texte pour le simplifier et c'est plus ou moins ce que tu fais avec tes couleurs rouge ou vert.
Ici, la lecture est chronologique du texte
Est-ce que la main rentre dans le cadre du point 1 ? Oui ? Non ? Si non on passe au point 2, si c'est non, on passe au point 3...
L'arbitre doit être un véritable ordinateur, il doit juger dans un temps extrêmement court, toutes les situations proposés par le règlement, ça va à l'encontre de l'accélération du jeu. Tu mets forcément les arbitres en difficulté.
Ce qu'il importe de comprendre est qu'il y a des cas positifs et d'autres négatifs, mon rouge et mon vert, qu'en cas de panachage dans une action de jeu entre les deux, le rouge l'emporte. Au sein même des catégories, rouge ou verte, il n'y a aucune hiérarchie et il suffit de reconnaître un cas positif pour sanctionner d'une faute. C'est bien heureux pour l'arbitre qui doit juger en une fraction de seconde, la béquille de la Var ne représente que l'univers du foot pro, les lois du jeu l'ensemble du monde foot, amateurs compris.
Le seul conseil à donner à un arbitre est qu'il doit bien s'imprégner des différents cas rouge de la liste, s'il en repère un dans une action de jeu, il peut siffler sans crainte de se tromper, s'il n'en repère pas un et reconnaît un vert alors cela le confortera dans sa décision de ne pas siffler.
Mes numéros ne se veulent pas une hiérarchie, mais sont commodes lorsqu'on cause d'une action litigieuse pour s'y retrouver.
Je vais te donner un exemple, il est inutile pour un arbitre de s'interroger sur le point 1 rouge, l'intentionnalité, si l'action correspond à une phase de jeu du 3 rouge puisque pour ces fautes "offensives" l'intentionnalité n'est pas requise.
sam42 a écrit : ↑02 mars 2021, 09:44Il va falloir arriver à la seule notion de : "est-ce qu'il y a main ou non ?"
Comme le retour en arrière serait considéré comme un aveu d'échec, leur œuvre d'objectivation étant sans issue, ce serait le bout du cheminement. Presque moins idiot, mais dans ce cas on change de sport, ce ne serait plus le même. On pourrait même revenir à des remises en touche aux pieds, stop aux mains baladeuses
