S'il admire l'entraîneur hongrois des années 1950 Gusztàv Sebes (d'où son pseudo), notre Gustàv à nous est surtout un passionné des Verts. Partez à la découverte d'un nouvel assenaute, qui ouvre pour nous sa boîte à souvenirs....

[La photo provient du tournage d'un western amateur dans lequel je jouais le rôle d'un juge dépravé].

Pseudo : Gusztáv


Localisation : depuis peu à Genève.



Premier match à Geoffroy-Guichard : Si je me souviens bien, ce devait être en Août 84, pour un match amical de préparation. Je faisais un stage de foot dans la région et on avait été voir ce match, qui devait être une des première apparition de Roger Milla en Vert. Une première pour moi aussi qui n’a pas été renversante quant à l’ambiance, le stade était quasi vide. Les Verts ont gagné 2-0 avec un but de Milla, mais je ne me souviens pas qui était l’adversaire.

Premier souvenir de supporter :
Ce qui m’a fait crocher sur les Verts, c’est un match quelques mois plus tard, mais pas à GG. C’était à Annecy, où le père d’un pote nous emmenait souvent. D’habitude, l’ambiance était tranquille mais là, pour la venue de l’ASSE, cela a été la marée verte, les ¾ du stade était en Vert ! J’avais jamais vu ni vécu une telle ambiance. Et comme gosse, cette ferveur m’avait impressionné mais j’avais aussi été touché par la sympathie et la chaleur des supporters Verts. L’ASSE avaient gagné, je crois 1-3. Mon cœur a chaviré sur ce match là.


Qui t'a fait découvrir ce club ?
Euh… je pense la téloche ou les discussion à l’école sur les matchs européens qui passaient à la téloche. Ce n’est pas mes parents en tout cas, ma mère s’en fout du sport, et mon père s’est toujours plus intéressé au rugby. Bon on regardait quand même les matchs retransmis à la télé à l’époque (ce qui était plutôt exceptionnel). Et les premières fois où j’ai vu sainté c’était les matchs européens je crois en 80, mais j’était petiot (8-9 ans), ça reste flou comme souvenir.
Comme gamin, l’arrivée de Platini a évidemment attiré mon attention sur sainté mais je n’avais pas vraiment d’équipe favorite à l’époque. J’écoutais le championnat à la radio.

Joueurs Verts préférés (toutes époques confondues) :
Bah, même si j’ai plus de souvenir d’eux en bleu qu’en Vert, Platini et le petit Rocheteau inévitablement. Gamin, j’étais fan de Castaneda, peut-être à cause de sa moustache si élégante. J’en ais toujours voulu à Hidalgo de ne pas le titulariser au profit de cette pince d’Ettori. Pour avoir vu après coup l’épopée de 76, des Piazza et Larqué étaient extraordinaires. Même si je suivais avec moins d’attention le club à ce moment là, Alex était vraiment un petit génie.
Dans les joueurs actuels, j’aime bien toute l’équipe, mais je pense que Janot va rester dans les mémoires, il est vraiment hallucinant par son explosivité.

Autres clubs ou joueurs favoris :
Môme j’avais bien croché sur Patrick Revelli, il a aussi joué en Vert, mais je l’ai connu sous les couleurs de Sochaux en coupe d’Europe. Sinon toute l’équipe de France 82 était exceptionnelle, je n’ai jamais retrouvé un projet de jeu aussi audacieux chez les bleus par la suite.
Bien qu’agnostique convaincu, el Pibe de Oro m’a foutrement fichu la chair de poule avec ces gestes d’extraterrestre. J’aimais aussi beaucoup le docteur Socrates chez les auriverde de 82. Et bon c’est ballot à dire, Zidane était un vrai magicien avec le ballon.
Sinon mon pseudo réfère à l’équipe en or hongroise de Gusztáv Sebes des années 50, avec la véritable révolution du « football communiste » qui a enterré par sa créativité et son collectif le kick’n’rush britton, à part bien entendu sur les îles jusqu’à l’arrivée de Wenger, et ceci bien avant sa copie rationalisée et « totale » comme une production d’hamburgers en série de Rinus Michels.
Bon j’ai vu que nous avons des penchants en commun avec le mastre Deadken, la Hongrie de Puskas, le Livorno du prince Igor et des BAL… et jouer du rock et les DK certainement.

Ton plus grand souvenir avec l'ASSE :
Difficile… Entre la découverte sur des pixel en noirs et blancs des Verts, le sentiment d’indignation qui animait le gamin naïf et manichéen que j’étais après la caisse noire, la découverte en live du peuple vert à Annecy, la tristesse de suivre de plus loin les hauts pas très haut et les bas du club… je sais pas trop quoi faire ressortir. C’est un peu un tout. J’espère que mon plus souvenir sera le prochain. [ouais, j’esquive un peu la question]

Ton match des Verts le plus marquant ?
Celui d’Annecy parce que c’est là ou j’ai ressenti directement l’ambiance fervente des supp’ Verts. Moi qui n’avait vécu que des matchs à l’ambiance amorphe ou à travers l’éloignement du tube cathodique, ça été une véritable révélation. Je ne pense pas que ce match soit resté dans quelconques annales à part ça.


Enfiles-tu un maillot de Saint-Etienne quand tu vas au stade ou quand tu regardes le match à la télé ? Si oui, quel maillot ?
Non, je vais passer pour un mauvais supporter mais je n’ai pas de maillot de sainté. En fait j’ai aucun maillot de foot, à part les quelques rares que j’ai échangé en fin de match dans les tournois de gnignolos auxquels j’ai participé. Comme je ne peux plus jouer suite à un problème physique, je vais peut-être devoir en acheter…

Connais-tu par coeur les paroles de la chanson mythique ?
Des bribes mais pas entièrement. En fait je n’ai jamais rien su par cœur, ça m’arrive parfois d’oublier mon code de carte bancaire.

Carte blanche (quelque chose qui te tient à coeur ? une anecdote ? un coup de gueule ?....).
Ah, le moment où - comme lors d’intervention dans un amphi, des repas de famille ou de déclaration à une fille qui fait faire boumboum à mon cœur - je m’apprête à déclamer quelque chose de grand qui finit en général par être plat et gentiment ridicule. Bon il s’agit de ne pas se rater…
Je suis triste que ce lieu privilégié de créativité, de collectivité et d’affrontement régis par le fair-play deviennent un produit financier dicté et dénaturé par des raisons extra-sportives. Le jeu s’en ressent, l’audace et le panache disparaissent du terrain. Ce sont les machines froides écrasant avant tout les autres financièrement et politiquement, qui gagnent… Et je me sens mal à l’aise en entendant la musique de Stars War ouvrir certains matchs, l’Empire est là. Lorsque Canal+ parle du spectacle de la L1, j’entends Debord : « tout ce qui était directement vécu s’est éloigné dans une représentation » [tiens, ça je le connais par cœur !]. Et il y a des jours où ça fait chier ! Bon, heureusement, malgré ce que dit Debord, tout ne s’est pas fait digérer, et il reste des joueurs magiques, des équipes qui n’ont d’autres choix que de créer du foot et des supp’ imperméables au CAC40.
Bon sur ce propos mélodramatique à souhait, à bientôt…