Thierry Henry vient de recevoir une missive étonnante dans sa boîte aux lettres...
Mon Titi adoré !
Voilà bien longtemps que je ne t’ai écrit pour te témoigner de ma vénération sans borne et pour te décliner mon amour immodéré pour Arsenal, Coatcharsène, les Zémirs du pétrole, Melkyor et la douceur de Londres, qui n’est pas sans me rappeler la douceur angevine si bien décrite par Du Balais dans l’almanach de la Poste de janvier.
Heureux qui, comme Wiltord, a fait un beau voyage,
Ou comme celui-là qui joua à Lyon,
Et puis est retourné, plein d'usage et raison,
Jouer à Arsenal le reste de son âge !
Je t’assure que toutes mes passions sont encore bien réelles aujourd’hui. Mais, si je t’écris cette fois-ci, c’est pour te faire part de mes ennuis. Et si tu pouvais en toucher un mot à Coatcharsène, ça me ferait bien plaisir.
Ici, tout baigne. J’ai les pieds dans l’eau. Je bourgeonne presque avec le printemps qui s’annonce. Il faut dire que depuis ma dernière lettre beaucoup d’eau a coulé sous les cons, à commencer par moi.
Figure-toi que plein de changements ont eu lieu.
Nos deux Présidents siamois avaient déclaré, la main droite sur l’Equipe et la gauche là où je pense, tout en crachant sur la moquette, qu’il n’y aurait ni départ ni arrivée durant le mercato, car le club était très satisfait de ses recrues, qui pour la plupart se lustraient les fesses sur le banc de touche. Dans la foulée, ils déclaraient que le club devait à présent franchir un cap, que dis-je, une péninsule, en étayant l’avenir sur un socle très stable, lui-même construit sur des fondations solides et abyssales. Il est clair que la profondeur est une spécialité locale, que notre direction bicéphale entretient en creusant sa pensée en sous-sol, dans l’obscurité des galeries de mine, autre spécialité locale, que même avec une attention de tous les instants et une vision de lynx tu n’en perçois pas le moindre bon sens. Donc personne ne viendrait et personne ne partirait. Ce qui me faisait hurler de rire les nuits sur mon balcon, et qui m’a valu une volée de bois vert d’un voisin excédé, ce qui explique que je n’ai pas pu jouer les derniers matches de l’année à cause de la contusion occasionnée par le bois vert en question. Je riais, parce que les deux Ducons ne savaient pas que j’étais en contact avancé avec Papaolas et coatchoullier depuis quelques semaines, pour aller jouer dans le paradis gone, et me libérer de mes fers, et par la même de ce public stéphanois de dégénérés. Moi j’étais heureux car je sentais ma libération arriver, et je pouvais espérer que l’abolition de l’esclavage allait enfin pouvoir être appliquée.
Bref, après les déclarations des Ducon, les uns étaient ravis, les autres tiraient une gueule de Lyonnais en quart.
À commencer par ceux qui heureux de rester, partaient en vacances sans savoir qu’ils reviendraient pour repartir, sinon ils ne seraient pas revenus.
Pour finir par ceux qui voulaient partir et que Ducon Premier ne voulait pas laisser partir, et qui ne sont pas partis en vacances pour négocier leur départ. Si tu vois ce que je veux dire.
