Né à Sainté et formé à l'ASSE, le piston ruthénois Nassim Ouammou se réjouit de jouer dans le Chaudron ce samedi à 15h00 en Coupe de France et le 12 novembre prochain en L2.


Nassim, que ressens-tu à l’idée de jouer deux fois en deux semaines dans le Chaudron ?

Je ressens un énorme plaisir, tu t’en doutes ! Je suis né à Sainté, j’ai porté plus de dix ans ce maillot vert donc ce sera forcément deux rendez-vous très particuliers pour moi. Quand j’ai su que Sainté était dans notre poule en Coupe de France, je souhaitais qu’on tombe contre eux à Geoffroy-Guichard. Bingo !

Vous ne deviez pas être très nombreux à souhaiter ça au Rodez Aveyron Football !

En effet, je crois que j’étais le seul à vouloir ce tirage et je l’ai eu ! (rires) Tout le monde espérait tomber sur une petite équipe pour espérer aller le plus loin possible. Mais aujourd’hui Sainté est en Ligue 2, on est dans le même championnat. Moi, tu sais, si j’avais pu faire dix matches à Geoffroy cette saison, je les aurais faits ! (rires) Bon, deux matches c’est déjà pas mal ! Je suis très content de venir deux fois en l’espace de quinze jours. Jouer devant la famille, devant les amis, ça sera un moment particulier !

Tu as déjà foulé la pelouse de Geoffroy ?

Oui, plusieurs fois en fait. Je me souviens notamment que j’avais fait le lever de rideau avant Sainté-Barcelone. C’était en 2005, j’avais 12 ans. Les Verts avaient gagné 2-1, buts de Julien Sablé et Bafé Gomis. C’est Ronaldinho qui avait réduit le score. Un grand souvenir ! J’ai dû faire une quinzaine de fois ramasseur de balles, j’ai aussi fait le porteur de drapeau juste avant le match. Mais fouler cette pelouse mythique en tant que joueur professionnel, ce sera bien sûr très différent. C’est un moment que j’attends depuis tellement longtemps… C’est le rêve de tout Stéphanois de jouer à Geoffroy !

Enfant et adolescent t’avais rêvé de le faire mais sous le maillot vert...

Bien sûr ! Je suis né à Sainté, j’ai grandi à la Métare. Aujourd’hui j’habite à l’Etrat, ça fait six ans maintenant que j’ai une maison là-bas. Sainté est à 3h15 / 3h30 de Rodez. Je rentre pendant les trêves internationales ou quand on a quelques jours off. Je suis vraiment attaché à la région stéphanoise. Après, honnêtement, ça fait un moment que je ne suis pas allé à Geoffroy-Guichard. La dernière fois, c’était début décembre 2021. Sainté avait perdu 5-0 contre Rennes, je crois que c’était le dernier match de Claude Puel.

Mais pour en revenir à ta question, c’est sûr que lorsque depuis tout petit tu joues au foot à Sainté, forcément tu rêves de jouer pour les Verts dans le Chaudron. J’ai commencé à taper dans le ballon tout jeune à la Métare, et j’ai rejoint l’ASSE en poussin 2e année, j’avais donc 7 ans. Le club avait déjà essayé de me faire venir un an plus tôt mais comme je me sentais bien avec les copains, je n’avais pas rejoint les Verts, j'avais préféré rester à La Métare. J’ai dit oui la deuxième fois, et au final j’aurai passé dix ans à l’ASSE. Dix belles années d’apprentissage, j’en garde un très bon souvenir même si je n’ai pas été conservé. Je pense que je n’étais pas forcément prêt pour le monde professionnel. Tu sais, il y en a qui grandissent plus tard que d’autres, il y en a qui prennent du physique plus tard que d’autres.

Quelles images reviennent spontanément à ton esprit lorsque tu te remémores tes vertes années ?

Beaucoup de tournois, dont certains que vous avez d’ailleurs relayés sur Poteaux Carrés.

