Michel-Ange a écrit : ↑01 oct. 2020, 21:48
Grizzli a écrit : ↑01 oct. 2020, 21:27
Michel-Ange a écrit : ↑01 oct. 2020, 21:01
Grizzli a écrit : ↑01 oct. 2020, 20:54
merlin a écrit : ↑01 oct. 2020, 20:37
mononoké a écrit : ↑01 oct. 2020, 19:29
merlin a écrit : ↑01 oct. 2020, 19:17
Je vois que Geoffroy de Lagasnerie a fait de nombreux émules sur poteaux carrés ...
à part faire les victimes H24 alors que votre courant politique a les faveurs des plus gros médias capitalistes au quotidien (coucou Zemmour !), vous comptez réellement venir batailler dans le monde réel un jour, défendre les gens du peuple, ou vous faites comme d'hab', attendre des élections et les thunes qui peuvent aller avec... tous vos leaders viennent eux aussi de la boubourgeoisie et n'ont à priori pas de problèmes avec le fait de se payer grassement avec les sous de la "gueuse", oups !, de la république.
Macron vous dira toujours merci (mais discrètement, hein, on sait comment ça se passe entre gens de la même classe
)
sacré mononoké ,
toujours dans la lutte des classes , les années 1970 , l'union de la gauche contre les méchants capitalistes ...
Réveille toi mon gars , on est en 2021 , les choses ont un peu (beaucoup en fait) évolué en 40 ans , la France a changé et les priorités , pour moi en tout cas , ont aussi changé.
Et puis tu sais , je ne te connais pas , tu ne me connais pas , mais je suis pourtant certain que l'on vient du même milieu populaire , alors quand tu me parles de bourgeoisie , des riches , ça me fait bien rigoler.
Mais continue ; si ça peut te faire plaisir ...
C'est tout à fait le symptôme de l'époque médiatique et des enfumages d'être arrivé à faire croire qu'elle n'existe plus
évidemment qu'elle existe encore et toujours
tu crois que les gilets jaunes c'est quoi ?
le seul souci c'est qu'effectivement, à la différence des années 70, la lutte elle n'est quasiment plus possible car le rapport de force a tellement, mais tellement, basculé d'un seul côté qu'aujourd'hui il n'y a finalement plus que des luttes intellectuelles (à part les GJ comme je le disais plus haut)
après on peut trouver ça bien ou ne pas trouver ça gênant
on peut être aussi du côté de la balance où il n'y a pas besoin de lutter
ce n'est pas une tare
mais dire que la lutte des classes n'existe plus c'est faux en même temps que violent
«
Ceux qui ont pris tout le plat dans leur assiette, laissant les assiettes des autres vides, et qui ayant tout disent avec une bonne figure « Nous qui avons tout, nous sommes pour la paix ! », je sais ce que je dois leur crier à ceux-là : les premiers violents, les provocateurs, c’est vous !
Quand le soir, dans vos belles maisons, vous allez embrasser vos petits enfants, avec votre bonne conscience, vous avez probablement plus de sang sur vos mains d’inconscients, au regard de Dieu, que n’en aura jamais le désespéré qui a pris les armes pour essayer de sortir de son désespoir. Mais nous ne trompons pas, il n’y a pas de violence qu’avec des armes, il y a des situations de violences.»
Henri Grouès
Mais qui
ici n'a rien ?
Les révolutionnaires en France de nos jours, c'est plutôt des gens aigris parce que leur voisin a une plus belle maison ou parce qu'il n'arrive pas à vivre de leur passion pour le théâtre ou la faïence.
ici ? Sur le fofo ?
ben déjà on a tous un portable ou un ordi c'est sûr
mais tu as quand-même déjà entendu parler de ce qu'on appelle les travailleurs pauvres non ?
de ceux parmi eux qui dorment dans leur voiture, qui empruntent pour rembourser leurs emprunts, qui font la queue devant les restos du coeur (il y en a un près de chez moi) ?
tu sais que ça existe non ?
ils "ont", ils "ont" oui
mais ils "ont"quoi ?
...
je vais pas étaler ma vie privée ici mais j'ai vécu quatre ans sous le seuil de pauvreté seul avec deux enfants
j'avais un toit pour mes enfants, une voiture pour aller bosser et 0€ sur mon compte à la fin du mois quand on avait payer le loyer, l'essence et la bouffe (je mettais un point d'honneur à n'être jamais à découvert et à pouvoir emmener mes enfants soit au ciné soit dans un petit resto une fois par mois)
mais je t'explique pas ce que ça demande comme effort, comme privation et comme charge mentale QUOTIDIENNE de faire attention à tout et d'essayer de rester positif (pour ses enfants déjà) et de continuer à croire que ça va pas durer (parce que rien ne dure, hein)
quand j'ai payé ma caution pour mon appart ça a été au prix de manger des pâtes tous les jours pendant un mois (j'avais prévenu mes enfants que ça allait être régime sec
)
la violence c'est que dans des situations comme la mienne (banale en fait) le prix du litre d'essence, le prix du pain c'était le même pour moi que pour quelqu'un de bien payé, même très bien payé, tu comprends ?
