Vendredi matin, donc, après deux minutes d’interrogation, un rapide check-up de ma condition physique ne me laisse plus de doute ; c’est donc à cause du match de ce soir que j’ai cette boule dans le bide…
Surtout ne rien laisser paraître, faire comme si tout était normal, prendre sa douche, chanter "qui c’est les plus forts", vérifier que l’écharpe est dans le sac, se laver les dents, vérifier que l’abonnement est dans le sac, prendre son ptit dej’, revérifier l’écharpe, mettre ses pompes, revérifier l’abonnement… que voulez-vous, être supporter des verts, c’est être prévoyant.
- Salut, à ce soir !
- Et c’est repartit pour un tour…
- Chérie, je ne vois pas de quoi tu parles…
- C’est ça…
- Non, vraiment je t’assure
- Ah ouais, c’est le boulot alors qui te fait sourire comme un couillon depuis que t’es réveillé.
- (Damned)
Et oui, être supporter des verts c’est avant tout avoir du mal à le cacher… Le boulot, donc. Mon Dieu, les jours de match devraient être déclarés férié. Ca rendrait service à tout le monde. A moi principalement, comme ça, je pourrai aller à Sainté dès 8h du matin, me poser devant Geoffroy Guichard et attendre. Ca serait vraiment la seule chose sensée à faire ce jour là. Mais pensez-vous ! Au lieu de ça, j’ai plein de choses à faire… et je ne les fais pas, j’ai une réunion à 11h et je reçois le compte-rendu à 15. Oups ! J’ai mon départ en vacances à préparer et je n’arrête pas de me dire qu’ils se débrouilleront bien tout seuls ! Merde, est-ce que je demande quelque chose à quelqu’un, moi, aujourd’hui ? Rien du tout, même pas décroché le téléphone (enfin j’ai appelé Virgo, David1980 et Curko, mais ça compte pas). Bon et puis c’est pas tout ça mais faut que je me prépare, moi.
Oui, être supporter des verts, c’est avoir rendez-vous à 19h et commencer à se préparer à 14h30.
Le problème, quand on commence à se préparer à 14h30 c’est qu’à 17h, on n’en peut plus. Tain, plus que deux heures pour faire les 25 km qui me séparent de mon lieu de rendez-vous habituel, le très glamour Rond Point de Chasse sur Rhône. Vite, fuyons !
Et sur le chemin, dites-moi pas que c’est pas vrai, je croise un poteaux-carriste ! Et pas n’importe lequel, une légende, que dis-je, un mythe mesdames messieurs !
Et bien figurez-vous qu’être supporter des verts c’est aussi croiser un autre supporter qui ne va pas au match amical et le prendre pour un fou.
Bien sûr, il y a beaucoup de trucs qu’on doit partager, vous et moi. Une certaine façon de prendre son écharpe, de la sentir un peu avant de la mettre dans son sac ou autour de son cou (c’est grave ça, non?

Vous savez ?
Il s’arrête !
5 ans ! Et il s’arrête ! Comme je suis sûr beaucoup d’entre vous (et moi bien sûr) le fait. On s’arrête, quelques secondes, pas plus, on respire, on se remplit, on s’imprègne de ce stade, de ces tribunes. On s’arrête et plus rien d’autre n’existe au monde. On s’arrête et on donnerait notre place à personne. On s’arrête et on est heureux.
Parce qu’être supporter des verts, c’est bien sûr être heureux.