Le premier d’entre eux en janvier 2006, ça ne nous rajeunit pas ! C’était lors des 20 ans du Tournoi U13 de Haute-Tarentaise, on te voit à côté de Kamel Chergui.

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Sympa ! Les tournois, ça laisse de très bons souvenirs. On avait une très belle génération, on était une belle bande de potes. Je me rappelle aussi certains matches, notamment ceux du Tournoi de Montaigu qu’on avait gagné avec la génération des 92, j’étais surclassé. Je retiens aussi les amitiés que j'ai nouées là-bas avec des coéquipiers. J’ai disputé pas mal de tournois avec Dav’ Douline notamment, que j’ai retrouvé ensuite à Rodez. On est resté proches, j’échange régulièrement avec lui et suis avec attention son parcours avec le Servette de Genève ! C'est un très bon joueur. Aujourd'hui il évolue en D1 suisse mais je pense qu'il aurait pu faire une meilleure carrière encore. J'ai également gardé contact avec des joueurs qui n'ont pas percé comme Jérémy Pélisse, Laurent Conti, Edouard Berthon.

Quand je pense à mes vertes années, je me souviens également des qualités de mes formateurs. J’ai eu Romain Revelli, Gilles Rodriguez, Philippe Durieu… Des très bonnes personnes. J’ai particulièrement aimé le coach Rodriguez. C’est l’année où j’étais avec lui que j’ai pris le plus de plaisir. C’est un peu grâce à lui que j’ai été surclassé l’année suivante. Je suis encore en contact aujourd’hui avec le doc Tarak Bouzaabia. On échange souvent. Parfois même quand je suis blessé, je l’appelle et il me donne des conseils. Tarak, c’est quelqu’un de très bien. Je suis aussi encore en contact avec Roland Romeyer.

As-tu côtoyé Abdel Bouhazama ?

Oui. Je ne l’ai pas cité car je l’ai eu moins longtemps que les autres formateurs, le club ne m’a pas conservé. J’ai quitté l’ASSE à 17 ans, je n’ai fait que quelques apparitions avec les U19.

Abdel a récemment fait l’objet d’un papier du quotidien Ouest-France qui a pas mal fait parler. T’en penses quoi ? Quelle image gardes-tu de lui ?

C’est un bon coach, je suis encore en contact avec lui. Moi je trouve que le coach Abdel est un très bon entraîneur, il ne faut pas oublier qu’il a fait deux finales de Coupe Gambardella de suite avec Sainté. Il a sorti des joueurs, il a eu pas mal de grands joueurs comme Kurt, Faouzi, Josuha… Après, oui, c’est quelqu’un qui a un gros caractère, mais je n’ai jamais eu le moindre problème avec lui.

Comment as-tu vécu ton départ de l’ASSE ?

C’est le lot de beaucoup de joueurs bien sûr, mais ça a été très dur de ne pas être conservé. C’était d’autant plus dur pour moi que l’année d’avant j’étais surclassé. On ne va pas se mentir, ça a été un moment très difficile. Mais voilà, une fois que t’as encaissé le coup, tu te dis qu’une autre histoire va commencer. C’est là que le plus dur commence. Mentalement il faut être prêt, il faut être fort. Cela faisait dix ans que je portais le maillot vert, que je défendais les couleurs de ma ville. A Sainté j’avais mon petit confort. Je m’entraînais le matin et l’après-midi mais je ne dormais pas au centre de formation, le soir j’étais chez moi, avec ma famille.

