Entre le changement d'entraîneur, les tâtonnements tactiques et les nombreuses blessures, il est très difficile d'extraire une équipe-type pour toute la dernière saison...


La saison 2018-2019 a été assez stable d'un point de vue tactique, avec un staff technique en place depuis la saison d'avant, qui a façonné son groupe pendant le mercato et qui a dû faire des changements dans l'équipe-type seulement pour s'adapter à des blessures. Quant à la dernière saison, il y a eu naturellement un avant et après le changement d'entraîneur, Ghislain Printant et Claude Puel ont préféré des joueurs et des dispositifs tactiques différents. Mais même sous le contrôle de l'actuel manager général de l'ASSE, il y a deux périodes distinctes, avant et après la trêve de Noël. Si on regarde donc la saison coupée en trois parts, chacune d'entre elles a une équipe-type qui se détache, même si à certains postes la différence entre les titulaires et les remplaçants n'est pas très nette.
 

La période Printant

Pour ses quelques matchs à la tête des Verts, l'ancien adjoint de Jean-Louis Gasset a fait le choix de la continuité. 7 de ces 10 matchs ont démarré avec une défense à 4, dans le 4-2-3-1 classique de la saison précédente :
 
 
Saliba, Fofana, Gabriel Silva ont démarré la saison à l'infirmerie et Palencia s'est blessé lors de son premier match officiel, à Marseille. Il y a donc eu très peu de rotation en défense, Kolo jouant parfois dans l'axe, parfois à gauche. Au milieu, M'Vila a été accompagné initialement par Aholou, remplacé (suite à une longue absence sur blessure) par Cabaye. Youssouf et Camara se sont contentés des miettes. Les 4 offensifs titulaires ont été alignés à chaque fois qu'ils étaient disponibles, même s'ils n'étaient pas au top physiquement. Beric et Nordin ont fait seulement quelques apparitions, Honorat était blessé et Diony n'est entré en jeu qu'une seule fois...

Puel jusqu'à la trêve hivernale

Pour son premier match sur le banc stéphanois, le nouveau staff technique a surpris beaucoup de monde lors du Derby, avec des joueurs frais et une défense à 3. Tous les systèmes basés sur ce type de défense ne sont pas identiques, comme nous l'avons expliqué précédemmentMais la défense à 3/5 a été très utilisée par Puel jusqu'à Noël, lors des 12 matchs sur 16 possibles :
 
 
Saliba et Fofana sont revenus de blessure et ont poussé Moukoudi (et parfois Kolo) sur le banc, pendant que Debuchy a été souvent blessé. Les pistons devaient été naturellement les latéraux offensifs Trauco et Palencia, mais deux ailiers ont parfois pris leur place, Bouanga et Honorat. Youssouf s'est imposé au milieu à côté de M'Vila. En attaque, c'est très difficile de trouver 3 joueurs souvent titulaires. Boudebouz et Bouanga ont rarement raté des matchs, pendant que Hamouma, Khazri, Nordin, Diony ou Abi ont fait quelques apparitions, mais ils ont été trop souvent gênés par des blessures. 

Puel après la trêve hivernale

Après cette période de revue d'effectif et avec un système tactique qui commençait à ne plus donner des résultats, le staff stéphanois est revenu à une approche plus classique. La défense à 4 a été utilisée 13 fois sur les 15 matchs entre janvier et la fin inattendue du championnat. Souvent en 4-2-3-1, parfois en 4-4-2 et même en 4-1-4-1 lors des derniers matchs :
 
 
Saliba s'est imposé en défense, Debuchy a retrouvé sa place à droite, Kolo et Trauco se sont disputés celle à gauche et Fofana a peu à peu poussé Perrin sur le banc : 3 fois le capitaine historique a été remplaçant pendant que la charnière était constituée des deux très jeunes défenseurs formés au club. Profitant de la blessure de Youssouf, Camara a commencé à s'imposer au milieu, en rotation avec M'Vila ou Cabaye, et même dans un milieu à 3 axiaux. Devant, les ailes et l'avant-centre ont eu des titulaires assez clairs, pendant que le meneur de jeu / soutien de l'attaquant a varié en fonction des blessures ou méformes.
 