Et puis, mon Titi d’amour, tu ne le sais peut-être pas mais ici quand on part, c’est pas pour la porte d’à côté… J’allais très vite m’en apercevoir…. C’est carrément le voyage intercontinental, ou le départ pour l’extrême Est de la Franche-Comté glaciaire subcarpatique, où mon collègue esclave, Diawara, va se les geler, voire pour une Principauté bananière. Moi, j’étais quand même un peu inquiet car il faut bien reconnaître que lorsque Ducon Premier affirme quelque chose l’inverse se produit dans la seconde qui suit, sous les yeux en boules de loto dans le désordre de Ducon Second. Eh bien, je n’avais pas tort. Quand je suis revenu de vacances le tremblement de terre était tel que, même en fermant un œil pour bien viser, j’ai loupé la porte d’entrée de l’Etrat, et je me suis abladé tête première contre le mur. Comme Numéro 14 lorsqu’il venait s’entraîner les lendemains de beuveries en Russie… Sauf que lui il n’avait pas de circonstance exténuante, il rentrait dans le mur sans que la terre ne tremble, et en plus à quatre pattes et en marche arrière…
Ainsi, Titi, la grande asperge de Buenos-Aires nous a quitté. Enfin, pour dire la vérité, il s’est fait virer de son plein gré pour rejoindre un club mexicain, car il avait besoin de temps de jeu pour conserver sa place dans la sélection argentine. Mais en réalité, c’est la nourriture en France qui ne lui convenait pas. Il crevait de faim, et passait son temps à bouffer dans la gamelle du chien du coatchèque, qui récupérait son bien en lui bouffant les fesses. Une histoire de fou. En tout cas je ne sais pas ce qu’il y avait dans la gamelle préparée par un cuistot lyonnais, mais on voyait ensuite l’Argentin se lancer dans des courses frénétiques autour de tous les terrains, tout en s’arrêtant pour pisser sur chaque poteaux de corner. Comme Juninho ou Malouda qui, s’il n’y a pas un arbitre pour siffler la fin des matches, peuvent courir jusqu’au petit matin sans tirer la langue, mais sans pisser, j'en conviens. Je te dirais, ô Grand Titi, que tout cela me faisait envie. Je ne parle pas de la gamelle du chien, mais des quenelles survitaminées que mangent les Lyonnais. Comme ça, j’aurais pu courir, courir, tirer, tirer, et fracasser nombre de cons dans les tribunes de Geoffroy Guichard… Cette idée me trottait dans la tête. Et je me suis dit, cons pour cons, autant aller massacrer les cons d’en face, à Lyon je veux dire, au moins j'aurais été avec mes potes, et ça m’aurait bien évité de me payer les TER de nuit pour aller faire la bringue là-bas. Parce qu’il faut dire, qu’avec les quenelles survitaminées, tu n’es jamais fatigué. Pas d’hygiène de vie. Tu joues, tu bois, tu danses, et même que tu fais tout le reste qui n’est pas autorisé… Et le lendemain tu marques… Ou si tu ne marques pas, tu as l’arbitre qui marque pour toi… Le seul inconvénient c’est que les quenelles ne protègent pas contre les accident de bricolage. Et quand tu es bourré, elles ne t ‘évitent pas de te mettre un coup de marteau sur les doigts. C’est ce qui est arrivé à ce pauvre Coupet, beauseigne. Je te dis pas, mon Titi vénéré, ça a été la catastrophe… Il a été remplacé par Janfoutre, et comme de surcroît le cuistot était malade, pour avoir confondu la boîte de vitamines avec le sucre en poudre, les Lyonnais ne gagnent plus un seul match et étaient devenus diabétiques. C’est très dangereux ce produit. Il faut savoir parfaitement le maîtriser.
Ensuite l’autre Argentin est parti lui aussi. Il est rentré en Argentine. Pour bénéficier d’un billet d’avion acheté, par Da Fonseca, 1 euro sur Ebay. On ne déconne pas avec le fric chez les Verts. Rien n’est gaspillé. Et puis Ebay, c’est pratique, tu y trouves toutes sortes de choses. Par exemple Diatta a été recruté sur Ebay. C’était un piège de Papaolas… Et ça n’a pas loupé, les deux Ducon sont tombés dans le panneau. À Lyon, Diatta courait déjà au ralenti. Mais privé de quenelles, maintenant il marche au ralenti. Et même quand il est en super forme, il marque dans ses propres cages. C’est un agent double extrêment efficace. En tout début d’année, j’ai appris qu’il avait été grippé et qu’il avait craché dans la soupe pour contaminer toute l’équipe. Tu sais, mon Titi préféré, j’ai bien eu besoin de lui dans ces sombres journées qui ont précédé mon départ pour Monaco. Il m'a bien soutenu. Ah, oui, au fait, je ne t’ai pas dit que j’étais à Monaco. Attends, je vais t’expliquer.
