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On confond souvent Gérard Farison avec Patrick Parizon. Ce dernier a pourtant fait une grande partie de sa carrière à l’ombre du Chaudron.
Ce joueur avait la réputation d’être encore plus entêté qu’un Breton et lorsque ses coéquipiers avaient un avis contraire au sien, il insistait lourdement en terminant toujours par un "Alors, j’ai t’y Parizon ?"


C’est au Creusot, en Saône-et-Loire, que notre héros voit le jour un 3 juin 1950. Il débute son parcours près de sa ville natale entre 1958 et 1967, à l'US Blanzy-Montceau, le club de Montceau-les-Mines. Cet ailier de 1m70 pour 67 kg est vite repéré par un ambitieux club forézien lors d'un match de détection de cadets bourguignons à Geoffroy-Guichard. Le discours de Jean Snella semblant le convaincre mieux que celui des dirigeants du Stade de Reims et de l'Olympique Lyonnais, il arrive donc à Saint-Étienne en 1967, afin d'y parfaire sa formation. Il y restera jusqu’en 1973


Patrick Parizon en 1970

"J'ai débuté le foot très jeune à l’US Blanzy-Montceau sous la houlette de Camille Cottin et André Deschamps. Mes parents travaillaient beaucoup. Ils tenaient une boucherie-charcuterie à Montceau, rue de la République. Ils n’avaient pas vraiment le temps de s’occuper de nous alors mon frère et moi, nous étions en pensionnat à Chagny. On ne sortait qu’une fois tous les 15 jours. Lors de ma dernière année, j’étais Cadet mais surclassé en DH. Avec la sélection de Bourgogne, on a joué en lever de rideau d’un match Saint-Étienne-Lyon. C’est là que j’ai été repéré. Tout est allé très vite. J’ai signé mon premier contrat stagiaire avec les Verts pour 734 francs mensuels en 1967. Ensuite, je suis passé pro pour 4.000 francs. À l’époque, on était lié au club jusqu’à l’âge de 35 ans"

La plupart du temps, Patrick Parizon n'est qu’un remplaçant de luxe. En 5 saisons chez les Verts (il passe une année au RC Paris-Joinville le temps de son service militaire), Parizon, surnommé "Papa" dispute néanmoins la bagatelle de 109 matches, inscrivant 12 buts.


But de Parizon en Coupe de France contre Troyes en 1973

Parmi les plus importants, les trois buts qu'il marque en Coupe de France: d'abord face à Troyes dès l'entrée en lice de l'ASSE en 1973 puis surtout contre Metz pour sauver les meubles en quart de finale (1-1) de la Coupe de France 1970. Lors de la finale de cette même édition face à Nantes, il ouvre la marque pour ce qui sera la plus grosse dérouillée jamais infligée en finale (5-0). Il n'a même pas encore 20 ans...


C'est ce qu'on appelle un but de renard, les enfants

Les titres qu'il remporte lors de son passage à l’ASSE seront les seuls à figurer à son palmarès. Il devient ainsi champion de France en 1968 et 1970, en plus de cette fameuse Coupe de France 1970.
Il goûte également aux joies de la Coupe d’Europe avec les Verts en trois occasions. Il a tout d’abord, le redoutable honneur de rencontrer le premier club italien défié par Saint-Étienne en Coupe d’Europe lors d’un ASSE-Cagliari en 1970 (victoire 1-0). En 1971, les Verts se font éliminer au premier tour de l’UEFA (1-1 à Geoffroy Guichard, puis défaite 2-1 à l’extérieur) par le FC Cologne. Il est de la partie à l’aller comme au retour.


Parizon devient titulaire à part entière lors de la saison 1971-72

Même si son temps de jeu augmente petit à petit, Robert Herbin ne compte plus vraiment sur lui à l'aube de la saison 1973-74. Les frères Revelli et le jeune Rocheteau incarnent d'avantage l'avenir du club stéphanois à ses yeux, aussi Parizon file au Troyes AF à l'été 73. Le club de l'Aube vient d'être promu en D1 et l'a remarqué lors du 32e de finale de Coupe de France quelques mois plus tôt. Mais Papa n'a pas vraiment son mot à dire: il apprend son transfert par télégramme alors qu'il est en vacances !


