Tout le peuple Vert semble être d’accord, la saison qui vient de se finir aurait pu être plus réussie si on avait eu moins de joueurs blessés. Mais quels joueurs ont passé le plus de temps à l’infirmerie et quel a été l’impact de ces blessures ?


Dans un article précédent, nous avons conclu qu'il est difficile de décrire l'équipe type de l'ASSE pour la saison 2015-16 à cause des blessures assez longues de certains joueurs clés. Et probablement les "petites blessures" (par exemple une petite gêne musculaire qui impose une absence d'une semaine) ont eu leur rôle à jouer aussi. Pour avoir une idée claire et objective de l'impact de ces blessures, on a utilisé des informations collectées tout au long de la saison (celles accessibles au grand public, en tout cas), ainsi que le sujet "Infirmerie" sur les forums.
 
Voici donc l'impact des blessures, joueur par joueur:

Ruffier
Rien à signaler, aucun match raté sur blessure.


KTC
Un joueur solide, surtout d'un point de vue musculaire. Il a été capable à plusieurs reprises d'enchaîner 8 matchs complets consécutifs (tous les 3 jours). Malheureusement, il a raté 4 mois (22 matchs) suite à une fracture. Il s'est rattrapé en jouant 23 des 25 matchs de la phase retour, en ratant un seul (déplacement à Troyes en CdF) suite à une petite blessure musculaire.

Clerc
Peu utilisé, mais disponible, avant la fracture de KTC, il a du combler l'absence de celui-ci. Il a donc joué 14 des 17 matchs possibles de septembre à début décembre, en étant au repos (pas blessé) pour les autres. Par contre, après cette longue série, son corps a cédé, il s'est blessé et il n'est plus revenu dans le groupe depuis le match à Lille le 02/12.

Malcuit
Aucun match raté sur blessure à signaler.

RPG
Aucun match raté sur blessure à signaler.


Perrin
A part 3 matchs (1 semaine) ratés sur blessure suite à un tacle toulousain en août, il a fait une première partie de saison monstrueuse : 24 matchs complets et au repos (pas blessé) pour 3 matchs. Par contre, le contre-coup est arrivé après le nouvel an : il a raté les deux premiers mois de 2016 (14 matchs) - pour être complets, il a démarré deux d'entre eux avant de sortir sur blessure (à Raon, à Reims). Il est revenu à partir de mars, en jouant 8 matchs complets sur 11 possibles (pas blessé pour les autres).

Sall
Il a eu peu des pépins physiques, le déplacement à Toulouse en août et à Paris en CdL en décembre, mais surtout le mois de novembre (5 matchs manqués suite à une blessure musculaire) et les deux derniers matchs de la saison. Blessures musculaires plutôt normales, vu qu'il a joué 34 matchs complets et 3 autres partiels sur la saison.

Pogba
Après un début de saison plein (10 matchs complets sur 13 possibles, aucune blessure), le reste de la phase des matchs aller a été contrarié par des petites blessures : 3 semaines (3 matchs) ratées en octobre, 1 semaine (3 matchs) en novembre, 1 semaine (3 matchs) en décembre. Une phase des matchs retour normale, avec 16 matchs complets (en plus des partiels) sur 25 possibles, seulement un match raté sur blessure (à Gazelec).


BAE
Après une saison blanche, il n'est pas surprenant que le début de sa saison a été contrarié par des petites blessures qui lui ont fait manquer le déplacement à Lorient, celui à Montpellier et surtout 2 semaines (4 matchs) fin septembre. Il a enchaîné avec une période pleine (10 matchs complets consécutifs entre mi-octobre et décembre) pour payer le prix ensuite : 2 mois (13 matchs) ratés entre mi-décembre et mi-février. De retour, il n'a plus eu des soucis, finissant même la saison sur 8 matchs complets consécutifs.