et pour finir le tableau des Misérables, j'ai mis un an à trouver du boulot parce que trouver du boulot c'est un vrai boulot, ça coûte du temps, de l'essence et de l'argent mais ça l'homme politique issue de la classe bourgeoise voire plus, jamais il le dit, jamais il le combat.
en même temps, qui n'a jamais cherché du taf par Pôle-Emploi ne sait pas la réalité que c'est (j'en connais autour de moi, des gens bien, bien éduqués, une peu embourgeoisés, il faut les entendre parler de ce que c'est de chercher un emploi : c'est pas condamnable c'est juste à 1000 lieues de la réalité)
voilà donc ; les pauvres, ça existe ! et le pire aujourd'hui c'est qu'ils ont à perdre le peu qu'ils ont, le peu qu'ils on réussi à gagner (sans compter leur dignité) et c'est peut-être pour ça qu'ils font pas la révolution.
donc ton clicheton sur les révolutionnaires, comment dire ... c'est sympa mais c'est une posture intellectuelle
rien à voir avec la réalité en fait
cf. le mouvement (bourgeois donc
) des gilet jaunes ...
Il y a beaucoup de gens qui ont des phases de galère dans leur vie mais, précisément, nous vivons dans un pays, dans un système socio-économique qui aident les gens dans cette situation, et qui, joint à leurs efforts personnels, qui sont bien sûr primordiaux, leur permet bien souvent d'atteindre finalement une situation relativement confortable. Tu en es un exemple et il y en a bien d'autres.
PS : les gilets jaunes, c'est pas du tout un mouvement de "pauvres" à la base, et encore moins d'extrême-gauche ; on en a parlé bien des fois ici. Je veux bien qu'aujourd'hui c'est un peu un fourre-tout de marginaux et d'amateurs de violence urbaine mais ce n'est pas cet avatar là qui pèsera dans le temps.
La couverture sociale française qui est un modèle unique (je crois) au monde est évidemment quelque chose de quasi miraculeux je te l'accorde
le fait est qu'elle n'empêche pas les gens de tomber très bas et certains de ne jamais (je pèse mes mots) revoir la lumière
j'ai beaucoup travailler en établissement scolaires défavorisés urbains ou ruraux
la primaire et le collège ont ce mérite de recevoir encore tous les mômes quels que soient leur milieu (après, au lycée la sélection sociale fait déjà son oeuvre)
je te promets qu'on voit des choses qu'on aurait du mal à croire si on ne les voyait pas de nos propres yeux ...
il y a des misères mais vraiment à peine imaginables avec le cortège de dérives, de comportements violents, d'addictions, d'irresponsabilité qui va avec
le putain de cercle vicieux à l'oeuvre et qui fait pas semblant
non, sérieux, Michel-Ange, la misère, la pauvreté c'est bien toujours d'actualité
et le pire c'est que les mômes qui naissent puis vivent là-dedans, même si tu fais tout pour les en sortir ou au moins les aider, ben ça suffit rarement
et le pire c'est que ces mômes, ils vont devenir des adultes qui seront à quelque chose prêt les mêmes paumés, les mêmes laissés pour compte que leur parents
peut-être avec un peu plus d'instruction et encore ...
c'est tellement aussi la misère intellectuelle dans ces bas-fonds-là ... (illettrisme, analphabétisme)
et ces mômes, on les voit quitter la primaire avec quelques espoirs malgré tout pour la suite de leur vie et quelques années plus tard, pas beaucoup, deux, trois ou quatre, on voit des filles enceintes, des garçons bourrés ou camés, d'autres même au volant d'une voiture (12 ans le record)!
j'ai connu une mère junkie qui touche plus une bille, qui n'assure pas un copek et qui venait nous faire la leçon sur comment s'occuper de son fils à l'école quand chez lui le môme se couche à pas d'heure tous les soirs et dort avec ses 2 chiens dans son lit et pue le clébard tous les matins en arrivant à l'école (parce qu'il arrive malgré tout à venir à l'école !) parce que jamais il se lave, ni il se change. Et le seul argument que nous avait opposé sa mère c'est de dire que les chiens ça pue pas
en colo, j'ai eu une année un môme à la peau très mate un peu comme certains manouches l'ont et qui ne voulait jamais se laver. Un jour j'ai pris la décision de le laver moi-même. Et ben, il n'avait pas la peau mate. Il était juste hyper crade. Une fois lavé il était pâle comme un cul
Voilà mon expérience de l'existence réelle de la pauvreté, de la misère (même sur tous les plans)
ces gens ne se battent plus, la plupart du temps ils boivent (pour oublier j'imagine) et déglinguent leur gamins, soit psychologiquement à force de ne pas s'occuper d'eux ou d'être des exemples déplorables pour eux, soit réellement à coup de beignes dans la gueule
parce que la misère ne fait pas de quartier, elle n'épargne rien
alors oui, cette classe ne lutte plus et ne demande même pas qu'on lutte pour eux certainement, mais elle existe
et ce dont je suis certain c'est qu'elle n'est le souci d'aucun/e homme/femme politique au-delà de la posture politique qu'ils/elles se donnent en les mentionnant parfois dans leurs discours électoraux ...