Dans un Geoffroy-Guichard à guichets fermés, les Verts ont conclu de la plus belle des manières une saison qui avait pourtant si mal commencé...
Pour ce dernier match avant les vacances, le staff stéphanois a fait confiance au groupe habituel - avec une première apparition pour Cheikh Fall au milieu à la place de Fomba, blessé - et le 11 de départ a été aligné dans le système habituel :
Cette image permet de mieux comprendre pourquoi on parle de 3-4-3 losange pour le système stéphanois et non pas d'un 5-3-2 classique. Trois défenseurs axiaux (Appiah-Briançon-Pétrot), un avant-centre (Wadji), deux ailiers (Cafaro et Nkounkou) et quatre autres joueurs, axiaux. Sur cette image Monconduit est la pointe basse, Chambost la pointe haute, mais ils n'ont pas cessé de permuter pendant la partie. Par exemple, à la 22e minute :
Monconduit reçoit le ballon en position de pointe haute du losange, de la part de Nkounkou. Son contrôle est approximatif et il perd la possession, ce qui permet aux adversaires de se projeter vers le camp stéphanois :
Les Verts ont très peu de joueurs à vocation défensive, en plus les défenseurs jouent très haut sur le terrain, sur la ligne médiane. Ce qui veut dire qu'il y a le risque des appels dans leur dos, comme dans ce contre de Valenciennes :
Heureusement, Briançon lit bien le jeu et coupe la trajectoire de la passe, arrêtant net l'attaque adverse. Comme lors du deuxième but stéphanois, que nous verrons plus tard.
Avant cela, on peut voir un autre exemple du losange des Verts à la 30e minute, quand le ballon est sur l'aile droite, dans les pieds de Cafaro :
Il essaie de dribbler un adversaire, mais il n'y arrive pas et perd le ballon - les Valenciennois partent en contre au long de la ligne de touche. Krasso suit, mais n'arrive pas à arrêter ce joueur adverse...
... qui progresse, entre dans la moitié de terrain stéphanoise, et oriente le jeu à l'opposé. Les Verts sont obligés de défendre en reculant, et surtout en sous nombre, car les milieux étaient trop haut. Ainsi, Pétrot se retrouve seul contre deux adversaires :
Si Krasso, Cafaro, Monconduit et Moueffek essayent de revenir, Nkounkou n'apparait pas sur l'image, Pétrot doit donc gérer seul le dédoublement adverse sur son côté. Il défend debout et dépossède le Valenciennois, passant le ballon à Moueffek. Les Verts peuvent partir à leur tour en contre :
Moueffek joue avec Chambost devant lui, qui peut avancer balle au pied, pendant que Nkounkou est déjà bien plus haut, dans son couloir...
... où il est trouvé par Chambost. Et d'où il remet à ce dernier dans la surface, mais le milieu offensif stéphanois rate sa tentative de centre. Ce une-deux avec un joueur dans le couloir gauche lors d'une transition rapide a pu être aussi vu lors du deuxième but stéphanois :
Ça part d'une attaque des Verts, avec les trois "attaquants" Nkounkou - Krasso - Cafaro positionnés plus haut que les quatre "milieux" Lobry - Bamba - Monconduit - Bouchouari : le losange est bien aplati sur cette image. La passe de Lobry à destination de Bamba est interceptée par un adversaire et les Valenciennois peuvent partir en contre :
Avec un appel dans le dos de la défense et une passe en profondeur interceptée par Briançon, comme dans le premier exemple. Le ballon arrive dans les pieds de Pétrot...
... et via Bamba et Monconduit, de nouveau à Briançon. Qui monte balle au pied...
... avant de de donner à Bamba, qui continue à avancer dans la moitié adverse. C'est pas Nkounkou qui se trouve à sa gauche - il était descendu lors du contre adverse, mais Lobry.
Bamba s'appuie donc sur Lobry à gauche, qui lui remet le ballon au point de penalty. Le une-deux a bien fonctionné et Bamba marque le dernier but stéphanois de la saison, le 63e.
Conclusions
Pour leur dernier match de la saison les Verts ont été donc dans la continuité des matchs retours. Un jeu porté vers l'offensive, quitte à se découvrir derrière, misant tout sur la capacité des défenseurs de maîtriser les un-contre-un. Du jeu vertical, beaucoup de mouvement, des occasions, des buts - bref, un jeu plaisant à voir. Et un jeu qui gagne, car ils n'ont perdu que deux matchs depuis fin janvier. Après une première moitié de saison très compliquée, disons de transition, Laurent Batlles semble avoir trouvé les joueurs et la bonne formule. La question qui se pose maintenant c'est si la saison prochaine sera dans la continuité de celle-ci ou si ça sera un éternellement recommencement, après des changements trop importants à l'inter-saison...