Mon transfert a duré quinze jours. Jusqu’à la dernière minute, je ne savais pas si je partais et surtout où j’allais. Moi je voulais aller à Lyon. Mais j’ai compris tardivement que je me suis fait entuber par mes deux agents et par le staff lyonnais, qui voulaient, les uns faire du fric sur mon dos, et les autres créer un marasme à Saint-Etienne. Qu’est-ce que j’ai pu être idiot ! C'est pourtant pas moi, ça ! Donc, lorsque j’ai compris tous ces stratagèmes, il m’a bien fallu trouver un club de toute urgence. Parce que plus question pour moi de rejouer chez les Verts, à cause des oiseaux… C’est affreux les oiseaux Verts… Ils m’ont même fait tourner la boule. Déjà qu’elle tournait de travers. Donc, j’ai cherché tout seul. J’ai eu enfin le choix entre Lens et Monaco. Moi je voulais aller à Monaco, où il y a un Casino. La nostalgie du Forez… Et puis, tu comprends, Grand Titi, j’ai la carte de fidélité du Géant, et je ne voulais pas perdre mes points durement acquis. On voulait m’envoyer à Lens où il y avait un challenge sportif, mais pas de Casino. Moi j’ai choisi mes points. J’ai mis toutes mes affaires en vrac dans ma voiture et j’ai pris la direction du Sud. Je n’étais pas à Valence que Ducon Premier m’a téléphoné en me disant de faire demi-tour et d’aller au Nord. Moi je sais bien que tous les chemins mènent à Rome, mais quand même il y avait encore un truc louche. Ainsi pendant toute la journée, j’ai fait l’aller retour entre le péage de Vienne et celui de Valence Sud à écouter les uns et les autres. Je ne te dis même pas combien ça m’a coûté en péages cette histoire de dingues. Et puis, enfin, Deo Gratias, les Lensois ont eu des doutes sur ma santé mentale et ma moralité, et ils m’ont laissé partir à Monaco. Où je suis arrivé tard dans la soirée, et où j’ai été mis immédiatement en observation à l’hôpital Princesse Grâce, une alcoolique anonyme repentie.
J’ai tout de suite rencontré le psychiatre local. Mi-figue, mi-mafieu… Et là je lui ai dit :
Je me présente je m'appelle Freddy
Je voudrais bien réussir ma vie
Être aimé
Être beau gagner de l'argent… lala.. lalala...
Ben quoi, pourquoi vous rigolez, que je lui dis. C’est légitime de gagner de l’argent… Tout le monde veut gagner sa croûte pour asseoir son existence misérable dans ce monde cruel… Quoi ? Ah, ça vous fait marrer que je veuille être beau… Je sais c’est bizarre, parce que je le suis déjà un vrai Apollon avec mon profil d’olive grecque. Comment ça que je lui réponds, vous connaissez une bonne clinique de chirurgie esthétique ? Je ne veux pas qu'on me refasse la tronche… Ah si c’est vrai, il faut tout reconstruire. Parce que ça risque d’être bien utile pour quand je retournerai au pays des rongeurs… Dans ce stade pourri, avec sa pelouse gelée, les braillards qui l’habitent et ses pendules à l’heure de Pékin… Parce que s’ils me reconnaissent, c’est plus de chirurgie esthétique dont j’aurai besoin, mais plutôt d’un orchestre pour jouer la Marche funèbre de Chopin… Ce psychiatre me coupait tout le temps la parole, Et moi je continuais à me présenter. Bon, alors, où j’en étais… Qu’est-ce que je voulais encore… Aaah, oui…
Être aimé
Être beau gagner de l’argent...
Puis surtout être intelligent… la… lalaire
Bon OK… Là il y a du boulot… C’est d’ailleurs en partie pour ça que j'ai été hospitalisé à mon arrivé. Juste pour voir le coût des travaux pour nettoyer mon logiciel … Moi je n’étais pas contre… Si c’est pour ressortir moins con, ça m’allait. Tu comprends, mon Titi d’amour, si je suis con, c’est pas de ma faute… Avant j’étais pas tant con… Je l’ai toujours un peu été… Il faut bien le dire… Mais c’est depuis mon séjour en Bretagne que la connerie s’est montrée persistante pour s’aggraver singulièrement lors de mon passage dans le Forez… Je dis passage, parce que, moi, je suis un oiseau migrateur… Aaaah, non, pas un oiseauuuuu… Je suis un travailleur migrateur, qui se déplace au gré des saison, attiré par les récoltes pleines de promesses et les richesses que les autres ont produit à la sueur de leur front, pour que je participe au festin sans me casser le cul… Mais tu n’imagines même pas ce que ça a été que cette promiscuité avec ce public stéphanois, aux brutes avides de buts et de sueurs, qui passe son temps à chanter, à vociférer, et tout cela sous les yeux débordants d’amour des deux Ducon, qui trônent dans la tribune présidentielle, et du coachtchèque. Ca a été terrible. Et ça m’a rendu terriblement con.
Être beau gagner de l’argent...
Puis surtout être intelligent
Mais pour tout ça y faudrait que je bosse à plein temps… tsoin… tsoin...