Il est intéressant de remarquer qu'une équipe-type était en train de se dessiner lors des derniers matchs avant l'arrêt brutal du championnat  :
 
 
 
Un 4-3-3 avec Ruffier sorti du groupe, Kolo confirmé en latéral gauche, une charnière Saliba-Fofana, un trio complémentaire au milieu, deux vrais ailiers "mangeurs de craie" et Diony en avant-centre.
 

Temps de jeu

 Voilà pour les trois périodes distinctes de la saison, avec leur systèmes tactiques et titulaires respectifs. Il y a eu une rotation très importante, résultat logique des semaines à 3 matchs (Coupe d'Europe et long parcours en Coupe de France) et surtout des nombreuses blessures. On a ainsi vu beaucoup de joueurs se partager le temps de jeu. Si on regarde les joueurs de champ utilisés lors des 41 matchs officiels de la saison, on remarque une grosse différence avec la saison précédenteLa saison 2018-19, les 18 joueurs de champ les plus utilisés ont cumulé 99% du temps de jeu - cette saison, ils en sont à seulement 86%. Il faut compter pas moins de 24 joueurs de champs différents pour arriver à couvrir 98,6% du temps de jeu total possible. C'est normal, quand on observe que les Verts ont eu 28 joueurs de champ titulaires au moins une fois cette saison...

En plus de ces 28 joueurs, il y a 5 autres qui ont fait des apparitions dans le groupe, sans jamais être titulaires ou entrer en jeu : Nadé, Tshibuabua, Moueffek, Gourna-Douath et... Kévin Monnet-Paquet (sur le banc lors du Derby victorieux). Le cas de KMP à part, c'est tout à fait normal pour des jeunes de compléter le groupe en cas d'absences importante. Mais il faut surtout souligner les neuf joueurs sans expérience de haut niveau qui ont eu du temps de jeu : Moukoudi, Fofana, Camara, Honorat ont été très utilisés, plus que Maçon, Benkhedim, Rivera, Abi et Edmilson, mais qui ont quand-même joué eux aussi. Et ceci sans compter cinq autres, avec un peu plus d'expérience au niveau de la Ligue 1, sans pourtant être des joueurs "confirmés" : Saliba, Palencia, Youssouf, Dioussé, Nordin.


Bref, 33 joueurs de champ utilisés sur les feuilles de match, mais 18 d'entre eux ne sont pas des joueurs confirmés, 13 étant même très jeunes. 28 titulaires différents, mais la moitié n'avait pas une vraie expérience de haut niveau, un tiers n'en avait aucune. Une vraie saison de transition, passée à évaluer le potentiel du groupe et poser les bases pour le futur.
 

Une situation compliquée

 
Les nombreux joueurs utilisés et les changements dans l'équipe-type sont les conséquences des blessures, mais aussi des choix de l'entraîneur. Si on regarde les décisions prises par Claude Puel après Noël, on remarque que certains joueurs sont peu à peu sortis de ses plans :
  • Palencia n'est plus apparu dans le groupe depuis la défaite à domicile contre Nantes début janvier et a même vu un autre latéral droit arrivé pendant le mercato d'hiver
  • Gabriel Silva est apparu seulement lors de deux matchs de Coupe, le reste du temps le passant sur le banc, en dehors du groupe, avec la réserve ou à l'infirmerie
  • Moukoudi est passé derrière les autres centraux dans la hiérarchie et a du chercher du temps de jeu en Angleterre, mais le départ de Saliba et la possible retraite de Perrin peuvent lui ouvrir de nouveau la porte
  • Dioussé a été utilisé comme un bon complément dans le groupe, il a pris une place de remplaçant, mais il a rarement eu la confiance d'un rôle de titulaire. Vers la fin, il a quand-même réussi à pousser Aholou hors du groupe, même quand ce dernier n'était pas blessé
  • Abi n'a pas convaincu en tant que titulaire en pointe et a cédé cette place à Diony, se contentant des entrées en jeu. Avec le récent recrutement de Krasso, la concurrence sera encore plus rude s'il n'y a pas de départ
 
Les cas de Ruffier et Kolodziejczak sont à part. Les deux ont été écartés du groupe, mais le deuxième est revenu et s'est même imposé en tant que titulaire à gauche. A voir pour le premier...