Polomat
Rien à signaler jusqu'à fin janvier, quand une blessure au genou l'a éloigné des terrains pour 4 semaines (7 matchs). Il n'a pas rejoué avec la première équipe par la suite, mais pas à cause des blessures.

Brison
Rien à signaler jusqu'au début mars, quand une blessure à la cheville avec la réserve a mis terme à sa saison.

Tabanou
Arrivé après mi-janvier, il a manqué 3 matchs sur des petites blessures (Troyes en CdF en février, Gazelec et Troyes en avril).


Clément
Une saison presque sans soucis physiques, à l'exception de 3 semaines (3 matchs) en octobre et le déplacement à Marseille en février. Pas mal pour un joueur qui a participé à 39 matchs cette saison (dont 36 en tant que titulaire).

Lemoine
Blessé avant la saison, ce qui a gêné sa préparation physique, il a fait une saison pleine, manquant sur blessure seulement 2 matchs fin novembre. Il a donc participé à 43 matchs cette saison (dont 38 titulaire).

Pajot
Une saison presque sans soucis physiques, à l'exception d'une semaine (2 matchs) fin août et le dernier match de la saison. Pas mal pour un joueur qui a participé à 36 matchs cette saison (dont 25 en tant que titulaire).
 
Diomandé
Avant de partir en prêt à Caen à la fin de janvier, il a connu une saison contrariée par des petites blessures : 2 semaines (3 matchs) en septembre, 1 semaine (2 matchs) fin novembre et 1 mois (4 matchs) à partir de mi-décembre.
 
Selnaes
Aucun match raté sur blessure à signaler, mais il n'a pas beaucoup joué non plus, seulement 5 matchs (4 titularisations) sur 17 possibles. 

Cohade
Sa longue blessure aux croisés lui a fait rater les premiers 17 matchs de la saison, qui a commencé effectivement pour lui fin octobre. Depuis, il a raté seulement deux matchs sur blessure, en mars.
 
Eysseric
Un seul match manqué sur blessure, le déplacement à Rosenborg, ce qui est remarquable pour une saison à 39 matchs joués (28 en tant que titulaire).

Corgnet
Des petites blessures de temps en temps qui lui ont cassé le rythme dès qu'il arrivait à enchaîner : 2 semaines (2 matchs) début septembre une fois qu'il avait enfin joué quatre matchs après trois autres sur le banc. 1 semaine (3 matchs) fin novembre, une fois qu'il avait fait trois apparitions dans le groupe après deux semaines à l'écart. 2 semaines (4 matchs) en février, après avoir participé aux 12 des derniers 13 matchs.


Hamouma
Il a fait une première partie de saison monstrueuse, sans aucune blessure : 26 matchs joués sur 32 possibles jusqu'à mi-janvier (22 titularisations), au repos (pas blessé) pour 2 matchs et suspendu 3 autres. Malheureusement, sa blessure au mollet a cassé cette dynamique et sur les quatre mois restants il a fait seulement 7 apparitions (aucune titularisation).

KMP
Il a fait une première partie de saison pleine, sans aucune blessure : 25 matchs joués sur 28 possibles jusqu'à mi-décembre (19 titularisations), au repos (pas blessé) pour les 3 autres matchs. Pour la suite de la saison, il a connu quelques petites blessures: 1 semaine (2 matchs) fin décembre, 1 autre (2 matchs) début février, 2 autres (2 matchs) en fin de saison. A noter qu'avant la dernière blessure, il avait enchaîné 13 matchs consécutifs (10 titularisations).

Bahebeck
Une saison parsemée par des petites blessures, jamais plus de 5 matchs consécutifs, mais pour un total de 23 matchs manqués sur 51 possibles: 2 en août, 2 en septembre, 2 début décembre, 5 de mi-décembre à mi-janvier, 3 en février, 4 en mars, 5 à partir de mi-avril. Difficile de trouver le rythme comme ça.

