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Une année commence, un footballeur voit le jour...


Jean-Marc Schaer est né le 1er janvier 1953, comme Philippe Douste-Blazy et Alpha Blondy. C'est sans doute le seul point commun entre l'ancien Vert, l'ex-ministre et le rasta ivoirien... 

Schaer commence à taper dans un ballon à Dunières (Haute-Loire), le club de sa ville natale. A 18 ans, il quitte sa province pour rejoindre les Verts. Le coeur léger et le bagage mince, il est certain de conquérir Sainté.

Ses débuts sont fracassants et ses qualités de buteur indéniables: en équipe réserve, Schaer inscrit la bagatelle de 69 buts en 106 matches. Le 16 mars 1975, il est l'auteur d'un quadruplé face au Puy et se voit déjà en haut de l'affiche. Jean-Marc signe dans la foulée son premier contrat pro et fait ses grands débuts en D1 le 17 octobre 1975 lors d'un Sainté-Nantes (2-2).


Schaer à terre derrière Herbin. Le jeune attaquant avait
l'habitude de s'entraîner avec les pros

Hélas, ce qui est rare est cher mais ce qu'est Schaer n'est pas rare... Les Verts ne manquent pas d'attaquants talentueux à l'époque (les frères Revelli, Rocheteau, Sarramagna) et l'infortuné Jean-Marc cire le banc.
Schaer dispute néanmois une vingtaine de matches officiels lors de ses 2 années en Vert. Lors de la fantastique saison 1975-76, il participe même à la fameuse épopée en disputant deux matches de coupe d'Europe: il est notamment titulaire à Glasgow lors du match retour des huitièmes de finale (victoire des Verts 2-1 face aux Rangers). Il en gardera un souvenir indélébile: "Après le match, j'ai pris un ballon restant que j'ai dégonflé et embarqué avec moi. De retour à Sainté, je l'ai fait signer par tous les joueurs. Ivan Curkovic m'a passé un savon, me disant que je ne devais pas piquer des balles. Heureusement que je ne l'ai pas toujours écouté, car aujourd'hui, j'ai offert ce souvenir au Musée des Verts, où il trône en bonne place".
Schaer joue également les 15 dernières minutes du quart de finale aller Dynamo Kiev-ASSE (défaite des Verts 2-0). Mais Robert Herbin ne compte pas vraiment sur lui. En mai 1976, Schaer réalise un triplé. Contre le Bayern? Que nenni ! Contre Saint-Geoges-les-Ancizes, en troisième division !


Jean-Marc Schaer bataille à Ibrox Park
en C1 contre les Rangers (photo l'Équipe)

Peu importe, son sens du but peut être utile à l'Équipe de France Olympique, qui dispute deux mois plus tard les JO de Montréal: Schaer est l'avant-centre d'une équipe dans laquelle évoluent notamment le Nancéien Michel Platini et le Messin Patrick Battiston. Les Bleus sont éliminés en quarts de finale, concédant une lourde défaite face à la RDA. "Arrête ton Schaer!" aurait alors lancé d'un air goguenard le sélectionneur allemand à son homologue français.


Schaer (accroupi, à gauche de Platini) aux JO de Montréal en 1976

De retour à Sainté, Jean-Marc gamberge. Il inscrit un triplé face à Juvisy le 24 octobre 1976, mais il ne supporte plus les succès faciles, les trains de nuit et les filles à soldat: "Au retour des JO de 77, je me suis engueulé avec Robbie Herbin. Après un match à Clermont, en D3, il me convoque dans son bureau pour me dire qu’il va finalement privilégier Hervé Revelli, car il avait plus d’expérience que moi. J’étais déçu. Quand je sors, il y a un courant d’air, la porte m’échappe et elle claque. J’ai hésité à faire demi-tour pour m’expliquer mais je ne l’ai pas fait. Je n’ai plus jamais retrouvé le groupe, c’était fini pour moi à Saint-Étienne".

Du coup, Schaer signe à Auxerre à l'été 1977: "Guy Roux qui me suivait depuis trois ans est revenu à la charge. J'étais meilleur buteur du groupe Centre de D3. Auxerre a racheté mon contrat 20 millions de l'époque à Saint-Étienne et j'ai passé quatre ans à l'AJA. (...) Le groupe était sympa. Il y avait une super-camaraderie. Cela n'avait rien à voir avec le monde des pros de Saint-Étienne. C'était une autre mentalité, avec un entraîneur à fond pour ses joueurs, toujours à côté de toi"


Schaer renaît et fait enfin carrière à Auxerre

Avec l'AJA, il dispute la finale de la Coupe de France en 1979 contre Nantes mais à 1-1, il bouffe la feuille de match en se croyant hors-jeu et les Canaris gagnent 4-1 dans la prolongation. Toutefois, Schaer contribue activement à la montée des Auxerrois en D1, en inscrivant 40 buts en 3 saisons de D2, avant de scorer 7 fois dans l'élite.
Mais rapidement barré à Auxerre par Szarmach, Schaer joue une saison à Nice, avant de rejoindre Valenciennes. Puis il est atteint le premier d'un syndrome qui touchera plus tard d'autres trentenaires comme Christophe Sanchez, Dominique Aulanier, Dominique Bathenay ou Loïc Chavériat: nostalgique du Vert et Blanc, il finit sa carrière pro à Sète (D2) et sa carrière tout court à Moulins (DH) en 1988.


Capitaine Schaer mène son équipe de Moulins
en 16e de Coupe de France 1986 face à Rouen

Surnommé chez lui "Alain Prost" pour sa ressemblance avec le pilote du 42, Jean-Marc Schaer devient ensuite pendant près de 20 ans reporter photographe pour l'agence locale du quotidien auvergnat "La Montagne". Retraité en 2013, il coule aujourd'hui des jours paisibles... à Moulins (03) où il est finalement resté. 


Schaer le néo-retraité et son ancien rival Rocheteau en 2014