Parce que là où j’étais, je bossais pas trop… Juste quelques heures par jour… Et deux heures le samedi soir… J’étais esclave à mi-temps… Heureusement qu’il me restait le tiers de mes journées, les nuits en fait, pour dormir — et les nuits en fête pour faire la bringue et rentrer à moitié bourré — et le quart de mes heures pour passer les trois quart de mon temps à Lyon… Tu sais, ô Grand Titi, Lyon, c’est là où ils passent la moitié de leur temps à se casser la gueule en quart... Non, pas en car, Titi, je te vois venir, je dis bien en quart… Quoique j’en connais au pays des esclaves que ça ferait bien rigoler s’ils se cassaient la gueule en car. Bon enfin, si tu additionnes tout ça, j’avais beaucoup de temps de libre pour m’amuser avec mes consoles vidéos et me cultiver en regardant les émissions de l’après-midi sur TF1.
Je suis buteur je marque pour mes copains
J’veux des tunes et que ça tourne bien
Tourne bien hein
J’veux shooter les ballons dans le vent
Être gai, chic et entraînant
Et surtout dégommer tous les goélands… lala…
Aïe, Ma première ânerie. Je parlais trop… Ils ont eu tout de suite des doutes sur ma sincérité, car il n’y a pas de goéland à Monaco. Comment voulais-tu que je le suce. On m’a dit que je m’étais trompé de destination… Les goélands, ils sont à Rennes. Nooooooooon, m’écriais-je, je ne veux pas retourner à Rennes… Pitiéééé… Et là, je me suis retrouvé avec une seringue planté dans le derrière et j’ai dormi jusqu’au lendemain matin, où l’on m’a donné un maillot rouge et blanc, très mal fait parce que le rouge penche à droite, et que c’est très gênant quand on veux courir tout droit. Et comme j’étais encore dans le cake lorsqu’on a pris la photo, ça fait que j’ai la gueule d’un repris de justesse. Remarque bien, mon Titi adoré, que j’ai été bel bien pris de justesse.
En tout cas, je suis vachement content. Ici on s’éclate... Tout seul... Parce que les tribunes son vides… La pression vient du silence. Un peu comme quand tu plonges très profondément dans la mer... Mais mes nouveaux copains sont super gentils. Ils font tout pour je marque des buts. J’en ai déjà mis deux. Le premier, parce qu’on m’a laissé tirer un pénalty. Fastoche. Le second, parce que j’ai tiré comme une mule et que le ballon est parti tout droit dans les cages… Un miracle… Merde, il va falloir encore que j’aille à Lourdes… J’ai pas que ça à foutre, moi. J’ai toutes mes obligations au Casino et dans les boîtes branchées pleines de gens débranchés. J’ai même failli marquer un troisième but, là encore sur pénalty, s’il n’y avait eu cette mouette à la con qui me survolait et qui m’a chié dans l’oeil au moment où je tirais.
Enfin voilà où j’en suis.
Mon Cher Titi adulé, en ce jour de la Saint Valentin, j’en profite pour de dire tout l’amour que j’ai pour toi, et si la réciproque est vraie, ce que j’ai appris en lisant l’Equipe, au premier rang de la presse people, ne pourrais-tu pas parler de moi à Coatcharsène. Tu comprends, j’ai tout organisé pour faire croire que je voulais aller à Lyon, mais en fait j’en avais rien à foutre de cette ville brumeuse et froide… Je voulais venir à Monaco, même si c’est pour ne rien glander pendant un ou deux ans, parce que je sais que Monaco c’est le tremplin pour Arsenal, le Vrai club de mon coeur… Je pense à Toi, à Petit, à Adebayor qui sont allés de Monaco à Arsenal… Et bientôt, moi… Tu comprends, mon Titi , Monaco c’est de la merde. Il n’y a même pas de cons dans les tribunes puisqu’il n’y a personne. Tout ça ne vaut pas un clair de lune à Londres, tout ça ne vaut pas une croisière sur la Tamise, tout ça ne vaut pas le doux soleil de Hyde Park, tout ça ne vaut pas de jouer à tes côtés pour bénéficier des tes passes décisives.
Si seulement Coatcharsène pouvait comprendre mon courroux… Je compte bien sur toi pour faire passer mon message…
En attendant, mon Cher Titi, je t’adresse mes pensées les plus chaleureuses, dans l’espoir de te rejoindre un jour.
Ton Gros Minet,
Frédéric.

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