Chat-pitre 45
L'Ivre II
Il n'est désormais pas rare que des supporters rouges boursouflés d'une colère noire nous tancent vertement, Roland et moi.
Les banderoles fleurissent de plus en plus nombreuses à notre encontre.
[zoom sur une banderole en tribune sud lors du match ASSE-OGCN : "Gaccio est parti..., il nous reste deux Guignols"]
Nous ne le prenons pas mal, au contraire. Ce titre ne nous va pas si mal, au fond. Même s'il est vrai que ce n'est plus Guigne-OL qu'il faudrait nous appeler, mais Poisse-ASSE !
Pour les 200 ans de la marionnette d'outre-A47, Roland et moi, nous tenions à marquer le coup !
L'histoire de Guignol, c'est un peu la nôtre...
En effet, le créateur du pantin lyonnais, Laurent Mourguet, ancien canut au chômage avait décidé d'exercer le doux métier d'arracheur de dents. Et au début du 19ème siècle, un arrachage de dents, c'était au moins aussi douloureux qu'un match des Verts !
Alors pour couvrir les cris déchirants de ses patients, Mourguet divertissait la foule avec des marionnettes qu'il avait imaginées.
Guignol, le canut moralisateur et Gnafron, son compagnon, fan de beaujolais...
[flash back... jeudi dernier...
- Il a la goût de banane, Bernard, non ?
- Allez Roland ! Je te ramène, tu as la langue toute bleue !]
Effectivement, le parallèle ne vous a pas échappé ! Roland et moi, nous faisons diversion pendant que vous, nos patients très patients, vous souffrez. Mais c'est pour votre bien.
Et maintenant que toutes vos dents noires ont été arrachées, vous irez bien mieux... ou alors, il faudra tout arracher pour cause de gangrène...
Quoi qu'il en soit, il est temps pour Roland et moi de nous mettre en retrait...
- Allez viens Roland ! Arrête de regarder ce match qui va te faire encore du mal ! On prend du recul maintenant et on y va !
- Je peux pas, j'ai perdu mon cheval jeudi soir quand tu m'as ramené... Je reste mais vas y toi !
Et tu avances, et je recule, comment veux-tu... que l'on ne soit pas ridicules ?...
Étonnant, non ?