Jouer dans un tel club, c’est magnifique ! Comme tout jeune formé à l’ASSE, mon rêve était de signer pro chez les Verts. Après, on voit bien que le football a énormément changé. Aujourd’hui, on voit des gamins de 16 ou 17 ans qui jouent déjà en pro. Avant, c’était quand même plus rare, plus difficile. En ce qui me concerne, je n’étais pas forcément prêt. J’avais des qualités mais je n’étais pas prêt au haut niveau. Je regrette qu’on ne m’ait pas expliqué pourquoi je n’ai pas été conservé. Mais tu sais, je n’ai vraiment aucun esprit de revanche, aucune rancœur. Ce sont des choix, il faut l’accepter. J’ai dû quitter l’ASSE à 17 ans mais aujourd’hui je compte une centaine de matches en professionnel. Chacun sa route, chacun son chemin…

Je passe le message à mon voisin ! Force est de constater que dans ta génération 1993, les joueurs qui s’en tirent le mieux aujourd’hui sont ceux que l’ASSE n’a pas conservés : Ruben Aguilar, David Douline et toi. Kévin Mayi joue moins que toi et est actuellement bon dernier de D2 turque avec seulement 2 points pris en 10 matches avec Denizlispor. Quant à Pierre-Yves Polomat, il joue cette saison avec Versailles en National après une année de chômage… Tu es sans doute le joueur de L2 qui a signé le plus tardivement son premier contrat pro. Peux-tu nous rappeler quel a été ton parcours pour y parvenir ?

J'espère que t'as quelques minutes devant toi alors parce que j'ai pas mal bourlingué! (rires) Quand en 2010 Sainté ne m’a pas conservé, j’ai voulu tout de suite rebondir. Je n’étais pas forcément préparé à ce que l’ASSE ne me conserve pas. Quand on me l’a dit, c’était un peu tard, du coup je n’ai rien retrouvé pendant pratiquement un an. Je me suis entraîné avec Firminy et cette année-là j’ai passé des essais, notamment au Nîmes Olympique qui a décidé de me garder. Mais j’ai aussi fait un essai à l’AJA et c’est lors de cet essai à Auxerre que j’ai été repéré par le club portugais de Maritimo qui a décidé de me faire signer. J’ai décliné l’offre nîmoise et accepté la proposition du Portugal.

J’avais envie de découvrir un autre pays et un autre football. Au départ mes parents ne voulaient pas trop que je parte car c’était l’année du bac. Au final ils ont accepté, j’ai passé le bac par correspondance, j’ai fait mes études avec le CNED. J’ai découvert le Portugal, un beau pays, une nouvelle culture. Franchement, c’était magnifique ! Après, il y avait des problèmes de paiement, comme dans beaucoup de pays à l’étranger. Le club était en D1mais moi je jouais avec la réserve, qui évoluait en D3. Je jouais mais il y avait de gros retards de salaire, j’étais souvent payé avec deux ou trois mois de retard.

La situation devenait difficilement tenable donc j’ai décidé de rentrer en France. Je voulais rester dans le cursus pro mais c’est dur de retrouver un club professionnel. Grâce à Roland Romeyer, j’ai signé à Andrézieux-Bouthéon. La saison avait commencé, j’étais revenu du Portugal un peu tard. J’ai signé à Andrézieux en octobre 2014, j’avais 21 ans à l’époque. Tout part de là en fait ! J’ai enchaîné les matches pendant un an et demi. J’ai d’abord évolué sous les ordres de Jean-Philippe Forêt, qui est décédé il y a quelques mois, paix à son âme. Ensuite j’ai eu Stéphane Basson.

Tu vois, cette expérience a été un tournant et tu me donnes l’occasion de donner un conseil à tous les jeunes qui sortent du centre de formation. S’ils n’ont pas l’opportunité de trouver un club professionnel, il faut continuer à jouer. Un joueur qui ne joue pas, c’est un joueur mort. A Andrézieux, j’étais à dix kilomètres de la maison. A la base je ne voulais pas y aller, le club évoluait en National 3 à l’époque. Mais au final c’est ce club-là qui m’a redonné goût au football et qui qui m’a redonné l’espoir de retrouver le monde professionnel. Mon année et demi à Andrézieux s’est super bien passée, plein de clubs sont venus me voir et je suis parti à Consolat.

