Formé à l'ASSE et passé par Raon-l'Etape, l'attaquant boulonnais Stephen Vincent suivra avec attention le 32e de finale de Coupe de France qui opposera ses deux anciens clubs ce dimanche après-midi.
Peux-tu nous rappeler le contexte de ton passage à Raon-l'Etape ?
Je suis arrivé à Raon-l'Etape au mois d'août 2006 en même temps que Samy Houri. On n'entrait pas dans les plans d'Ivan Hasek, qui avait succédé à Elie Baup sur le banc stéphanois. L'ASSE nous a prêtés pour nous permettre d'avoir du temps de jeu. Deux autres anciens de la maison verte nous ont rejoints deux ou trois mois plus tard : Simon Carmignani et Anthony Bartholome. Ce qui m'a frappé d'emblée, c'est le gros contraste avec le monde professionnel que j'avais connu à Sainté. Le premier entraînement avec Raon-l'Etape, il y avait deux petits vestiaires, et des poussins se changeaient en même temps que nous… Mais cette saison passée là-bas a été une bonne expérience. Mine de rien, ce club évoluait à l'époque en National et m'a permis de rebondir car la saison suivante j'ai été prêté en Ligue 2. Humainement aussi, c'était enrichissant. Je sortais du centre de formation de l'ASSE, où j'étais un peu dans un cocon. Raon l'Etape, ça m'a un peu appris la vie.
C'est l'éclate à Raon-l'Etape ?
Heu, tu parles de la ville ? (rires) Raon-l'Etape, c'est tout petit, il y a 6 500 habitants. A Raon, y'a pas grand-chose à faire, mais Nancy n'est qu'à une grosse demi-heure. Le coach nous avait dit de ne pas habiter Nancy car il ne voulait pas qu'on se disperse. Du coup on habitait à Saint-Dié-des Vosges, une ville de 20 000 habitants située à cinq minutes de Raon l'Etape. J'ai le souvenir d'un club super familial, qui nous a très bien accueillis. A notre départ, le président nous a offert les larmes aux yeux un verre en cristal de Baccarat avec notre nom gravé dessus. Là-bas les gens sont super sympas. Le public n'est pas hyper jeune mais les supporters sont quand même assez présents, ils soutiennent leur équipe. Maintenant, je pense que les supporters stéphanois vont faire plus de bruit ! (rires)
Paul-Gasser, ça a dû te changer de Geoffroy-Guichard ?
Un peu ! (rires) C'est un petit stade champêtre qui a été refait. Quand j'y étais ils refaisaient une tribune. Evidemment ça n'a rien à voir avec le Chaudron mais ce n'est jamais évident de jouer sur le terrain de Raon-l'Etape. En National, les équipes visiteuses avaient beaucoup de mal à faire un résultat. Encore aujourd'hui, quand je dis que j'ai joué là-bas, des mecs me disent : "Oh putain, on en chiait quand on allait là-bas, c'était très dur !" Malgré les quatre divisions d'écart, ça va être compliqué pour Sainté. Je ne pense pas que les Verts vont se balader. Je constate que Raon l'Etape fait régulièrement parler de lui en Coupe de France. Mine de rien, il y a une mentalité typiquement vosgienne. Le maître mot, là-bas, c'est de ne rien lâcher ! C'est une région de bûcherons, le département est réputé pour ça.
Raon aura donc une équipe de bûcherons qui risque de faire du petit bois en découpant du Vert ? Sainté devra être armé avant de rejoindre la scierie ?
Oui, attention aux bûcherons à Raon ! (rires) Bon, j'espère quand même que les Verts seront épargnés par les blessures lors de cette deuxième partie de saison. Comme l'ont souligné Pilou83 et Olaf, la perte de Robert Beric a vraiment fait du mal à cette équipe. Même si Nolan Roux fait ce qu'il peut et se démène pas mal, l'arrivée d'Alexander Soderlund va faire du bien. Pour en revenir au match, je ne vais pas me hasarder à faire un pronostic pour dimanche car les deux clubs me tiennent à cœur. Que le meilleur gagne ! En Coupe de France, on aime bien voir le petit poucet créer l'exploit, mais bon… Je suis neutre, je suis la Suisse (rires) Dans le jeu, je trouve que c'est moyen cette année à Sainté. On attend plus. Mais en termes de résultats, le bilan à mi-saison est globalement satisfaisant. Les Verts sont dans le bon wagon en championnat et sont toujours en lice en Ligue Europa. Je suis content d'avoir vu Jessy Moulin dans les buts contre la Lazio et contre le PSG. C'est un garçon que j'apprécie, on a fait nos classes ensemble à Sainté car on est de la même génération.
Merci à Stephen pour sa disponibilité.