Parizon à Troyes: un beau maillot c'est surtout un bon sponsor

Il y restera jusqu’en 1975, année qui sera, du reste, une grande année pour lui. Patrick Parizon y honore ses trois seules sélections en Equipe de France. Il entre à la 60e minute et marque d'emblée lors d’un France-Hongrie remporté 2-0. Il joue ensuite l’intégralité d’un France-Portugal perdu sur le même score. Sa dernière sélection aura lieu pendant les éliminatoires du Championnat d’Europe des Nations, en Islande, où il entre à la 75e minute d’un triste 0-0: "Pour ma première sélection, j’avais inscrit un but. Sur l’un de mes premiers ballons, j’ai débordé sur mon côté droit et quand je suis arrivé vers la ligne de sortie, dans la surface, j’ai frappé à ras-de-terre au premier poteau. Le gardien hongrois s’attendait à un centre et j’ai marqué le deuxième but de la France. Je garde d’excellents souvenirs de mes 3 sélections. La Hongrie, cela faisait 40 ans que la France ne l’avait pas battue. Le Portugal, c’était le dernier match à Colombes. Et puis l’Islande, c’était quand même un match qualificatif pour l’Euro, à Reykjavik. Mon unique regret, c’est qu’il n’y avait pas de compétition majeure. La Coupe du Monde, c’était en 1978, trois ans plus tard."


Papa ne parviendra pas à faire son trou chez les Bleus

En 1975, Papa commence un grand tour de France, changeant régulièrement de club au bout d'un bail de trois saisons. Il prend tout d'abord la direction du Lille OSC jusqu’en 1977 avant de mettre le cap à l’est de 1977 à 1980, au FC Sochaux-Montbéliard. Puis, il découvre l’ouest au travers du Stade Brestois entre 1980 et 1983. Il reviendra une saison dans la région Rhône-Alpes, à Thonon-Les-Bains en 1983 avant de terminer sa carrière de joueur à Niort l'année suivante.


La carrière sportive de Patrick Parizon en un clin d'oeil

Jamais lassé par la passion du ballon rond, Parizon embrasse alors la carrière d’entraîneur: "J'ai plein de bons souvenirs, et particulièrement de rencontres avec des entraîneurs supers comme Snella, Peyroche, Batteux, Flamion qui m'ont influencé dans ce métier que j'ai très tôt eu envie d'exercer".
On le retrouvera sur les bancs de Niort, Grenoble, Melun, Amiens, Rouen, Martigues... Il tente également sa chance auprès d’équipes nationales, comme en Côte d’Ivoire (d'où il démissionne en 2002) puis à l’île Maurice (où il est débarqué l'année suivante).


Avec la sélection nationale ivoirienne en 2000

Après un passage express au Paris FC en 2004 (licencié après un départ catastrophique d'une seule victoire en 10 matches), il forme à partir de la saison 2005-06, un trio de choc avec Patrice Garande, autre ancien stéphanois, et Franck Dumas, à la tête du secteur sportif du stade Malherbe de Caen: "Franck, c'est le boss ! Moi, c'est le terrain, je prépare les séances d'entraînement. Cette triplette ne pose pas de souci dans la mesure où chacun a un rôle bien défini. On fonctionne un peu à l'anglaise. Dans un milieu où il y a beaucoup de pression, ça permet de la partager"


Parizon sur le banc du SM Caen en 2008

Après une remontée en Ligue 1 et une relégation, son contrat n'est pas prolongé en juillet 2009 par les dirigeants normands. Patrick prend alors sa retraite, tout en travaillant à ses moments perdus à la détection de joueurs pour le club mexicain d'Almatira. Son bilan peut se résumer dans la sentence qu'il lance à son départ en retraite: "Ma femme a compté: on a déménagé trente fois !"
Ce sont néanmoins 46 matches que Patrick Parizon aura dirigé en D1: 38 avec Niort et 8 avec Martigues. Il aura réussi 5 promotions dont deux en L1 (avec Niort et Caen) mais désormais il évolue "dans le club le plus stable qui existe au monde, à savoir le FC Retraités !"

Pas mal Papa !