Ce club de Marseille était premier en National à ce moment-là. C’était un mauvais choix mais je n’ai pas de regret, chaque choix te ramène à un chemin. Mon chemin a été plus tortueux que celui des autres mais au final je suis arrivé à destination et j’évolue depuis plusieurs saisons au niveau professionnel. A Consolat j’ai découvert le National, un championnat très intéressant. Mais je n’ai pas trop joué. Consolat est un club un peu spécial, un club de quartier. J’ai fait six mois là-bas, je me suis rendu compte que ce n’était pas un club qui me ressemblait, on va dire ça comme ça…

Du coup j’ai été obligé de me relancer. A 23 ans, je pars à Mulhouse, en National 2, où j’ai évolué sous les ordres de Franck Priou puis de Noël Tosi. Collectivement ça a été une saison compliquée, le club a d’ailleurs fini la saison relégué en N3. Mais personnellement j’ai fait une saison pleine qui m’a permis de signer à Rodez, tout juste promu en National. C’était le début de ma collaboration avec Laurent Peyrelade.

C’est de loin le coach actuel de L2 qui est en poste depuis le plus longtemps car il est là depuis 2015.Quand tu penses que depuis lors Sainté a connu de son côté pas moins de 8 entraîneurs (Christophe Galtier, Oscar Garcia, Julien Sablé, Jean-Louis Gasset, Ghislain Printant, Claude Puel, Pascal Dupraz et maintenant Laurent Batlles)… Quelque part part ce n'est pas étonnant de voir que Rodez et Sainté jouent maintenant dans la même division. Pourquoi as-tu quitté Rodez au bout d’une saison pour y revenir un an plus tard ?

En fait je suis parti à Boulogne en 2018 car à l’époque c’était un club ambitieux qui visait la montée en L2. Boulogne avait un gros projet, faisait un recrutement de ouf. Boulogne c’était top 3, sachant qu’en plus ce club avait déjà évolué dans le monde pro et connu l’élite. Boulogne avait des infrastructures supérieures à celles de Rodez. Mais au final ce n'est pas Boulogne qui est monté en L2 mais Rodez ! A ce moment-là, je me dis, « le foot, c’est pas fait pour moi ! ». Heureusement Laurent Peyrelade m’a appelé. Rodez m’a proposé de revenir et j’ai enfin pu signer pro à l’âge de 26 ans.

Aujourd’hui je vis ma quatrième saison de L2 avec le RAF… C’est un club familial, qui a énormément de valeurs, qui se structure petit à petit. Cela fait trois ans qu’on se maintient, on espère s’installer dans la durée dans ce championnat qui est de plus en plus difficile. Depuis que je suis en Ligue 2, c’est la saison la plus dure, le niveau est le plus relevé. Trois clubs ont été relégués avec des gros budgets et l’ambition de remonter si ce n’est cette année, la prochaine. Cette Ligue 2, c’est une mini Ligue 1. Sur les 20 équipes, t’en as 16 qui ont connu la Ligue 1. C’est énorme ! Avec le Paris FC qui a des moyens et vise la montée, QRM et Pau, on est le seul club à ne pas avoir connu l’élite. Il n’y a pas de place pour les petits en Ligue 2 donc il faut se battre tous les week-ends pour pouvoir y rester.

As-tu l’ambition de jouer en Ligue 1 ?

J’avais l’ambition comme tout gamin déjà de signer professionnel. Bon, comme tu l'as vu j’ai mis le temps (rires) mais j’y suis arrivé. C’est pas facile, je l’ai fait. Après, arriver en Ligue 1, je pense que c’est un peu tard… Quoique. J’ai des potes qui ont découvert l’élite à 30 ou 31 ans. Tu sais, on ne sait jamais ce qui peut arriver dans la vie. Il faut toujours travailler, travailler, travailler. Avec beaucoup d’humilité. Je continue de travailler et il se passera ce qu’il se passera. Dans ce sport il faut tout prendre. Tout ! Il ne faut pas faire la fine bouche. Quand on te donne une opportunité, il faut la saisir. Mes ambitions, c’est de performer, d’apporter à mon équipe.

