Le Pat', il aurait pu bosser à radio Londres. Les valises à roulettes se refilent de mains en mains. Je répète, les valises à roulettes se refilent de mains en mains.


Non je déconne les valises à roulettes y en avait pas pendant la guerre. En revanche y avait des collabos, des qui écrivaient des trucs pas jolis-jolis dans les journaux. D’ailleurs si les valises ne roulaient pas à l’époque, les collabos, eux, ils roulaient. Même qu’on savait contre qui et pour qui.

Contre qui, pour le coup c’est clair. Mais pour qui roule Pat’, franchement on l’ignore encore. C’est sûr il est en service commandé, pas possible autrement, avec une telle charge, si brutale, si répétitive, pas de doute, il y a quelqu’un derrière tout ça. On pourrait interroger ceux qui lui offrent cette tribune. Allo Le Progrès, oukilé le rédac chef qui cautionne ça ? Après le Sphinx, y avait personne d’autre de libre les gars ? Ok notre éclat n’est plus ce qu’il était, mais rayon glorieux anciens qui ont des trucs sensés à dire, doit y avoir encore un peu de matos non ?

Parfois je m’interroge. D’ailleurs j’invite tout le monde à en faire autant, franchement s’interroger c’est salutaire, ça fait du bien, un peu comme un Mars, la Saint Yorre ou les huîtres des pubs de mon adolescence. Un peu aussi comme ce dégagement en tribunes du Pat’ un jour de match à Troyes. Au stade de l’Aube, les deux pieds dans ma butte, à serrer les fesses à chaque attaque troyenne, j’me souviens, j’en avais rigolé. J’me disais, quand même il pourrait essayer autre chose, je ne sais pas moi un contrôle, lever la tête, chercher un partenaire pour relancer proprement. Non ton truc Pat’ en football, c’était l’emporte pièces, c’était pas la fioriture. Quelques années auparavant on avait eu Laurent Blanc en défense…. Waouhh !! Vertige assuré. Déclassement bien senti. Je riais de tes patates en tribune, mais pour être sincère, j’appréciais ton goût du combat, cette façon de te donner à fond, et le Guillou ! Guillou ! j’étais pas le dernier à le scander.

Maintenant que cette absence de fioriture, ce goût pour l’emporte pièces, tu l’as transposé dans l’écriture, je t’avoue que je suis nettement moins fan.
Passe encore la maladresse de ton style, cette volonté en forme de cache misère de coller des jeux de mots pourris à chaque ligne. Ça, c’est aussi ridicule que certains coups de tatane en touche, mais bon, ce serait pardonnable.
Ce qui ne l’est plus en revanche, c’est que contrairement à la grande époque où tu finissais en slip au stade de France, là tu ne le défends plus le maillot vert. Tu craches ta bile dessus, tu le piétines, tu attises la haine, tu règles tes comptes, tu fous de l’huile sur le feu, bref tu joues contre ton camp.

Comme m’a dit une amie masseuse, on devrait toujours se méfier des Patrick en slip…. Tiens en parlant de Bruel … Fiori, Bosso, Sébastien, Balkany, Poivre d’Arvor, Sabatier. Il s’est passé quoi avec les Patrick ? Quand je pense que les Nuls ont préféré Régis….
Mais revenons à notre Pat’, l’ami des teutons, on a bien compris qu’il a décidé de se bundesliguer contre le Claude (eh oh, t’as pas le monopole des jeux de mots hein !). D’ailleurs, on pourrait même le comprendre, tant le jeu peine à décoller, tant son bilan est médiocre, tant l’inquiétude augmente sur l’issue de cette sombre saison. Mais n’as-tu donc rien d’autre à dire ?

N’es-tu donc pas payé pour nous faire part de tes analyses, sur le jeu, sur les joueurs, sur la tactique ? Ne pourrait-on pas sentir un peu de peine, un peu de peur, un peu de solidarité verte, là où ne sont qu’ironie foireuse et haine assumée ? Ca t’emmerderait tant que ça d’essayer de nous donner un peu d’espoir ? T’es au courant que colère et dignité ne sont pas forcément incompatibles ?

Herbin savait être sévère, il avait ses chouchous, mais il n’était jamais vulgaire, il aimait les Verts, ça transpirait de tous ses papiers, et pour cela aussi, Dieu que je le regrette. Aujourd’hui Roby a la mine des mauvais jours. Il vient de chuter sa garde de 2pts. Trifon, Michel (Henri) et Michel (Hidalgo) ont défendu parfaitement. Pour s’apaiser, sur un transistor dont les piles jouent aussi brillamment les prolongations que jadis ses verts contre Kiev, il écoute une symphonie, car lui le sait mieux que quiconque, à toute chose Malher est bon. Mais même dans son champ d’osselets, il n’est jamais tranquille. Quelqu’un vient le perturber dans son repos éternel pour lui lire ta dernière diatribe et depuis, il ne peut s’empêcher de se tourner et se retourner.

Soudain, la symphonie de Malher est interrompue. Robert entend un grésillement puis d’une voix d’outre-tombe cet étrange message : Ici l’Etrat, les Stéphanois parlent aux Stéphanois, les chiens sont lâchés, je répète les chiens sont lâchés.