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Billong est un homme de paradoxes: né au Tchad le 11 juin 1970, il a été international camerounais. Formé à l’OL, il s'est imposé à l’ASSE. Doté d'un physique pour le moins imposant, il se prénomme Romarin...


Romarin Billong est né à Moundou, au Tchad, mais a vécu toute son enfance dans la cité des Gones. C’est d’ailleurs au centre de formation de l’Olympique Lyonnais que ce joueur, camerounais donc, est formé. Il est alors milieu offensif et joue en D3 avec la réserve de son club de vilains.


La carrière de Romarin Billong en un clin d'oeil

Le 7 avril 1990, Romarin Billong débute en D1 lors d’un Monaco-Lyon (1-0) qui, à l'époque, est loin d'avoir les faveurs de Canal+. Durant cette saison 1989-90, il foule par six fois les pelouses de l’hexagone, mais trouve le moyen de marquer un but. Raymond Domenech le ballade un peu partout sur le terrain avant de finalement le fixer à ce qui sera son poste de prédilection: défenseur central. Sa carrière chez nos voisins d’outre-A47 s’étalera donc de cette saison 1989-90 à la saison 1994-95. Au total, il portera 108 fois la tunique lyonnaise pour cinq buts marqués.


Romarin sous le maillot de l'OL en 1993-94

Solide et rugueux défenseur droitier de 1m80 pour 79kg, il rejoint alors les rangs d’un club quand même plus prestigieux que son club formateur à l’orée de la saison 1995-96: l'AS Saint-Étienne. Pour autant, si son nouveau club possède un glorieux passé, son présent est bien moins reluisant et toute la vaillance et le tempérament de guerrier de Billong n’empêcheront pas l’ASSE de connaître les affres d’une relégation en D2 en 1996. Les statistiques personnelles de notre héros du jour s’arrêtent alors à 14 matches pour un seul but.

Il reste trois ans en D2 au sein de la maison verte, pour devenir l’un des piliers du club (74 matches, 3 buts sur la période). Après deux années difficiles, où les Verts flirtent avec la relégation en National, Billong est de l’épopée nouzarienne, aux côtés des Subiat, Revelles, Ferhaoui, Mettomo et autres Leclerc pour une saison 1998-99 qui s'achève en apothéose.
Associé à Gilles Leclerc ou Lucien Mettomo, il forme une défense rugueuse et efficace qui n'encaissera que 42 buts en 42 matches (ca ne s'invente pas).


Billong face à l'En Avant Guingamp en 1998 (photo le Progrès) 

C'est une belle année 1998 pour lui puisqu'il participe aux éliminatoires de la Coupe du Monde 1998, à laquelle le Cameroun se qualifie. Mais malgré ses 9 sélections, il n'est pas retenu par Claude Le Roy pour disputer la phase finale en France et doit voir ses partenaires se faire éliminer au premier tour. Lui reste devant sa TV, à Saint-Étienne.


France 98 ? Presque...

L’année suivante, deuxième coup de bambou: son coach à l'ASSE, Robert Nouzaret, ne lui fait que très peu confiance en D1 (8 matches seulement). En cours de saison, il prend donc la direction de l’Angleterre, et plus précisément de West Ham, où il effectue un vrai passage fantôme (aucune apparition en équipe une).


Sous la neige de Grenoble en Coupe de France (janvier 2000)

C’est l'AS Nancy-Lorraine, alors en pleine reconstruction en D2, qui va le repêcher à Londres. De la saison 2000-01 à la suivante, sa toute dernière dans le milieu professionnel, il évolue 47 fois au sein de la défense lorraine, pour un passage très apprécié, avec trois buts à la clef. Il y est associé en défense centrale à Vincent Hognon, un autre futur défenseur emblématique de l'ASSE.


Romarin sous le maillot nancéen face à Laval (saison 2001-02)

Par la suite, Romarin Billong devient un homme pressé, archétype d’une reconversion réussie. En parallèle à son parcours sportif, il parvient à mener à bien une belle carrière universitaire (il obtient un DESS de contrôle de gestion et un mastère de gestion de patrimoine), travaillant notamment dans une banque privée parisienne de gestion de fortune et gérant durant 8 ans une clientèle haut de gamme, principalement composée des sportifs de haut niveau. Il gravit les échelons un à un jusqu'à devenir directeur associé. Un parcours atypique pour quelqu'un ne possédant pas un physique à travailler dans une banque: "Dans les soirées, je dis parfois que je suis le frère de Michael Jordan pour rigoler. Parfois, certains y croient"

En juillet 2011, l'ancien vert quitte la SGPB (filiale de la Société Générale) pour fonder avec deux associés sa propre structure, Financière Dioclès, dont il est associé majoritaire et gérant. Il explique alors: "On fait du family office, prendre complètement en charge nos clients, y compris dans leurs relations avec l’administration ou les avocats". Il est notamment en charge du conseil financier et de la gestion opérationnelle de la société. Il joue aussi régulièrement avec le Variété Club de France depuis mai 2010.


Romarin Billong businessman

Romarin Billong a toujours gardé un excellent souvenir de son passage dans le Forez mais pour autant, a toujours revendiqué son identité lyonnaise auprès de ses coéquipiers ou auprès des supporters, même s’il reconnaît à Saint-Étienne une atmosphère bien plus passionnée: "J'ai fait l'essentiel de ma carrière à Lyon et je peux vous dire qu'il n'y a pas photo entre les deux publics. Lorsque j'évoluais à Lyon, venir jouer les derbies à Geoffroy-Guichard était un vrai plaisir. Bien plus qu'à Gerland. Ce public est en or et joue bien sûr un rôle important". Séduit par l’ambiance du Chaudron, à tel point qu’il recommandait aux joueurs qu’il croisait de signer à l’ASSE pour vivre cela, il a ainsi convaincu Vincent Hognon de rejoindre la maison verte en 2002, avec le succès que l'on connait.

Étrangement, Romarin n'aura jamais disputé de derby sous le maillot vert, toujours blessé, remplaçant, ou mis à l’écart par son entraîneur du moment. Ses 4 seuls derbies, il les a disputés sous la tunique des Gones pour un bilan équilibré (une victoire, une défaite, deux nuls). Preuve qu'il aura toujours su ménager la chèvre et le chou...