Rêves-tu d’avoir l’opportunité de jouer à Geoffroy sous le maillot vert d’ici la fin de ta carrière ?

Quel Stéphanois ne rêverait pas jouer sous le maillot vert à Geoffroy ? Bien sûr que ça a toujours été un rêve. Le fait de jouer dans ce stade, même dans le camp d’en face, c’est déjà magnifique. Si un jour l’opportunité se présente d'y jouer en vert...

Si t’étais recruteur ruthénois, quel Stéphanois tenterais-tu de débaucher lors du prochain mercato ?

J’irais chercher Dylan Chambost.

Si t’étais recruteur stéphanois, tu jetterais ton dévolu sur quel Ruthénois ?

Lionel Mpasi. C’est un très bon gardien, complet : sur sa ligne il est bon, il a un très bon jeu au pied. et une très bonne personne.

A Rodez, vous êtes programmés pour jouer le maintien. Sainté avait d’autres ambitions et se retrouve actuellement à lutter pour ne pas descendre...

La Ligue 2 c’est très dur. Le coach Batlles avait prévenu que ça n’allait pas être facile. Auxerre a mis près de dix ans pour remonter. Ça fait huit ans que Sochaux essaye de retrouver l’élite. Le Havre ça fait douze ans… C’est pas évident ! La Ligue 2 c’est un championnat physique, où vraiment tout le monde peut battre tout le monde. Il est long et éprouvant ce championnat, très long. Je pense que les équipes qui sont là-haut sont les équipes qui prennent le moins de buts et qui réussissent à faire des séries.

Ce que n’a pas su faire Sainté jusqu’ici. Quel regard portes-tu sur le premier tiers de saison des Verts ? T’attendais-tu à les voir relégables à ce stade de la saison ?

Non mais il ne faut pas oublier qu’ils sont partis avec un handicap de départ de trois points. Avec trois points de plus, les Verts ne seraient pas relégables à l’heure où se parle mais 15èmes. Bon, OK, ça resterait quand même en-deça de leurs attentes. Mais c’est un club qui a connu beaucoup de changements à l’intersaison, que ce soit au niveau du staff que des joueurs. Il faut parfois du temps pour que la mayonnaise prenne. Sainté a eu du mal à démarrer. Mais franchement, je ne me fais pas de souci pour les Verts. Honnêtement, je pense que c’est mort pour la montée. Mais ils finiront beaucoup plus haut qu’ils ne sont aujourd’hui. A mon avis, ils termineront dans la première moitié du tableau.

Es-tu resté supporter des Verts ? Quel est ton rapport aujourd’hui avec l’ASSE ?

Ce samedi et le 12 novembre, je serai leur adversaire et je viendrai évidemment dans l’espoir de gagner. Mais bien sûr, l’ASSE est mon club de cœur. C’est un club que j’ai toujours suivi et que je suis toujours. Aujourd’hui le club n’est pas à sa place. Les Verts vivent un début de saison compliqué mais je pense vraiment qu’ils vont remonter petit à petit. J’espère que le club retrouvera l’élite dans les deux prochaines années. C’est là où le club doit être. C’est sûr que pour le peuple stéphanois, ce n’est pas une situation facile.

Sainté a recruté un international marocain, Benjamin Bouchouari. Il y a 11 ans tu avais manifesté ton envie de devenir un Lion de l’Atlas. C’est toujours d’actualité ? As-tu été approché par la fédération marocaine ?

Oui, j’ai eu une petite approche l’année dernière. Comme je t’ai dit, à moi de continuer de travailler, d’être performant le week-end et saisir les opportunités. Celle de rejoindre la sélection marocaine n’est pas encore arrivée mais ça reste un objectif, bien sûr.

Dans l’effectif actuel de l’ASSE, quels joueurs te plaisent ?

