ondeverte a écrit :
C'est a peu pres ca, sinon le sympathique Melenchon d'il y a deux semaines et devenus pour les medias, un future dictateur en puissance dans la lignée de Chavez, Castro ect...
C'est qu'il n'était pas du tout prévu que les sondages l'annoncent à 20 %, score qu'il n'a jamais atteint en 2012 même dans ses sondages les plus élevés.
Mélenchon, pour les milieux politico-médiatiques, ça va bien quand il est à 10-12 % : il fait rigoler un peu en mettant de l'animation dans la campagne, il sort deux-trois blagues dans les débats (ce qui est toujours appréciable surtout quand Poutou n'est pas invité !), il a un franc-parler qui donne du grain à moudre dans les gazettes, mais on le traite avec condescendance, on se contente de dire que son programme est idéaliste et inapplicable (comme si tous les autres avaient des programmes réalistes et applicables) en balayant d'un revers de la main ses mesures-phares et on ne croit bien sûr pas une seule seconde que ce gars-là puisse un jour être en position de se qualifier pour le deuxième tour.
Par contre, avec des sondages qui montent à 20 %, alors là ça ne rigole plus parce qu'il ne faudrait quand même pas qu'un mec qui envisage un tel changement des habitudes politiques, qui fait des propositions novatrices et différentes en matière d'économie et d'écologie, qui veut "dégager" le personnel politique qui a plein d'affaires aux fesses et qui truste le pouvoir depuis 20 ans, se mette à intéresser trop d'électeurs. Problème : il n'a pas de casseroles, il a un discours cohérent, il a une équipe structurée, innovante et active qui fait la meilleure campagne des 11 postulants, il a un programme que l'on peut critiquer mais qui est clair, précis, réfléchi, qui a été publié dès décembre 2016 et que les gens lisent (n°1 des ventes sur Amazon).
Du coup on essaie en catastrophe de trouver comment le descendre en trouvant des trucs sur Chavez, sur le communisme, sur Cuba, sur la Russie, y compris des trucs faux, on essaie de minimiser l'impact de sa dynamique (pas une ligne dans
Le Monde sur les 70 000 personnes rassemblées à Toulouse il y a 48 heures....) et évidemment on ressort le procès en idéalisme.
Rappelons quand même que tous les candidats, et Mélenchon ni plus ni moins que les autres, ont leurs faiblesses dans leurs programmes, tous ont des mesures dont on sait à l'avance qu'elles ont peu de chance d'être appliquées, tous sont parfaitement incapables de chiffrer leur programme parce que c'est tout simplement impossible (même s'ils parlent tous de millions investis ou économisés par-ci par-là pour faire plus sérieux), tous ont des ambigüités concernant leur politique internationale (et celui qui sera élu devra forcément fonctionner avec les autres dirigeants du monde même s'il ne les aime pas), tous ont des gens qui votent pour eux sans forcément lire et comprendre l'ensemble du programme.
[i]"Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait"[/i] (Mark Twain).