Tannane
Le début chez les Verts - 1 apparition sur les 5 premiers matchs possibles - et la fin de la saison - absent les 3 derniers matchs - ont été marqués par des entorses aux chevilles. Entre ces moments, du début février à fin-avril, il a joué 12 des 15 matchs possibles (10 titularisations), manquant deux pour des problèmes personnels et le déplacement à Gazelec sur blessure.

Bamba
Aucun match raté sur blessure à signaler avant son départ en prêt mi-janvier.


Beric
Un début de saison plein, 12 matchs sur 13 possibles joués (10 titularisations) avec un match de suspension, le tout entre début septembre et le vilain derby en novembre qui a marqué la fin de sa saison - l'apparition lors du dernier match étant symbolique.

Roux
Un seul match manqué sur blessure, la réception de Monaco, ce qui est remarquable pour une saison à 43 matchs joués (33 titularisations).

Maupay
Aucun match raté sur blessure à signaler.

Söderlund
Il a démarré fort dès son arrivé début janvier, jouant 14 des 18 matchs possibles (11 titularisations), en étant au repos (pas blessé) 2 matchs de coupe nationale et pas qualifié pour 2 matchs de coupe d'Europe. Sa très longue année s'est ensuite finie sur 5 matchs manqués sur blessure sur les 6 derniers matchs de la saison.


Les 9 autres
Moulin, Karamoko, Dekoké, Pinheiro, Saint-Louis, Suljic, Gradel, Mollo, Roussey ont tous joué au moins un match officiel avec les Verts cette saison. La seule longue blessure (chez l'ASSE) à déplorer a été celle de Karamoko: il a commencé la saison avec des problèmes au genou, il est revenu pour jouer le match de gala contre Lazio, il s'est reblessé. De retour à l'entraînement collectif en mars, il s'est blessé à l'épaule...

 

Conclusions


Après ce long passage en revue de l'effectif stéphanois, quelles conclusions peuvent être tirées? Il est clair qu'il y a des joueurs très robustes, très peu blessés malgré un grand nombre des matchs, comme Clément, Lemoine, Pajot, Eysseric ou Roux. A l'opposé, il y a des joueurs plus fragiles, qui ont vraiment eu du mal à se trouver un rythme à cause des soucis musculaires, comme Diomandé, Corgnet, mais surtout Bahebeck. D'autres joueurs, comme Sall et Pogba, ont connu une saison normale, ce n'est pas étonnant de manquer quelques matchs (16%, respectivement 18%) quand on en joue autant.

On a eu droit à des blessures qui tiennent plus de la malchance que de la fatigue issue des enchaînements des matchs, comme celles de KTC, Beric, Cohade, mais aussi Tannane ou Brison. Par contre, il y a aussi un certain motif qui se répète : Perrin et Hamouma ont énormément joué les 5 premiers mois et ils ont eu des blessures musculaires sérieuses ensuite. Pareil pour KMP, sauf qu'en étant plus robuste, il n'a pas eu de longue blessure par la suite, mais juste des petits soucis. BAE se retrouve dans une situation similaire, il a un peu moins joué dans la première partie, mais quand même beaucoup pour quelqu'un qui sortait d'une saison blanche - il a aussi payé le prix à partir de décembre. Le même effet est visible pour Söderlund, blessé à la fin, après une très longue saison.

Que les cadres le veuillent ou pas, il n'y a pas de doute - pour une saison aussi longue, la rotation est obligatoire. Parce qu'à la fin, on attend des éléments clés d'une équipe de jouer entre 35 et 40 matchs sur les 50-55 de ce type de saison. Et soit on choisit ces matchs en mettant en place une rotation intelligente, en fonction des enjeux et des adversaires, soit on la subit. Perrin a joué 34 matchs, BAE 28, Hamouma 33, donc ils n'étaient pas loin... sauf que ce sont leurs blessures qui ont décidé les matchs manqués, pas la rotation mise en place.