J’aime bien Dylan Chambost, je parle avec lui, j’échange avec lui. Je le connaissais déjà quand il était à Sainté, j’ai joué contre lui quand il était à Troyes. Il est gaucher comme moi, j’aime beaucoup ce joueur. Je trouve qu’il a beaucoup de qualités. Je suis content pour lui, c’est une belle histoire de revenir en pro dans un club formateur qu’on aime beaucoup depuis le plus jeune âge. C’est pareil pour Léo Pétrot, il vit lui aussi une belle histoire. Je suis heureux pour tous les deux, je pense qu’il faut apporter une touche de vrais Stéphanois dans cette équipe.

Je regarde souvent leurs matches à la télé à l'heure de la sieste car les Verts jouent très régulièrement le samedi à 15 heures. Outre Dylan, le joueur stéphanois que j’aime beaucoup c’est Jean-Philippe Krasso. Je pense que ce sont deux joueurs très importants pour Sainté. J’ai vu que Krasso sera encore suspendu ce samedi mais qu’il fera son retour deux semaines plus tard contre nous en championnat.

Même si ton nom apparaît dans une petite centaine de nos potins carrés, pas mal de supporters stéphanois te connaissent très peu voire pas du tout. Peux-tu nous rappeler le poste que tu occupes et nous dire quels sont tes points forts ainsi que tes axes de progression ?

Je joue piston gauche. Aujourd’hui beaucoup de clubs jouent avec une défense à 5, notamment Sainté. C’est aussi notre cas à Rodez. J’aime bien évoluer sur tout le couloir gauche. C’est un poste que j’aime beaucoup. Je pense que ce poste de piston gauche est celui qui me convient le mieux au haut niveau. L’année dernière, j’ai fini meilleur centreur du championnat de L2. Je pense aussi avoir comme qualités mon pied gauche, mon volume de jeu et ma technique. Je dois améliorer mon efficacité. La saison passée, j’ai fait cinq passes décisives et j’ai mis un but. C’est pas mal mais je pense que je peux mieux faire. Je suis également perfectible dans mon jeu de tête. En fait je pense que je peux progresser un peu dans tout. A 29 ans, je pense que je peux encore franchir des paliers.

Comment analyses-tu le début de saison de ton club, actuellement relégable comme Sainté ? Rodez semble dans le dur actuellement et n’a pris que deux points lors des cinq derniers matches.

Notre début de saison est difficile car le club a fait un recrutement tardif, c’était un choix. Les cinq premiers matches, c’était un peu du bricolage. Notre championnat a vraiment commencé en septembre quand tous les nouveaux joueurs sont arrivés. Après on était bien. Mais depuis quelques matches on a été pas mal impactés par les blessures, en particulier en défense centrale. Du coup le coach fait un peu avec ce qu’il a. Mais bon, ça fait partie du foot, on vit toujours des périodes comme ça, il y a toujours des hauts et des bas. Le championnat est long. Tu gagnes deux matches, t’es douzième. T’en perds deux et t’es tout de suite dans la zone rouge. On va s’efforcer de bien finir avant la trêve contre Grenoble et à Sainté. La deuxième partie de saison après la Coupe du Monde va être très importante car il restera encore 23 journées.

Rodez est bon dernier à domicile avec seulement 3 points pris à Paul-Lignon. Mais le RAF est 9e à l’extérieur avec 9 points pris hors de ses bases. T’expliques ça comment ?

Je t’avoue que j’ai du mal à l’expliquer. Tu vois, ce qui est fou, c’est que les années précédentes, on perdait très rarement à domicile. Il y a eu une période où est resté invaincu 14 matches de suite à la maison. Cette saison, tu as raison, c’est l’inverse. On a pris trois fois plus de points à l’extérieur qu’à domicile. Le week-end dernier on a perdu à Caen mais on a joué en infériorité numérique toute la seconde période. Il faudrait réussir à reproduire à domicile ce qu’on a réussi à faire à l’extérieur. On n’a toujours pas gagné chez nous cette saison alors qu’on s’est imposé à Bastia, à Paris, qu’on a fait match nul à Quevilly, Guingamp et Pau, des matches où on a eu des opportunités de l'emporter.

