Comme sur le terrain pluvieux du parc des sports d'Avignon, Arles et Lyon sont dos à dos après deux mois de connerie footballistique bien remplis. 17pts chacun, ils ont largement fait le trou sur un duo Marseillo-Lensois seulement doté de 5pts. En Octobre, il y a des baffes qui se perdent, et il serait surprenant que Lyon accepte sans broncher de partager son trône avec un si modeste con-current.
1. Girondins de Bordeaux
Pas le genre de la maison P² de jouer les moralisatrices. N'empêche. Venant de Diarra, le geste était aussi inacceptable qu'inattendu. Sa bousculade de Monsieur Bien, l'arbitre du dernier Auxerre-Bordeaux (0-1) entre dans la catégorie connerie lourde. Lourde car le geste est insensé, lourde car son absence pénalise son club. Et enfin lourde de sens, car elle traduit la tension d'un club qui n'a pas su gérer son intersaison et les départs majeurs et accepte aujourd'hui mal de retomber dans l'anonymat.
2. RC Lens
En octobre Lens rime avec rance. Comme l'ambiance qui se dégage du groupe où on échange plus facilement les bourre-pifs que les passes en profondeur. Après l'épisode payeto-matuidien entrevu à Sochaux entre Demont et Kovacevic le 2 Octobre, le désormais ex-capitaine (coup de) sang et or, a remis ça à l'entraînement : suite à une altercation avec Jemaa, il s'est battu avec un mur. Ce dernier ayant gagné, ce bon Yo-âne, phalanges fracturées, est à l'arrêt pour cinq semaines. Avec son groupe explosif et l'ombre menaçante de Santini c'est un vrai crash-test que passe Wallemme cette saison.
3. Olympique Lyonnais
Sur le pont d'Avignon, on y danse tous en rond. Dans le stade d'Avignon, on y pète volontiers les plombs. Toujours plus haut dans la parano, toujours plus barge dans le dérapage, Aulas, à l'occasion du dernier Arles-Lyon (1-1) a fait feu de tous bois : une taloche sur un supporter adverse en tribune, un racadrage sévère pour un journaliste de la Pravda en conférence de presse. Ces démonstrations de force répétées depuis des semaines ressemblent de plus en plus à un aveu de faiblesse. Lyon va mal, et réussit l'exploit de se rendre aussi peu sympathique dans sa déchéance qu'il l'était au temps de sa gloire. Comme quoi contrairement à ce que claironnait il y quelques années son président, en France ce n'est pas les vainqueurs qu'on n'aime pas, c'est les cons.
4. Olympique de Marseille
A l'ancienne. Il fut un temps (que les moins de 20 ans etc etc….) où de la domination marseillaise sur le championnat émanaient des effluves nauséabondes, celles de l'omnipotence d'un président et de l'impunité totale de son club. Si notre agacement (doux euphémisme) et nos soupçons concernent désormais un autre olympique, la mansuétude (autre doux euphémisme) arbitrale n'a pas pour autant déserté la Canebière comme l'a joliment souligné Guy Roux à l'occasion du dernier Marseille-Nancy : " But accordé alors que l'avant-centre a tapé dans la figure du gardien couché, deux penaltys non sifflés pour l'adversaire... Ça me rappelle la belle époque ". L'occasion de souligner que Guy Roux, on l'apprécie beaucoup plus en consultant.
5. AS Monaco
Loïc, si tu nous lis, n'oublie pas de remercier Galette d'avoir insisté pour te garder. A l'heure actuelle, tu pourrais certes soigner ta cheville au bord de la grande bleue. Mais tu serais relégable pour la troisième saison consécutive, et tu constaterais que même famélique, le public monégasque sait s'agacer. La preuve, lors du dernier Monaco-Valenciennes (0-2) il a fait dégoupiller Alonso à sa sortie du terrain, et inspiré cette réaction amère du capitaine Ruffier : "Ce serait bien que le peu de public qui est là nous soutienne. Déjà que les spectateurs ne sont pas nombreux, en plus, dès que ça va mal, ils nous tuent." La connerie monégasque est originale, c'est celle d'un club qui parvient à piquer sa crise dans l'environnement le plus calme et ouaté du championnat.
A vous d'accomplir votre devoir potonaute !http://www.poteaux-carres.com/kitador.php