Abordes-tu les deux matches à Sainté avec le même état d’esprit quand bien même il s’agit de deux compétitions différentes ?

Bien sûr ! Je suis un compétiteur donc j’aborde ces matches comme d’habitude en espérant gagner. Maintenant, on sait que ce sont des matches particuliers. C’est Saint-Etienne en face. Je n’aurais jamais pensé jouer face à Saint-Etienne en Ligue 2. Que ce soit en Coupe ou en Championnat, on va à Geoffroy pour faire un résultat. Mais le plus important, ça reste le championnat. Je ne sais pas si le coach Batlles va faire un peu tourner pour le match qui vient. Chez nous, je pense que le coach va faire tourner un peu, comme ça les joueurs qui ont un peu moins de temps de jeu pourront se montrer. Je ne sais pas encore si on aura des retours de blessure dès samedi.

Tu as marqué à Pau le 8 octobre. Rassure-moi Nassim, tu ne vas pas remettre ça à Geoffroy ?

Je ne sais pas ! (rires) Ce qui est sûr, c’est que ça ferait très plaisir à mes proches, que ce soit ma famille ou mes potes. Mon père regarde vraiment tous les matches de Sainté. A une époque il allait souvent au stade, désormais il suit plutôt les matches de l’ASSE à la télé. Mais ce samedi et le 12 novembre, il fera son retour dans le Chaudron, j’espère ne pas le décevoir ! (rires) Bien sûr j’espère qu’on se qualifiera en Coupe. Dans ce cas en plus ça me donnerait l’occasion de revenir une troisième fois jouer dans la Loire le tour d’après. Mais bon, on n’en est pas là et à choisir j’aimerais qu’on gagne en championnat à Geoffroy car nous aussi on joue notre maintien, c’est évidemment l’objectif numéro un du club comme les années précédentes.

Comment caractériserais-tu le style de jeu de ton équipe ?

On est chiant à jouer. On a toujours été décrit comme une équipe chiante à jouer. On est une équipe qui court beaucoup, qui a des valeurs. On s’efforce de ne pas prendre beaucoup de buts. C’est un système que le coach met en place depuis de nombreuses années même si cette année il y a quand même beaucoup de nouveaux joueurs. Or il faut du temps pour apprendre les principes propres au coach. Une fois que tout est rodé…

… tout est Rodez !

(Rires) Voilà. Quand Rodez est rodé, on est difficile à jouer.

On verra ça dans le Chaudron. Ça représente quoi pour toi ce stade ?

Le Chaudron, c’est une ambiance extraordinaire. En plus ce samedi les Green Angels font leur retour, ça fait longtemps que Sainté n’avait pas pu compter sur ses deux kops, suspension oblige. Ça promet ! Je suis content de jouer enfin devant le meilleur public de France ! Pour moi, les supporters stéphanois restent les meilleurs. J’ai vécu dans les tribunes de Geoffroy-Guichard des Sainté-Lyon, des Sainté-Marseille. Pffiou, c’est une sensation incroyable de vivre des matches comme ça avec un tel public ! Il fait le vivre pour le comprendre.

A l'époque où t'étais au centre de formation et où t'allais voir les matches des pros, quels joueurs t'ont fait le plus kiffer dans le Chaudron ?

Deux joueurs m’ont particulièrement fait vibrer : Pascal Feindouno et Didier Zokora. Bien sûr, d’autres joueurs talentueux ont fait de belles choses, je pense notamment à Blaise Matuidi, Dimitri Payet. Mais j’ai vraiment une affection particulière pour Zokora et Feindouno. J’aimais énormément le style de jeu de Zokora. Maestro, il était trop fort ! Il avait un volume de jeu incroyable, il te faisait de ces percées balle au pied… Quant à Pascal Feindouno… c’est le football ! (rires) Feindouno c’est la finesse, la technique. Il avait un talent fou.

 

Merci à Nassim pour sa disponibilité